L'internationalisation des échanges entraîne-t-elle une uniformisation culturelle mondiale ?
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Le linguiste Claude Hagège, dans un éditorial récemment publié par le quotidien Le Monde, s’alarmait des effets de la mondialisation sur nos cultures. Selon lui, l’internationalisation des échanges serait en effet responsable du déclin des cultures traditionnelles; déclin qui causerait entre autres la disparition d’une langue tous les quinze jours.
Peut-on pour autant affirmer que l’internationalisation des échanges entraîne une uniformisation de la culture? Par culture, il faut entendre l’ensemble des manières de faire, de sentir, de penser, propres à un groupe social (peuple ou communauté), et qui le réunissent autour d’un passé et d’un projet. La culture existe à divers échelons, et plusieurs cultures peuvent cohabiter chez un même individu.
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Le linguiste Claude Hagège, dans un éditorial récemment publié par le quotidien Le Monde, s'alarmait des
effets de la mondialisation sur nos cultures.
Selon lui, l'internationalisation des échanges serait en effet responsable
du déclin des cultures traditionnelles; déclin qui causerait entre autres la disparition d'une langue tous les quinze
jours.
Peut-on pour autant affirmer que l'internationalisation des échanges entraîne une uniformisation de la
culture? Par culture, il faut entendre l'ensemble des manières de faire, de sentir, de penser, propres à un groupe
social (peuple ou communauté), et qui le réunissent autour d'un passé et d'un projet.
La culture existe à divers
échelons, et plusieurs cultures peuvent cohabiter chez un même individu.
Ainsi un Français d'origine africaine
habitant en Bretagne sera-t-il imprégné d'au moins trois cultures différentes : la culture de son continent d'origine,
l'Afrique, la culture de son pays d'adoption, la France, la culture de la région qu'il habite, la Bretagne.
Or,
l'internationalisation des échanges, c'est à dire le volet économique de la mondialisation, serait responsable du déclin
de ces cultures particulières, au profit d'une culture mondiale uniformisée; en ce que les échanges économiques
mettent à la portée de chacun une culture unique, inspirée par le capitalisme et les pays à l'avant-garde de la
mondialisation.
Une culture monde est-elle ainsi en train d'émerger? Cette supposée culture globale est-elle le reflet
de la culture des pays dominants, les pays occidentaux et en particulier anglo-saxons? Quels sont les vecteurs
d'une telle culture occidentalisée? Faut-il redouter une disparition des particularismes culturels? Comment les
cultures menacées résistent-elle à un phénomène qui se veut inéluctable? N'y a-t-il pas, plutôt qu'une disparition
des différentes cultures, une recomposition de celles-ci, sous l'effet de l'acculturation?
La mondialisation est un processus ancien, qui s'est accéléré ces trente dernières années, grâce à l'essor du
capitalisme financier, et du libre-échange global.
Depuis trente ans, il semblerait ainsi que nous assistions à
l'uniformisation de la culture, du fait de l'internationalisation des échanges.
Cette culture uniformisée emprunte
largement aux puissances qui dominent la mondialisation, en particulier les pays anglo-saxons; elle est véhiculée par
différents agents, comme les firmes multi-nationales ou les NTIC (I).
Néanmoins, ce processus d'uniformisation
culturelle n'est ni total ni inéluctable : les différentes cultures se recomposent grâce à l'acculturation, ou affichent
leur volonté de différenciation et de résistance à l'uniformisation (II).
Une culture-monde, qui ressemble fortement à la culture américaine ou occidentale, est en train de s'établir.
Cette culture est véhiculée par les instruments de la puissance des pays occidentaux : les firmes multi-nationales
(FMN), les médias et les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).
Certains biens et services, véritables objets culturels produits par l'Occident, sont ainsi consommés partout
dans le monde.
Des biens alimentaires comme le Hamburger, la Pizza ou le Coca-Cola se sont diffusés partout
(document 3, document 6).
Les vêtements portés par les Européens ou les Américains comme le jean sont
également très prisés.
Les séries télévisées et les films hollywoodiens rencontrent un grand succès.
Les inégalités
d'équipement en téléviseurs des PMA (pays les moins avancés) par rapport au reste du monde sont moins fortes que
beaucoup d'autres inégalités, autrement plus préoccupantes (accès à l'eau, alphabétisation).
Il apparaît en somme
que le mode de vie occidental s'est imposé au reste du monde par l'internationalisation des échanges.
Les pays en voie de développement sont en effet inondés de produits manufacturés provenant de l'Occident.
Souvent, ces biens importés, peu chers, se substituent à la production locale (document 3) : le blé remplace le mil
et la manioc, le Coca Cola remplace la bière de mil...
Dans Tristes Tropiques, l'ethnologue Claude Lévi-Strauss voit
dans la mondialisation qui se profile le prolongement culturel de l'impérialisme colonial.
Les pays occidentaux, malgré
la fin du colonialisme, ont selon lui continué d'imposer leur culture au reste du monde.
C'est ainsi que certaines
cultures traditionnelles ou primitives, comme la musique zandé et nzakara ou les rites pratiqués en Mélanésie
(document 3) ont totalement disparu.
Plus caricaturale encore est la situation des Eskimos (document 3) ou des
Indiens d'Amérique, qui ont été dévastés par certains fléaux de la culture occidentale (alcoolisme, prostitution, jeux
d'argent etc.).
Les Etats-Unis sont la figure de proue de cette uniformisation culturelle.
L'Europe très précocement, puis le
monde, ont copié l'American way of life.
Les biens et les services exportés par ce pays dans le monde entier n'ont
pas seulement été consommés pour ce qu'ils étaient : ils ont bouleversé les habitudes de vie et les valeurs de
centaines de millions d'habitants.
Le Big Mac et le Coca-Cola ont aussi véhiculé le goût de la liberté individuelle,
l'organisation scientifique du travail, et le respect de la démocratie.
Les NTIC ont amplifié ce phénomène : en 1996,
74% des pages internet étaient par exemple composées en Anglais, contre seulement 4% en Français (document 1).
Une telle uniformisation culturelle du monde se fait grâce aux acteurs de l'internationalisation des
échanges, véritables instruments de puissance des pays occidentaux.
Au premier plan de ces acteurs se trouvent
les firmes multi-nationales (FMN) américaines ou européennes qui se sont insérées dans un marché mondialisé
(document 3).
Elles ont imposé au monde entier le mode de production capitaliste, ainsi que leurs méthodes de
gestion : un restaurant MacDonald's est par exemple administré de la même manière aux Etats-Unis, au Pérou ou en
Thaïlande.
En délocalisant leurs productions dans les pays du Sud, elles ont souvent socialisé les populations à la
culture capitaliste moderne.
La mondialisation a rendu les Etats caducs dans le rôle de leader culturel.
Ce sont désormais les FMN qui
sont à l'avant-garde de l'uniformisation de la culture.
Certaines d'entre elles se sont spécialisées dans la production.
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