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L'obéissance au devoir peut-elle s'accompagner de la recherche du bonheur ?

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« Comme l'a montré Kant, celui qui fait son devoir par intérêt, et non par pur respect pour ce que la morale commande, n'a que l'apparence de la moralité : c'est la distinction qu'il fait entre les actions accomplies véritablement par devoir, et les actions qui sont seulement accomplies conformément au devoir. L'homme véritablement moral doit «humilier» en lui la sensibilité et son penchant naturel à.

vouloir satisfaire ses désirs : si agir par intérêt est contraire à la moralité, la conduite véritablement morale doit aller à l'encontre de tous nos intérêts sensibles, y compris la recherche du bonheur. Introduction : Le devoir se définit comme l'obéissance à une loi morale.

Donc obéir au devoir c'est obéir à la loi morale.

Le bonheur se définit comme un état stable de bien être.

La question est donc de savoir comment ou si un devoir a un rapport avec la recherche du bonheur : but de tout homme dans sa vie d'une manière ou d'une autre.

Dès lors l'enjeu du sujet est bien la question de la morale, de son fondement ; et c'est en ce que la question « l'obéissance au devoir peut-elle s'accompagner de la recherche du bonheur ? » En effet, établir un lien entre le devoir est le bonheur c'est faire dépendre la morale de quelque chose qui lui est extérieur.

Ce serait faire dépendre et conditionner la morale à une maxime extérieur c'est bien là que l sujet prend toute son acuité. En effet, dans un premier temps nous montrerons que l'on peut effectivement dire que l'obéissance au devoir peut s'allier à la recherche du bonheur dans la mesure où devoir et bonheur sont correspondants.

Pourtant, ce serait dans ce cas faire dépendre la morale et son fondement de motifs passionnels et alors on pourrait se demander si l'obéissance au devoir s'accompagne véritablement de la recherche du bonheur, ou si l'idée même de devoir va à l'encontre de la dépendance au bonheur (2nd partie).

Il y aurait donc exclusion conceptuelle. Néanmoins, et c'est le troisième point, on pourra se demander si le fondement de la morale sur l'idée du respect du devoir pour le devoir lui-même ne masque pas en fait un impératif social.

Autrement dit, peut-être que par une analyse sociologique on pourra montrer que généalogiquement le concept de devoir dérive de la vie sociale et en tant que la société est le cadre où je peux rechercher mon bonheur, alors il faudra voir si une réconciliation conceptuelle est possible (3ème partie). I – Devoir et bonheur, une inclusion conceptuelle a) La question de l'obéissance au devoir relativement au problème du bonheur pose bien l'interrogation de la motivation ou du but de l'action à travers le devoir.

En effet, si tous les hommes cherchent à être heureux, il s'ensuit nécessairement que toutes leurs actions devraient suivre cette maxime.

Dans ce cas, les hommes recherchent leurs intérêts afin d'atteindre ce bonheur.

Ainsi, il semble possible de voir un lien d'identité entre l'intérêt et le devoir ; ceux-ci étant la condition du bonheur.

Or c'est bien une telle identification que développe Bentham dans son ouvrage Déontologie puisqu'il nous dit que : « l'intérêt est aussi un devoir.

» Tout homme agit dans son propre intérêt, or l'obéissance au devoir, pour qu'elle soit suivi doit donner une certaine motivation dans l'action.

L'homme doit y voir son propre intérêt, c'est-à-dire un avancement dans sa quête de bonheur. b) En effet, non seulement le bonheur est une fin en soi, mais surtout toute action humaine est moralement bonne si elle permet d'apporter un plaisir et d'éviter une douleur.

Et c'est bien ce que développe John Stuart Mill dans l'Utilitarisme dans la droite ligne de Bentham.

Comme il le dit : « Le principe d'utilité pose que les actions sont moralement bonnes dans la mesure où elles tendent à promouvoir le bonheur.

» Donc l'obéissance au devoir s'accompagne donc nécessairement de la recherche du bonheur car est moral ce qui est bon et procure du plaisir. Mill effectivement définit le bonheur comme le plaisir et l'absence de douleur ; et le malheur comme la douleur et la privation de plaisir.

Le plus grand bonheur est donc la fin ultime. c) L'obéissance au devoir est d'autant plus corrélée à la recherche du bonheur, qu'en tant qu'individu je dois rechercher le plus grand bien possible, la somme la plus importante, en faisant le moins de mal possible.

Et en ce sens, Mill précise dans l'Utilitarisme que ma propre recherche de bonheur augmente aussi la possibilité pour les autres de poursuivre ce qu'ils ont définis comme étant leur bonheur.

Autrement dit, la société se polarise autour de la maximisation du bonheur qui passe par la recherche de son propre intérêt comme devoir.

C'est pourquoi d'avoir Mill verra dans la liberté de commerce notamment une des libertés fondamentales permettant l'accroissement du bonheur dans la société dans De la liberté. Transition : Cependant, comme on le remarque, dire que le devoir est conditionné à l'intérêt donc à la recherche du bonheur, pose la question de savoir si l'on ne serait pas prêt d'un égoïsme moral ou si l'on est pas proche d'un solipsisme en morale.

En effet, dire que l'obéissance au devoir doit être conditionné à la recherche du bonheur, ou s'en accompagne c'est faire dépendre le devoir et la morale à autre chose qu'à eux-mêmes.

Cela pose le problème alors de l'universalisation de l'obéissance au devoir, mais aussi du calcul en morale c'est-à-dire qu'un mal est acceptable pourvu qu'un plus grand bien en sorte.

En d'autres termes, dire que l'obéissance au devoir s'accompagne ou peut s'accompagner de la recherche du bonheur ne serait-ce pas méconnaître les fondements de la morale et de l'idée de devoir ? II – Exclusion conceptuelle : le devoir s'accompagne de lui-même, le bonheur est un idéal de l'imagination, redéfinition de la morale. »

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