L'importance du respect de la règle pour la règle en matière de morale ?
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L'importance du respect de la règle pour la règle en matière de morale.
INTRODUCTION.
— Le déclin des absolus à l'époque contemporaine a favorisé notre tendance naturelle à
n'admettre que l'utile.
Nous n'acceptons plus guère de nous soumettre à une loi que si nous reconnaissons son
utilité pour nous-mêmes ou pour les autres.
Et cependant on ne saurait méconnaître la valeur morale du respect de
la règle pour la règle, c'est-à-dire sans aucune autre considération d'un autre ordre.
A.
Réserves et précisions.
— a) Il ne s'agit sans doute pas d'ériger la formule « la règle pour la règle » en principe
fondamental de la morale ! la règle, en effet, est un moyen et non une fin; aussi, lorsque son observation empêche
la réalisation d'une fin essentielle, elle cesse d'obliger : le chauffeur doit doubler à droite au lieu d'écraser un
passant, sous prétexte d'observer le code de la route, qui prescrit de doubler à gauche.
Il ne peut être question que de cas dans lesquels l'observation de la règle n'a pas de conséquences regrettables en
dehors de la gêne qu'elle impose : le chauffeur qui, bien que les rues soient désertes et qu'il n'ait à craindre aucun
procès-verbal, s'arrête devant un feu rouge, nous donne un exemple du respect de la règle pour la règle dont nous
voudrions faire valoir l'importance.
B.
L'importance die ce respect.
— a) Il est d'abord le meilleur hommage que nous puissions rendre à l'autorité et
au principe d'ordre.
Quand on se conforme à la règle parce que les circonstances l'exigent (carrefour d'intense
circulation), on se plie à la nécessité; tout au plus va-t-on au plus facile ou au plus sûr : le sentiment de
dépendance reste dans la pénombre.
Il est au contraire mis en pleine lumière quand l'acte n'a d'autre raison que la
règle qui l'ordonne.
b) Le respect de la règle pour la règle assure que la règle ne sera pas violée quand elle s'imposera pour des raisons
autres que le respect qu'on lui doit.
Qui pose en principe qu'il néglige la règle quand cette négligence n'a pas' de
conséquences graves, devient peu à peu inattentif à ces conséquences, atténue leur probabilité et leur gravité,
etc.
Au contraire, ce n'est pas celui qui, par respect de la règle pour la règle, s'arrête au signal, bien que l'arrêt soit
certainement inutile, qui se comportera jamais en « chauffard ».
CONCLUSION.
— Ces réflexions peuvent nous rappeler le : C'est bien plus beau, puisque c'est inutile.
Mais il faut aller plus loin et affirmer que, du point de vue moral, le respect de la règle pour la règle est d'autant plus
utile qu'il paraît plus inutile..
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