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L'intérêt général n'est-il que la somme des intérêts particuliers ?

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« Personne ne paie ses impôts de gaieté de cœur, pourtant chacun sait que l'Etat a besoin de la fiscalité pour assurer une survie des institutions publiques que sont les écoles, les hôpitaux ou les routes, etc.

Dans ce cas, l'intérêt général, semble s'opposer à l'intérêt particulier: comment donc le premier pourrait-il être la somme du second ? [L'intérêt général n'est que la résultante de tous les intérêts particuliers.] Il n'y a pas d'intérêt «général» Pour les défenseurs du libéralisme ou de l'utilitarisme, l'intérêt général, c'est simplement la résultante du libre jeu des intérêts particuliers.

Si on laisse chacun poursuivre ses intérêts, la société s'organisera d'elle-même et atteindra un équilibre spontané.

En agissant de manière égoïste, chacun contribue à la bonne marche de l'ensemble.

Mill dira: "Une société d'êtres humains, si on excepte la relation de maître à esclave, est manifestement impossible si elle ne repose pas sur le principe que les intérêts de tous seront consultés.

Une société d'égaux ne peut exister s'il n'est pas bien entendu que les intérêts de tous doivent être également pris en considération.

Et puisque, dans tous les états de civilisation, chaque personne, à l'exception du monarque absolu, a des égaux, chacun est obligé de vivre sur le pied d'égalité avec quelqu'un ; et chaque époque marque un progrès vers la réalisation d'un état de choses dans lequel il sera impossible de vivre autrement, de façon permanente, avec qui que ce soit.

De la sorte, les hommes en arrivent à être incapables de concevoir comme possible pour eux un état de choses où l'on négligerait totalement les intérêts d'autrui.

Ils sont dans la nécessité de se concevoir eux-mêmes comme s'abstenant tout au moins des actes les plus nuisibles et (ne fût-ce que pour leur protection personnelle) comme ne cessant de protester contre de tels actes.

[...].

Aussi longtemps qu'ils sont en train de coopérer, leurs fins sont identifiées avec les fins d'autrui ; ils ont, au moins pendant quelque temps, le sentiment que les intérêts d'autrui sont leurs propres intérêts.

Non seulement tout renforcement des liens sociaux, tout développement normal de la société, donne à chaque individu un intérêt personnel plus grand à tenir compte pratiquement du bien-être des autres, mais aussi l'individu sera amené à donner de plus en plus comme objet à ses sentiments le bien des autres, ou tout au moins à le prendre de plus en plus en considération dans la pratique.

Il en arrive, comme instinctivement, à se considérer lui-même comme un être qui se préoccupe naturellement des autres.

Le bien d'autrui devient pour lui une chose dont il est naturel et nécessaire qu'il s'occupe, comme nous nous occupons des conditions physiques de notre existence." Avez-vous compris l'essentiel ? 1 La poursuite de l'intérêt nuit-elle à l'égalité sociale ? 2 Peut-on viser principalement son propre intérêt sans être égoïste ? 3 Le froid calcul de l'intérêt n'est-il pas un obstacle au sentiment social, à la sociabilité ? Réponses: 1 - Non, car l'égalité, en société, ne signifie rien d'autre que l'égale prise en considération des intérêts de tous les membres de cette société. 2 - On le peut, car dans la société, le calcul le plus égoïste conduit justement, par prudence, à s'occuper aussi des intérêts d'autrui. 3 - Bien au contraire, de l'intérêt, de l'utilité, naît un sentiment social que chacun intègre à sa personnalité, de sorte que nous nous soucions spontanément du bien d'autrui. L'économie réconcilie égoïsme, et bien commun Adam Smith dira: "On n'a jamais vu de chien faire de propos délibéré l'échange d'un os avec un autre chien." L'espèce humaine occupe dans l'histoire de la vie une place particulière.

Si les hommes partagent avec tous les êtres vivants la même condition matérielle, ils n'en ont pas moins développé un monde qui échappe à la seule logique des besoins naturels.

En effet, l'homme ne se contente pas de vivre dans la nature mais il la transforme, il produit des richesses qui font l'objet d'échanges.

Par la circulation des marchandises mais aussi des hommes, il acquiert une maîtrise sur la nature et traduit ainsi le désir de construire un monde à son image, un monde d'échange particuliers permettant l'harmonie de tous.

En effet, Adam Smith pense que l'intérêt général est assuré par une «main invisible» qui concourt à l'harmonie et à la régulation sociale.

Le marché se corrige de lui-même, par l'intervention appropriée des acteurs économiques (y compris de l'État).

La «main invisible», c'est simplement le bons sens.

Dès, croyant ne se soucier que de leur intérêt particulier, l'homme réalise à leur insu l'intérêt général. [De la somme des intérêts particuliers ne résulte que guerre et conflit.

L'intérêt général suppose que chacun renonce à une partie de ses intérêts personnels.] L'intérêt particulier, c'est la guerre.

L'intérêt général c'est la paix Pour Hobbes, l'intérêt général s'oppose aux intérêts particuliers.

Les intérêts particuliers poussent chaque individu à empiéter sur la liberté des autres.

Leur résultante est une guerre de tous contre tous (bellum omnium contra omnes), non une harmonie spontanée.

De là la nécessité d'un pouvoir absolu et autoritaire qui. »

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