L'individu dans l'Histoire
Extrait du document
«
INTRODUCTION
Le sujet présente de manière implicite le problème.
L'expression « l'individu dans l'histoire » soulève une
difficulté précise qu'il s'agit de mettre à nu.
L'homme, en tant qu'unité indéterminée, est-il acteur de l'histoire ou au
contraire n'en est-il qu'un pion ? Dans la mesure où il n'y a pas d'histoire sans hommes, ceux-ci étant à l'origine des
événements, il semble bien que l'individu possède un rôle central au sein du cours de l'histoire.
Pour autant nous
pouvons avoir l'impression d'une force qui nous dépasse et qui utilise nos actions à ses propres fins, nous ne serions
pas conscients de cette utilisation, nous ferions l'histoire malgré nous.
L'histoire ne peut se réduire à être la somme
des actions individuelles.
Au contraire nous pourrions la comprendre comme ayant un sens, une rationalité, ce qui
nous permettrait d'éviter de l'identifier à une sorte de chaos.
Si l'histoire a un sens et si nous le réalisons malgré
nous, alors c'est la nature de l'action humaine au sein de l'histoire qu'il faut interroger.
Nous faisons alors bien plutôt
le constat d'une passivité, le cours de l'histoire s'écoulant selon son propre dessein.
Les deux conceptions qui
s'affrontent conçoivent le rôle de l'individu de deux manières différentes : soit il est l'auteur de l'histoire et dans ce
cas si l'histoire a un sens c'est l'homme qui le lui donne, soit il est acteur de l'histoire et la fonction de metteur en
scène revient à l'histoire elle-même qui utilise les actions humaines à ses propres fins.
Le moteur de l'histoire est-il
individuel ou universel ? Pour répondre à cette problématique nous allons procéder en trois étapes qui correspondent
chacune à une conception de l'histoire.
La première identifie l'histoire à l'ensemble des actions individuelles.
La
deuxième analyse l'expression « le sens de l'histoire ».
Enfin la dernière envisage la possibilité de concilier la liberté
humaine et la finalité historique.
PLAN DETAILLE
Première partie : L'histoire : agrégation ou chaos ?
1.1 L'histoire révèle la nature de l'individu.
« Le principal usage [de l'histoire] est seulement de nous découvrir les principes constants et universels de la
nature humaine en montrant les hommes dans toutes les diverses circonstances et situations, et en nous
fournissant des matériaux d'où nous pouvons former nos informations et nous familiariser avec les ressorts réguliers
de l'action et de la conduite humaine.
» HUME, Enquête sur l'entendement humain, VIII.
Dans cet extrait ce que nous retenons est la visée de l'histoire.
Elle est focalisée sur l'individu et a pour
finalité de permettre son dévoilement et sa compréhension.
1.2 L'histoire est-elle tangible ?
« L'histoire espère suppléer à la profondeur par la largeur et par
l'étendue : tout fait présent n'est pour elle qu'un fragment, que doit
compléter un passé d'une longueur infinie et auquel se rattache un avenir
infini lui-même.
» SCHOPENHAUER, Le monde comme volonté et comme
représentation.
Derrière cette présentation de l'histoire, nous pouvons lire en filigrane
la difficulté de saisir l'histoire dans la mesure où elle englobe l'ensemble des
faits appartenant au passé.
Le fait qu'elle soit prise dans l'écoulement du
temps pose la question de son appréhension.
L'histoire comme agrégation des
actions individuelles passées ne risque-t-elle pas de perdre sa signification au
sein de l'individualité ?
Transition : Cette première conception de l'histoire est centrée sur
l'individu.
Une autre conception s'y oppose, elle tend à mettre en avant la
réalisation d'une finalité historique utilisant l'individu comme un moyen.
Deuxième partie : La finalité de l'histoire remet-elle en cause la
liberté humaine ?
2.1 Derrière les actions libres se cache un cours régulier.
« Quel que soit le concept qu'on se fait, du point de vue métaphysique, de la liberté du vouloir, ses
manifestations phénoménales, les actions humaines, n'en sont pas moins déterminées, exactement comme tout
événement naturel, selon les lois universelles de la nature.
L'histoire qui se propose de rapporter ces manifestations,
malgré l'obscurité où peuvent être plongées leurs causes, fait cependant espérer qu'en considérant (dans les
grandes lignes) le jeu de la liberté du vouloir humain, elle pourra y découvrir un cours régulier, et qu'ainsi ce qui dans
les sujets individuels nous frappe par sa forme embrouillée et irrégulière pourra néanmoins être connu dans
l'ensemble de l'espèce sous l'aspect d'un développement continu, bien que lent, de ses dispositions originelles.
»
KANT, Idée de l'histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique..
»
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