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l'idéal de sagesse a-t-il encore un sens de nos jours ?

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« La sagesse semble avoir perdu en puissance ces deux derniers siècles, elle semble être une chose du passé et disparue en même temps que les grandes philosophie et religions qui les a vu naître.

Désormais, on semble placé face à un vide éthique qu'aucune philosophie importante n'a comblé.

La fin des idéologies, et des théories du soupçon (Freud, Nietzsche, Marx ) laisse augurer que la sagesse peut revenir dans le domaine de la vie humaine par le biais d'une prise de conscience éthique .

La sagesse a-t-elle totalement disparue de nos vies ou est-elle une nécessité pour la sauvegarde même de nos vies ? Un autre sens de la sagesse est-il possible ? 1) Ce qu'est la sagesse. Au sens propre, la sagesse à l'origine signifie la connaissance et ne perd jamais entièrement ce sens.

Pour Platon et Aristote, la sagesse signifie le terme ultime de la connaissance, la contemplation de l'être premier.

La signification du mot sagesse en tant que connaissance de toutes choses est encore attestée au 17e siècle par Descartes et Leibniz.

Selon Descartes, la sagesse n'est pas seulement une prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de la vie que pour la conservation de la santé et l'invention de tous les arts.

(Voir Principes de la philosophie) Mais le sens commun ne réduit pas la sagesse à une connaissance pratique, mais plutôt une attitude morale ou une forme de connaissance religieuse.

Ainsi la sagesse des stoïciens s'appuie sur des principes qui font l'objet d'une connaissance théorique. L'idéal de sagesse tel qu'il était décrit pas les stoïciens était si élevé qu'il ne pouvait exister, qu'il ne pouvait exister un seul sage stoïcien.

Mais ils prirent en compte par la suite la condition des hommes ; sans renoncer à cet idéal élevé, les maîtres stoïciens visaient à diriger la conduite des hommes dans les méandres de la vie et les préparaient à accepter la vie avec courage.

Aussi les sages stoïciens en vinrent à définir des attitudes pratiques devant la vie, qui seront relayé par la suite par le christianisme.

Aussi la sagesse reste un au-delà ou un au-delà de la philosophie, la philosophie est à proprement parlé l'amour de la sagesse Philo-sophia, la philosophie a pour objet la quête de la sagesse.

Pour Platon, la sagesse est une qualité obtenue à force d'ascétisme et d'efforts, il est le point culminant d'une recherche dialectique, elle point de liaison du sensible et de l'intelligible.

Selon Aristote, la sagesse est à proprement parlé la métaphysique, c'est-à-dire la capacité à démontrer les principes de toutes les sciences tourné vers la connaissance de choses les plus hautes.

Les épicuriens de leur côté qualifieront de sage celui a qui a su se débarrasser de ses craintes, de ses angoisses et des terreurs de la mort.

La sagesse est la vertu de celui que rien n'affecte et qui maîtrise ses sentiments.

Le consentement au mouvement du monde est sagesse. 2) La fin de la sagesse. La faillite des systèmes religieux, des philosophies du salut individuel est patente dès la révolution industrielle.

Le projet n'est plus à la sagesse ; transmutation des valeurs ; société sans classes, libération des pulsions et projets existentiels rendent caduque l'exigence d'une coïncidence d'un devoir être singulier et d'un être plus structurel et subjectif.

En d'autres termes, d'autres valeurs que l'ascétisme, la rigueur morale président aux sociétés modernes. L'hédonisme, la volonté de l'accomplissement de soi, la société de consommation ne pousse aucunement à la rigueur et à la contemplation.

Il faudrait mettre en parallèle l'effondrement des grandes religions monothéistes en Occident, la fin d'une certaine sagesse. 3) La sagesse : un nécessaire objectif pour la raison et pour l'homme. La période des Lumières entendra libérer la sagesse de sa référence à Dieu.

Lorsque Kant analyse la nature de la sagesse, il affirme qu'elle « consiste dans l'accord de la volonté d'un être avec sa fin ultime, elle exige de l'homme qu'il balaie les obstacles intérieurs (ceux de la mauvaise volonté qu'il porte en lui et qu'ensuite il travaille au développement de ses dispositions originelles inaliénables d'une bonne volonté cachée en lui.

» Doctrine de la Vertu L'idéal de la Raison et de la sagesse est quelque chose qui est toujours visé mais jamais atteint.

Aussi, ne faut-il pas réfuter entièrement la sagesse ou l'éliminer de la sphère de la vie humaine, mais de la garder comme justement idéal capable de préserver l'homme du pire et des écueils de la pensée.

Une sagesse, en somme basée sur une exigence de responsabilité est possible, une sagesse proche de la prudence d'Aristote qui prenne en compte la pratique humane et surtout les avancées technologiques.

La sagesse actuelle ressemblerait plutôt à une morale, à une réflexion face aux changements intervenus dans la société, notamment face aux destructions que peuvent engendré les techniques la pollution, la place de l'intervention humaine dans le cadre de la biologie.

La vraie sagesse serait de ne plus prendre comme un progrès en soi tout ce que peut proposer la science et la technique.

Les vrais sages seraient ceux qui tenteraient de limiter aussi par le biais législatif les excès de la technique. Conclusion. Malgré la faillite des grandes religions et des idéologies, la sagesse garde une certaine permanence au-delà des changements historiques et techniques.

Elle serait la figure de la permanence de la pensée, la philosophie éternelle, certes insaisissable mais que chacun doit poursuivre pour justement conserver un sens et une mesure dans nos vies.

Oter la sagesse de nos vies, c'est lui enlever la responsabilité. »

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