Locke: Théorie empiriste de la connaissance
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Thème 452
Locke: Théorie empiriste de la connaissance
PRESENTATION DE L'OUVRAGE "ESSAI SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN" DE LOCKE
Avec l'Essai, John Locke (1632-1704) s'impose comme une figure majeure de l'empirisme anglo-saxon.
Loin de se
réduire à la doctrine de la « table rase », cette oeuvre inaugure surtout ce que Kant appellera plus tard le projet
critique : réfléchir sur notre pouvoir de connaître et ses limites pour fixer les conditions de son bon usage.
Car la cible
de Locke est moins le rationalisme que le dogmatisme sous toutes ses formes.
L'Essai invente aussi une nouvelle
méthode pour aborder le problème de la connaissance, en rupture avec l'esprit de système : l'enquête, basée sur la
recherche et l'observation.
Aussi l'oeuvre a-t-elle exercé une énorme influence sur les penseurs des Lumières, qui y
trouveront à la fois une défense de la liberté de penser et une nouvelle manière de philosopher.
1.
Utilité et théorie de la connaissance
La philosophie de Locke s'attache à déterminer la nature et les limites de l'esprit humain : d'une part., elle décrit la
genèse de l'esprit ; d'autre part, elle s'attache toujours à distinguer l'utilité politique de ses recherches.
2.
La genèse des idées
La nouvelle méthode que propose Locke s'oppose à celle des philosophes qui affirment l'existence d'idées innées dans
l'esprit : toutes les idées sont acquises, et l'on peut les analyser en différents éléments irréductibles que nous
présente l'expérience, éléments qui sont mis en relation par l'entendement (idées de sensation et de réflexion).
Les
idées de sensation sont des « impressions faites sur nos sens par les objets extérieurs », et les idées de réflexion
désignent la « réflexion de l'esprit sur ses propres opérations à partir des idées de sensation » .
"Supposons donc qu'au commencement l'âme est ce qu'on appelle une table rase, vide de tous caractères, sans
aucune idée, quelle qu'elle soit.
Comment vient-elle à recevoir des idées ? Par quel moyen en acquiert-elle cette
prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans bornes, lui présente avec une variété
presque infinie ? D'où puise-t-elle tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes
ses connaissances ? À cela, je réponds en un mot, de l'expérience : c'est là le fondement de toutes nos
connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur première origine.
Les objets extérieurs et sensibles, ou sur les
opérations intérieures de notre âme, que nous apercevons et sur lesquelles nous réfléchissons nous-mêmes,
fournissent à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées.
Ce sont là les deux sources d'où découlent toutes les
idées que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement.
C..] L'autre source d'où l'entendement vient à
recevoir des idées, c'est la perception des opérations de notre âme sur les idées qu'elle a reçues par les sens
opérations qui, devenant l'objet des réflexions de l'âme, produisent dans l'entendement une autre espèce d'idées, que
les objets extérieurs n'auraient pu lui fournir : telles que sont les idées de ce qu'on appelle apercevoir, penser, douter,
croire, raisonner, connaître, vouloir, et toutes les différentes actions de notre âme, de l'existence desquelles étant
pleinement convaincus, parce que nous les trouvons en nous-mêmes, nous recevons par leur moyen des idées aussi
distinctes que celles que les corps produisent en nous, lorsqu'ils viennent à frapper nos sens.
[...] Mais comme j'appelle
l'autre source de nos idées sensation, je nommerai celle-ci réflexion, parce que l'âme ne reçoit par son moyen que les
idées qu'elle acquiert en réfléchissant sur ses propres opérations."
Dans son Essai philosophique concernant l'entendement humain, Locke s'interroge sur l'origine de nos idées.
Pour lui, et
contrairement à ce qu'affirmait Descartes, toutes nos idées proviennent de l'expérience tout ce qui se trouve dans
l'intellect s'est d'abord trouvé dans les sens.
A cela, Leibniz répondra que les structures logiques de l'entendement ne
proviennent pas de l'expérience et sont donc a priori.
Problématique
Toutes nos idées proviennent de l'expérience.
Il y a d'abord la perception qui nous livre des matériaux.
Puis vient la
réflexion, par quoi nous percevons les contenus de notre esprit.
Locke insiste ici sur le caractère acquis de toutes ces
représentations, pour la perception comme pour la réflexion.
Enjeux
Nous n'avons pas d'idées innées, selon Locke.
Ainsi, même la pensée logique est d'abord déterminée par le contact
entre l'esprit et le monde.
La réflexion ne peut en effet pas tourner à vide, et sans expérience, il n'y aurait pas de
pensée du tout.
À cet empirisme radical, Leibniz répondra en insistant sur le caractère a priori de l'entendement luimême.
Plus tard, Kant défendra l'existence de structures a priori de la connaissance..
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