L’imagination comme compensation de la réalité ?
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Vocabulaire:
IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE
L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.
L'imagination est, dans la
psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.
Pour Sartre (qui nie
comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une
manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.
Est dit imaginaire, tout produit de
l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.
L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible,
l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non
présents, autrement dit de les imaginer.
Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la
production de fictions.
Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée
aux objets que nous avons antérieurement perçus.
Réalité / Réel :
Réalité: * Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux
fictions de notre imagination.
* Ensemble des choses et des faits réels.
Réel: * Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot
(exemple : un pouvoir réel).
* Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité).
L'imagination, sous quelque forme qu'elle se manifeste exprime, pour Freud, la puissance d'un désir qui
déborde la réalité.
La « libido » subit un refoulement sous l'influence de la
pression sociale et de l'éducation.
Mais le « refoulé », qui constitue une
dynamique très forte de la vie inconsciente, tend à faire retour sous une
forme déguisé à travers les troubles ou symptômes de la névrose mais aussi
dans les images ou symboles des rêves ou des fantasmes et même dans les
oeuvres d'art.
Le rêve est ainsi une compensation mentale.
Il exprime un désir
inconscient à travers des images.
De même, le fantasme, qui est un scénario
imaginaire où le sujet est présent, figure, de façon plus ou mois déformée par
les processus défensifs, l'accomplissement d'un désir inconscient.
Les images sont donc pour Freud le résultat d'un conflit entre la
« libido » et la censure.
Elles sont des satisfactions substitutives et
métaphoriques.
L'imagination est donc la compensation de la réalité.
Le
royaume de l'imagination, dit Freud, est « une réserve organisée lors du
passage douloureusement ressenti du principe de plaisir au principe de réalité
afin de permettre un substitut à la satisfaction des instincts à laquelle il faut
renoncer dans la vie réelle ».
L'image, chez Freud, n'est donc rien par elle-même.
Elle n'est que le
signe d'un conflit.
Le sens caché derrière les images symboliques peut être
déchiffré à la manière dont un géologue reconstitue la nature d'un terrain dans ses profondeurs.
Le mode de
production de ces images obéit à des lois rigoureuses qui sont celles de l'inconscient.
Il y a aussi des images types
qui reviennent avec une certaine fréquence et qui ont, en dernière instance, une signification sexuelle.
Ainsi, par
exemple, l'eau est le symbole de la naissance et de la vie intra-utérine, la maison symbolise le corps maternel, etc.
Il
est donc toujours possible d'atteindre à travers le contenu manifeste le contenu latent.
L'interprétation est sans
appel.
Elle renvoie toujours à la cause formatrice des images, cad au conflit entre des désirs inconscients et leur
censure.
L'image libre est autre, elle conduit à une pluralité d'interprétations, elle est polysémique.
L'image se donne alors à
interpréter, elle est dynamique, son pouvoir est de nous mettre en quête d'une interprétation toujours
recommencée, jamais vraiment exhaustive, d'une compréhension cherchant à être toujours plus profonde.
« On reconnut que le royaume de l'imagination était une « réserve », organisée lors du passage douloureusement
ressenti du principe de plaisir au principe de réalité, afin de permettre un substitut à la satisfaction instinctive à
laquelle il fallait renoncer dans sa vie réelle.
L'artiste, comme le névropathe, s'était retiré loin de la réalité
insatisfaisante dans ce monde imaginaire, mais à l'inverse du névropathe, il s'entendait à trouver le chemin de retour
et à reprendre pied dans la réalité.
Ses créations, les oeuvres d'art, étaient les satisfactions imaginaires de désirs
inconscients, tout comme les rêves, avec lesquelles elles avaient d'ailleurs en commun le caractère d'être un
compromis, car elles aussi devaient éviter le conflit à découvert avec les puissances de refoulement.
Mais à l'inverse
des productions asociales narcissiques du rêves, elles pouvaient compter sur la sympathie des autres hommes,
étant capables d'éveiller et de satisfaire chez eux les mêmes inconscientes aspirations de désir.
De plus elles se
servaient, comme « prime de séduction », du plaisir attaché à la perception de la beauté de la forme.
».
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