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L'identité du moi est-elle constituée par la mémoire ?

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« Discussion : Il semblerait que ce qui nous distingue les uns des autres est notre passé, les événements qui ont eu lieu au cours de notre vie et qui appartiennent chacun à une histoire bien distincte.

Ce qui nous constitue et qui fait que chaque homme est singulier c'est avant tout ce qu'il est devenu compte tenu de sa propre histoire et de sa propre avancée. Mais l'élément qui permet que ce passé reste à tout jamais une marque dans la vie de chaque individu, c'est la conception présente qu'il a des événement antérieurs.

Or, cette conception ne peut exister sans la mémoire qui est le lien entre l'histoire d'un homme et ce qu'il a décidé d'être. Suggestion de plan : I.

Première partie : Etre au monde Pour penser l'identité du sujet, Paul Ricoeur dans Soi-même comme un autre a recours à une distinction philosophique héritée d'une longue tradition occidentale : la mêmeté qui se réfère à une certaine invariance de l'identité personnelle dans l'espace et le temps en dépit de la multiplicité évolutive des activités, des relations, des fonctions du sujet.

On entend la réciprocité des notions : « Exister, c'est être sujet » Feuerbach. L'ipséité renvoie au fond d'être du sujet en tant que soi vivant qui a l'initiative, s'éprouve, se représente, s'affirme comme « je », instance de liberté, de responsabilité et d'imputation.

« Une personne est ce sujet dont les actions sont susceptibles d'imputation.

» Kant, Doctrine du droit.

« Les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs. La morale kantienne est fondée sur l'usage pratique de la raison.

Dans la loi morale, c'est la raison elle-même sans l'intermédiaire d'un sentiment qui détermine la volonté.

L'action morale est exclusivement conforme à des critères que seule la raison est capable de postuler.

Les actions humaines renvoient toujours à des "motivations" qui peuvent être de deux ordres.

Soit a posteriori, c'est-à-dire se rapportant à l'expérience, soit a priori, c'est-à-dire, se référant à la raison.

Seule la liberté lorsqu'elle n'est pas déterminée par le plaisir, mais par la simple forme de la loi, fait de l'homme un être responsable. Si le sujet s'affirme comme instance de liberté, de responsabilité, il se dégage de la pure passivité du vivre, il prend sa destinée en main et tente de dépasser la répétitivité de sa condition. II.

Deuxième partie : Sujet et objet Est-ce la pensée qui oppose l'homme au reste de la création ? Cette idée d'un fossé entre l'homme et la Nature, résultant de l'apparition de la pensée est très présente dans la culture occidentale.

Pour Pascal, la conscience équivaut à la pensée qui nous révèle les limites de notre existence : "La grandeur de l'homme est grande de ce qu'il se connaît misérable.

Un arbre ne se connaît pas misérable".

L'arbre ne peut pas se représenter ce qu'il est, il se contente d'exister.

L'homme se voyant lui-même, se mesure, et il se mesure d'abord à son corps, se voyant dans ses limites corporelles, il se découvre fini, donc misérable.

Dans cette analyse, l'opposition de l'homme et de la Nature est radicale.

Comme nous ne voyons pas dans la Nature, d'êtres, qui, semblables à nous, seraient capables de disposer de la connaissance d'eux-mêmes, nous en venons à opposer brutalement l'homme et la Nature.

L'homme existe en ayant conscience de lui-même, la Nature, elle, se contente d'exister sans conscience de soi.

Ce qui constitue la spécificité de la conscience humaine est l'avènement de la dualité entre le sujet (le moi) et l'objet (le non-moi), car c'est dans cette dualité que se structure peu à peu la conscience de l'ego.

Cependant si le propre de l'homme c'est la conscience, il faudrait souligner qu'il n'y a pas de conscience sans mémoire.

Car la conscience doit s'éprouver avant tout dans le passé, et si ce dernier n'existe pas alors, dans le même temps, l'inconscient disparaît. III.

Troisième partie : L'homme est ce qu'il se fait. »

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