L'idée de progrès historique est-elle encore pensable ou est-elle le mythe moderne par excellence ?
Extrait du document
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Vocabulaire:
IDÉE: Parfois synonyme de représentation mentale, parfois de concept (idée générale et abstraite); dans le
platonisme, et avec un I majuscule, les Idées sont les modèles des choses, existant en soi, que l'âme contemplait
avant son incarnation.
Nous fabriquons les concepts, nous contemplons les Idées.
PROGRESSER /PROGRÈS:
* Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer.
* Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.
2) Le Progrès:
marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques.
HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit
l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie).
Mythe
Du grec muthos, « récit, légende ».
Récit fictif relatant en particulier l'origine du monde, et permettant ainsi
d'organiser, au sein d'une société, la compréhension du réel et de justifier l'ordre naturel et social du monde.
Le présupposé du sujet est que quelque chose a changé, qui nous empêcherait peut-être de penser le progrès...
Qu'est-ce que cela pourrait être ? Le mot "moderne" est délicat, car rigoureusement il désigne l'âge moderne.
L'idée
de progrès est liée à la modernité, surtout à partir du XVIIe et du XVIIIe siècle.
Mais, dans l'usage courant, la
deuxième guerre mondiale marque une rupture dans la pensée d'un progrès historique.
Mais comment donc un
événement pourrait-il prouver un destin ? De quel progrès s'agit-il ? Du progrès réel, du progrès possible, ou du
progrès nécessaire (répondant à une loi de l'histoire) ? Un mythe est-il nécessairement une absence de réalité ? Ne
part-il pas toujours de faits ayant existé ? En ce sens, "le mythe moderne par excellence" n'est-il pas l'excellent
mythe par lequel la modernité a réalisé le progrès en affirmant sa possibilité et sa réalité ? Dans la deuxième partie
du Conflit des facultés, Kant voit dans la Révolution française le "signe historique" d'un progrès humain irréversible...
Mais ailleurs, dans Théorie et pratique (parties II et III), il affirme que le progrès est une "foi rationnelle" : il est
raisonnable de croire que l'homme peut progresser, puisque la morale exige qu'il progresse.
Croire que le nécessaire
(moralement) est possible (pratiquement), mais en sachant qu'il ne s'agit que d'une croyance, c'est cela, pour Kant,
croire au progrès.
Ce qui revient à croire en la force du devoir dicté a la raison — à croire en l'homme, en somme.
N'est-il plus possible de croire en l'homme ? Références utiles : Hegel, La raison dans l'histoire, Kant, Théorie et
pratique, Le conflit des facultés partie II, Opuscules sur l'histoire.
Analyse du sujet :
Du point de vue conceptuel :
Histoire/Progrès historique : L'histoire est la construction scientifique du récit du passé pour éclairer le présent.
Elle est la représentation que les historiens veulent la plus objective possible des faits passés, de leur déroulement,
elle est la mémoire de l'humanité.
Le problème est qu'elle reste faites par des hommes et souffre de la finitude de
leurs intellects.
Elle n'est donc pas exactement ce qui s'est passé mais ce que les historiens peuvent en dire...
Certains faits restent « page blanche ».
Le problème du progrès est sans doute le problème historique par
excellence : Si l'on représente le cours des choses, on est amené à lui donner un sens : tout semble aller vers le
même but (bon ou mauvais, progrès ou déclin).
On est donc amené à présenter l'histoire comme une totalité
constituée comme projet se déroulant d'étape en étape vers un but défini.
On prend chaque situation comme
déterminée par le but général de l'histoire, elle devient incohérente et perd de son intérêt (elle devient le récit d'une
pièce toujours déjà jouée, dont les hommes ne sont que les pions et leurs actions les étapes nécessaires de la
nécessité historique).Cette représentation permet de donner une cohérence au projet historique mais nie la liberté
humaine.
Si au contraire on considère toute les actions humaines comme indéterminées par la nécessité (libres
donc) on ne peut tirer aucun enseignement de l'histoire puisque son but nous est toujours caché et qu'elle perd
donc toute cohérence.
Mythe : Le mythe (muthos) s'oppose au discours rationnel (logos).
Le mythe met en scène les idées sous la forme
de personnages, il narre les aventures concrètes des divinités et des héros.
Le discours rationnel ne partage pas ce
goût pour le récit épique, il se fonde sur l'hypothèse, la vérification, la démonstration.
On oppose souvent le mythe
à la réalité, le mythe dans cette acception est le récit fantastique, le « mensonge » qui falsifie la vérité et obscurcie
donc la réalité à laquelle le discours rationnel tend à rendre justice.
Mais le mythe a une fonction populaire non
négligeable, il donne à entendre, il donne à réfléchir, il rend sensible certaines vérités aux âmes simples que le
discours rationnel ne permettrait de communiquer qu'au petit nombre.
Du point de vue formel :
« ou » : Il y a deux occurrences logiques du « ou » qui ne sont pas distinguée dans le lexique français : Le « ou »
exclusif (ou bien...
ou bien..., soit l'un soit l'autre) et le « ou » inclusif (soit l'un, soit l'autre, soit les deux).
Problématisation :.
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