L'Introspection
Publié le 28/02/2023
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L'introspection
Introduction :
“Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue.” Cette parole de Socrate vient
confirmer le fait qu'au cours d'une vie humaine chacun d'entre nous est amené un jour ou un
autre à avoir recours au processus d'introspection, à cet examen.
Cette notion est complexe
dans sa simplicité.
Car au-delà d'une action presque naturelle, presque innée, nous ne nous
rendons pas forcément compte que le déroulé du processus est bien plus complexe derrière
son apparence de réflexion personnelle.
Pour bien comprendre son fonctionnement nous
devons définir ce terme d'introspection.
Définition :
Mode d'appréhension des états de conscience par accès direct et retour sur soi
Réflexivité d'une conscience subjective qui se pense ainsi en 1ere personne ( le je devient
donc sujet)
Enfin c'est une capacité à analyser nos états et contenus mentaux pour se comprendre ou
les communiquer à autrui.
Il s'agit d'une démarche volontaire de regarder en soi-même,
regarder son paysage intérieur (pensées, la conscience, sentiments, impulsions humeurs,
émotions)
Pour illustrer cela nous pouvons prendre l'exemple d'un enfant, de nature curieuse qui
s'interroge personnellement sur le monde qui l'entoure mais également sur ce qui le
constitue.
Il se rend compte et découvre son corps tout comme sa capacité de penser par
lui-même.
Mais deux enjeux se présentent à nous :
Problème 1 : pourquoi, a priori, pas évident que l’introspection apporte quoi que ce soit aux
SH ?
-> parce que, s’étudier soi peut apporter une connaissance mais une connaissance de soi ->
donc pas “universalisable”
Ainsi nous arrivons au deuxième problème : est-ce que, dans cette perspective, il ne faut
pas envisager l’introspection que dans son rapport aux SH ?
Problématique: En quoi l’introspection occupe des éléments scientifiques permettant de lier
cette pratique à l’étude des sciences humaines ?
I/ Nous verrons donc dans une première partie que l’introspection est une recherche de soi
qui apporte des savoirs et des connaissances à qui la pratique.
II/ Nous nous demanderons dans une seconde partie si l'introspection permet d’adopter et
d’établir un bilan scientifique qui permet à l'homme d'en apprendre sur lui-même, sur les
hommes et donc sur les sciences humaines.
I/
Dans l’introspection il y a deux “moi” qui se manifestent : le moi conscient qui est à l’origine
du questionnement, c’est celui qui cherche à comprendre et à découvrir l’autre moi, qui de
son côté est plus sombre, plus obscure, et enfoui dans l’être animé.
Nous pouvons nous
demander si ce moi appartient à une part de l’inconscient qui prend le dessus lors de
certains moments à la suite desquels nous faisons acte d’introspection pour comprendre la
raison et la motivation de l’acte commis.
Ici la notion d’introspection, comme celle de conscience, est propre au genre humain.
Il
existe différentes disciplines dans le champ des sciences humaines qui utilisent cette
terminologie pour décrire l’exercice qui consiste à se mettre à l’écoute de son propre
psychisme.
Toutefois, cette introspection peut prendre des formes très variées en fonction
du cadre dans lequel elle est effectué
La philosophie et l’introspection
La philosophie peut être considérée comme précurseur en matière d’introspection.
Socrate
figure ainsi parmi les premiers philosophes à avoir souligné l’importance de l’introspection
comme outil de découverte et de connaissance de soi.
L’écoute et le dialogue, à la base de
son approche dialectique, facilitent la mise en conscience de la « vérité » propre à chaque
homme.
D’une façon plus générale, l’approche philosophique a pour vocation une meilleure
connaissance de soi au travers d’outils de lecture et d’analyse du questionnement humain :
« qui suis-je ? », « suis-je réellement sûr d’exister et de penser ? » (Descartes) ou encore «
qu’est ce que le bien et le mal ? » (Spinoza).
Ces interrogations sont au cœur de la
démarche philosophique et se nourrissent de l’introspection pour s’élaborer, trouver sens au
regard des ressentis spécifiques à chacun.
La psychologie et l’introspection
La méthode d'auto-observation est utilisée depuis longtemps, en psychologie, pour
appréhender les ressentis et émotions d’un patient.
Dans le cadre d’entretiens, de
questionnaires et d’approches thérapeutiques, l’introspection sert d’outil d’investigation et de
compréhension des souffrances ou symptômes à l’œuvre.
Cela permet au psychologue de
mieux comprendre les enjeux tout en participant à la verbalisation et à la mise en
conscience de la problématique.
Dans certaines thérapies comportementales, l’introspection
permet de cibler des événements (de type traumatique) pour les « travailler » au travers de
différents outils : parole et expression verbale pour certains (exemple : thérapie analytique),
mouvements des yeux et tapotements sur les genoux pour d'autres (thérapie EMDR)...etc.
La psychanalyse et l’introspection
Sigmund Freud, en créant la psychanalyse, a élargi le principe d’introspection.
En effet, le
travail analytique repose sur une forme d’introspection qui s’élabore et se conscientise au
travers des mots.
Le processus de mise en conscience se base sur la libre association des
idées et images qui viennent à l’esprit du patient (également appelé « analysant »).
Ce
travail d’écoute, de recherche et d’élaboration se réalise donc grâce à la parole et en
présence d’une tierce personne (le psychanalyste) dont le rôle est d’accompagner le
cheminement de pensées et la compréhension des phénomènes inconscients.
Dans ce
cadre, on peut donc considérer que l’introspection prend la forme d'une écoute et d'une
analyse des mécanismes et fonctionnements inconscients.
Rapport entre introspection et sciences humaines : le fait de se concentrer sur soi, de
s'interroger sur notre intérieur permet d'en apprendre sur l'homme de manière générale.
Mode d'appréhension des états de conscience par accès direct et retour sur soi du sujet.
Présence à soi de la conscience, elle permet l'action morale fondée sur l'évidence intérieure.
Nous pouvons voir cela dans La Profession de foi du vicaire savoyard dans l'émile de
Rousseau
L'introspection peut aussi être conçue comme simple examen de conscience en
mésinterprétation à la suite de Montaigne le « Connais-toi toi-même", l'introspection se veut
le mode d'approche du moi profond et d'une subjectivité fermée sur elle-même , mais
pouvant aspirer à une reconnaissance de l'autre.
Rousseau dit dans ses correspondances:
« Je veux que tout le monde lise en mon cœur.
Elle est ainsi au centre de la tradition
littéraire du journal intime ou de l'autobiographie, dont Les Confessions sont l'illustration
exemplaire.
Kant remarque qu'alors elle « conduit facilement à l'exaltation et au délire» et oppose à
l'introspection comme simple « observation de soi » un contrôle rationnel des
représentations (Anthropologie du point de vue pragmatique, 1, § 485) .
Pour la philosophie du sujet, l'introspection est solidaire de la réflexivité : « Posséder le je....
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