L'intention morale suffit-elle à constituer la valeur morale des actions ?
Extrait du document
«
A.
— En étudiant les action humaines Kant s'est, demandé ce qui constitue leur caractère moral; -ce qui permet de
les juger au point de -vue du bien et du mal.
Rappeler sa théorie : la valeur, le caractère moral d'une action, ne
dépend pas de sa matière, c'est-à-dire des résultats heureux ou malheureux (ainsi l'action de tuer peut être bonne
ou mauvaise, ou indifférente suivant les circonstances) ; elle dépend de ta forme, c'est-à-dire de l'intention dans
laquelle elle est faite.
L'intention fait donc toute la moralité de l'action, et Kant - déclare, avec raison d'ailleurs, qu'il
y a de moralement bon que la bonne volonté.
L'homme n'est, en effet, moralement grand que par ce qu'il veut et
non par ce qu'il fait.
B.
— L'intention semble donc faire toute la valeur morale de l'acte.
Pourtant l'intention suffit-elle pour faire cette
valeur ? Suffit-il de diriger son attention vers un but louable ou héroïque pour justifier toutes ses actions ?
Évidemment non.
Ce serait légitimer la maxime immorale .de Machiavel : La fin justifie les moyens.
Rappeler avec
quelle verve Pascal, dans ses Provinciales, a combattu cette théorie.
C.
—.On peut maintenir cependant que l'intention seule vaut moralement : un acte sans intention n'est pas un acte
moral.
Seulement l'intention n'est bonne qu'à une double condition.
a) Elle doit être sérieuse, c'est-à-dire qu'elle ne doit pas se borner à un désir platonique, à une simple velléité : elle
doit être un acte de volonté.
h) Elle doit être éclairée, c'est-à-dire qu'elle ne doit pas être indifférente à la nature de l'acte.
Pour qu'un acte soit
bon il ne faut pas seulement que le but soit bon, il faut encore que la matière, c'est-à-dire l'acte en lui-même et les
circonstances le soient aussi, on du moins qu'on les croie bons, en toute.
sincérité, après examen sérieux.
Erreur de
Kant, qui n'admet pas le bien en soi.
Comment cependant on peut utiliser son critérium pratique : Agis de telle sorte
que tu puisses vouloir que ta maxime d'action soit.
universelle.
D.
— En conclusion : a) Pas de moralité sans intention.
— b) Une intention indifférente à la nature de l'acte ne suffit
pas.
— c) La moralité exige, dans la mesure possible, pour chacun de nos actes moraux, l'union, l'accord de
l'intention et de l'action, c'est-à-dire, du bien moral et du bien en soi.
La bonne intention, c'est la bonne volonté, et
la bonne volonté c'est vouloir le bien et le faire..
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