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L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?

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« Problématique: Ce sujet vous interroge sur la possibilité de délimiter et caractériser la nature humaine, possibilité qui constitue le véritable problème soulevé par la question posée.

L'ensemble, en partie au moins inconnaissable, des faits psychiques qui échappent à la conscience (l'inconscient) permet-il d'atteindre les caractères essentiels de la nature humaine, et ce de manière aussi efficace et complète que peut le faire la capacité que possède l'homme de se connaître lui-même, de saisir intuitivement, de façon plus ou moins claire, ses états psychiques (la conscience) ? Conseils pratiques: Cet intitulé s'appuie sur des connaissances tout à fait classiques acquises durant votre année scolaire; néanmoins, attention: c'est le terme de liaison "autant", en apparence tout à fait anodin, qui va jouer le rôle de pivot du raisonnement général dans ce devoir.

Par ailleurs, c'est par rapport à leur capacité de définir la nature humaine de l'homme que conscience et inconscient doivent être analysés.

Gare au hors-sujet où vous mènerait directement une récitation sans discernement de votre cours sur la conscience et l'inconscient.

Vous noterez le paradoxe qui consiste à vouloir atteindre la nature humaine à travers un ensemble qui se dissimule à la connaissance. « Un adage nous déconseille de servir deux maîtres à la fois.

Pour le pauvre moi la chose est bien pire, il a à servir trois maîtres sévères et s'efforce de mettre de l'harmonie dans leurs exigences.

Celles-ci sont toujours contradictoires et il paraît souvent impossible de les concilier ; rien d'étonnant dès lors à ce que souvent le moi échoue dans sa mission.

Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi et le ça.

Quand on observe les efforts que tente le moi pour se montrer équitable envers les trois à la fois, ou plutôt pour leur obéir, on ne regrette plus d'avoir personnifié le moi, de lui avoir donné une existence propre.

Il se sent comprimé de trois côtés, menacé de trois périls différents auxquels il réagit, en cas de détresse, par la production d'angoisse.

Tirant son origine des expériences de la perception, il est destiné à représenter les exigences du monde extérieur, mais il tient cependant à rester le fidèle serviteur du ça, à demeurer avec lui sur le pied d'une bonne entente, à être considéré par lui comme un objet et à s'attirer sa libido.

En assurant le contact entre le ça et la réalité, il se voit souvent contraint de revêtir de rationalisme préconscientes les ordres inconscients donnés par le ça, d'apaiser les conflits du ça avec la réalité et, faisant preuve de fausseté diplomatique, de paraître tenir compte de la réalité, même quand le ça demeure inflexible et intraitable.

D'autre part, le surmoi sévère ne le perd pas de vue et, indifférent aux difficultés opposées par le ça et le monde extérieur, lui impose les règles déterminées de son comportement.

S'il vient à désobéir au surmoi, il en est puni par de pénibles sentiments d'infériorité et de culpabilité.

Le moi ainsi pressé par le ça, opprimé par le surmoi, repoussé par la réalité, lutte pour accomplir sa tâche économique, rétablir l' harmonie entre les diverses forces et influences qui agissent en et sur lui : nous comprenons ainsi pourquoi nous sommes souvent forcés de nous écrier : « Ah, la vie n'est pas facile ! » Freud. Le moi est pas le maître dans sa propre maison (Freud). « Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors.

Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas.

Tu vas même jusqu'à tenir « psychique » pour identique à « conscient », c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience.

Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix.

Rentre en toimême profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir. C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi.

Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison ». FREUD, « Essais de psychanalyse appliquée ».. »

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