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L'inconscient est le psychisme lui-même et son essentielle réalité (Freud). Qu'en pensez-vous ?

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« Introduction Depuis la naissance de la psychanalyse, on a tendance à opposer de manière étanche le conscient à l'inconscient : le premier ne serait qu'une illusion de liberté, tandis que le second déterminerait réellement nos actions.

Dès lors, on peut comprendre la phrase de Freud comme la mise à jour de la réelle nature du psychisme humain, que la conscience ne saurait saisir.

Mais alors, comment rendre compte de l'existence phénoménale de la conscience ? S'il faut accepter la dimension illusoire de celle-ci, ne peut-elle néanmoins revendiquer un rôle dans l'économie psychique de l'homme, de sorte que si celle-ci se fonde sur l'inconscient, elle ne saurait s'y résumer exclusivement ? I L'inconscient comme réalité fondamentale de notre existence : Spinoza et Freud -Spinoza : le sentiment de conscience est la plupart du temps une perception inadéquate, issue de notre ignorance des causes qui déterminent notre être (Ethique).

Le seul sentiment conscient légitime est celui qui nous fait connaître ces déterminations jusqu'à présent inconscientes.

Par conséquent, la conscience ne semble pas différer en nature de l'inconscient : c'est un inconscient dont l'action déterminante se fait explicite, que nous pouvons mieux diriger d'après cette explicitation, mais qui conserve son irréductibilité.

La conscience n'est donc qu'une forme illusoire de l'inconscient, qui est la véritable réalité de notre existence. -Freud : Dans L'Interprétation des rêves, exposé de la première topique du psychisme humain, selon trois strates, l'inconscient, le pré-conscient, le conscient.

Le conscient ne concerne pas des phénomènes psychiques de nature différente de ceux de l'inconscient : ils émergent de la même énergie psychique, et diffèrent simplement par leur forme, liée et symbolisée dans la conscience.

De plus, là où Spinoza voyait dans la conscience une explicitation des déterminations inconscientes, Freud ne pense pas que la conscience puisse venir éclaircir les déterminations inconscientes : la conscience est dérivée de l'inconscient, et ce dernier demeure en grande partie indépendant de l'influence du conscient, constituant la réalité essentielle du psychisme, dont le caractère inconscient se manifeste comme irréductible. Les rêves, les symptômes des névrosés, les lapsus montrent que la conscience est lacunaire.

On ne peut les expliquer lorsqu'ils surviennent. L'idée fondamentale de Freud est que tous ces phénomènes ne sont pas des effets du corps sur l'esprit, mais des expressions d'un sens.

Ils ne doivent pas être expliqués pat` des causes extérieures au psychisme, mais être interprétés.

Une fois dit qu'ils sont interprétables, il est nécessaire de supposer un inconscient psychique (De l'interprétation des rêves, 1900), des actes ou des pensées dont le sujet n'est pas conscient mais qui motivent ses rêves, sa maladie ou ses lapsus. Cette hypothèse inflige, selon les mots de Freud, une blessure à l'homme.

Après Copernic, qui montra que la Terre n'était pas le centre de l'univers, Freud montre que le moi n'est pas maître chez lui.

Nous ne sommes pas les maîtres de nos pensées, et le moi conscient n'est pas le centre véritable du sujet.

Mais si l'inconscient est le véritable centre, comment y accéder ? Freud montre que, s'il est le maître du sens, ce qu'il dit n'est jamais présenté tel quel à la conscience mais toujours déformé, au premier abord incompréhensible (De l'interprétation des rêves). II Un rôle substantiel de la conscience : la dimension intentionnelle de projet, Husserl et Merleau-Ponty -Husserl : la conscience représente un régime de comportement d'une nature différente de celle de l'inconscient, s'opposant alors à ce dernier.

Pour Husserl, la réalité essentielle de l'existence humaine est la conscience : elle est cette structure essentielle qui fonde la forme existentielle humaine (Méditations cartésiennes).

Dès lors, elle inaugure une voie existentielle qui est totalement étrangère à celle de l'inconscient : celle du projet, de la motivation du sujet, qui manifeste ce dernier comme libre, et s'affranchit pour Husserl de la causalité du monde.. »

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