LOCKE
Extrait du document
«
Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chacun
garde la propriété de sa propre personne.
Sur celle-ci, nul n'a droit que lui-même.
Le travail de son corps et
l'ouvrage de ses mains, pouvons-nous dire sont vraiment à lui.
Toutes les fois qu'il fait sortir un objet de
l'état où la nature l'a mis et l'a laissé, il y mêle son travail, il y joint quelque chose qui lui appartient et de ce
fait il se l'approprie.
Cet objet, soustrait par lui à l'état commun dans lequel la Nature l'avait placé, se voit
adjoindre par ce travail quelque chose qui exclut le droit commun des autres hommes.
Sans aucun doute, ce
travail appartient à l'ouvrier ; nul autre que l'ouvrier ne saurait avoir de droit sur ce à quoi le travail
s'attache, dès lors que ce qui reste suffit aux autres, en quantité et en qualité.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 implique le refus d'un esclavage « naturel ».
D'autre part,
elle fait de la propriété un des droits naturels de l'homme.
John Locke est un des fondateurs de cette tradition de
pensée qui voit dans la propriété un droit naturel, fondé en raison et que les conventions sociales doivent garantir.
Il
montre ici la légitimité de ce droit dans le lien entre la propriété et le travail.
La légitimité du droit de propriété est fondée sur l'idée d'appropriation.
S'approprier quelque chose ce n'est pas s'en
emparer, mais le rendre « propre » à son usage, en le transformant par le travail.
La propriété est personnelle et exclusive.
La propriété n'est pas attachée à un statut social ou à une fonction mais à la
personne : ce n'est pas parce qu'il est noble ou juge qu'un homme est propriétaire, mais parce qu'il a travaillé
personnellement.
L'usage de ce qui est ma propriété est interdit aux autres.
Locke affirme la compatibilité du droit de propriété avec la doctrine chrétienne, selon laquelle Dieu a donné la terre en
commun aux hommes pour qu'ils subviennent à leurs besoins, ce qui interdit de jouir des biens terrestres aux dépens
des autres.
La propriété privée est donc légitime, mais seulement tant qu'elle ne prive pas un autre homme de la
jouissance de ce qui a été donné à tous.
Mais la propriété doit être limitée aussi de l'intérieur par l'usage que je peux faire des choses.
En laissant pourrir des
fruits dont les autres pourraient jouir, je serais blâmable, mais je peux les échanger contre de l'argent et accumuler
celui-ci.
L'invention de la monnaie permet de dissocier appropriation et usage immédiat des biens produits.
En
transformant des denrées périssables en monnaie, je ne lèse personne, mais je peux accumuler des richesses.
Ce texte tiré du second Traité du gouvernement civil a pour sujet la propriété.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 implique le refus d'un esclavage « naturel ».
D'autre part,
elle fait de la propriété un des droits naturels de l'homme.
Ces droits disent : La propriété est une forme et une
condition de la liberté de l'individu.
John Locke est un des fondateurs de cette tradition de pensée qui voit dans la
propriété un droit naturel, fondé en raison et que les conventions sociales doivent garantir.
Il montre ici la légitimité de
ce droit dans le lien entre la propriété et le travail.
Dans cet essai, il tente de remonter à l’origine des sociétés politiques, en examinant l’état de nature et l’état de
guerre et l’état d’esclavage.
Selon lui, il est impossible d'avancer le paradigme du pouvoir personnel d'Adam et son droit
paternel de juridiction.
Il faut donc découvrir une autre origine du pouvoir.
Selon lui, il faut définir le pouvoir politique et
le différencier des autres formes de pouvoir.
Il écrit « J'entends donc par pouvoir politique le droit de faire des lois,
sanctionner ou par la peine de mort, ou, a fortiori, par des peines moins graves, afin de réglementer et protéger la
propriété; d'employer la force afin de les faire exécuter et de défendre l'Etat contre les attaques venues de
l'étranger: tout cela, en vue seulement, du bien public.
» Il définit ensuite, selon lui ce qui caractérise l’état de
nature.
L’état de nature est un état de parfaite liberté, tenue dans les bornes de la loi de nature.
C'est un état
d'égalité, sans domination.
Cependant, l'état de Nature n'est pas un état de licence.
La loi de nature est l’interdiction
de se détruire soi-même et de faire tort à une autre personne.
Cette loi est la raison.
Cette loi a pour fondement :
« Si quelqu'un répand le sang d'un homme, son sang sera aussi répandu par un homme.
» Il écrit plus loin en citant
Hooker : Hooker : Les lois de la nature obligent absolument les hommes à les observer, même en tant qu'ils sont
hommes, quoiqu'il n'y ait nulle convention et nul accord solennel passé entre eux pour faire ceci ou cela, ou pour ne
pas le faire.
Mais parce que nous ne sommes point capables seuls de nous pourvoir des choses que nous désirons
naturellement, et qui sont nécessaires à notre vie, laquelle doit être convenable à la dignité de l'homme; c'est pour
suppléer à ce qui nous manques quand nous sommes seuls et solitaires que nous avons été naturellement portés à
rechercher la société et la compagnie les uns des autres, et c'est ce qui a fait que les hommes se sont unis avec les
autres, et ont composé au commencement et d'abord, des sociétés politiques.
Selon lui, l’état de guerre se caractérise par l’inverse de l’état de nature.
Celui qui veut avoir un autre en pouvoir
absolu se met en état de guerre ; celui qui veut ravir la liberté aura comme dessein de ravir tous les autres biens.
Il
écrit : « La privation d'un commun juge, revêtu d'autorité, met tous les hommes dans l'état de nature : et la violence
injuste et soudaine, dans le cas qui vient d'être marqué, produit l'état de guerre.
» C'est pour éviter l'état de guerre
que les hommes ont formé des sociétés, et ont quitté l'état de nature.
Aussi, - La liberté naturelle consiste à suivre.
»
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