L'idéal contemplatif : la métaphysique, science suprême ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
IDÉAL: Adjectif désignant ce qui se rapporte à une idée.
On l'oppose à empirique.
On qualifie aussi d'idéal,
quelque chose qui n'existe d'en pensée.
Substantif désignant un modèle à suivre (un idéal de vertu par
exemple).
CONTEMPLATION
Du latin contemplatio, .
observation attentive » (traduit le grec theôria).
* Chez Platon, vision par l'âme des réalités intelligibles.
Chez Aristote, activité désintéressée de l'esprit, par
opposition à l'action pratique.
* Dans le vocabulaire de la théologie, connaissance de Dieu acquise par la méditation.
MÉTAPHYSIQUE
L'origine de ce mot est due à une confusion sur le sens du préfixe grec méta qui veut dire à la fois après et audessus de.
La métaphysique désigne d'abord les oeuvres d'Aristote qui dans la collection d'Andronicos de
Rhodes font suite à la physique.
Or, ces oeuvres parlent du Premier Principe, de Dieu, des causes.
On entend
donc classiquement par métaphysique, l'étude de ce qui est au-delà de la nature, au-delà des phénomènes
livrés à l'expérimentation (Dieu, l'âme, la liberté, la destinée humaine).
Aristote distinguait entre les sciences pratiques, qui sont des moyens
au service de l'action, et les sciences théoriques, purement
contemplatives, dont le but est de satisfaire, de façon désintéressée, un
désir de savoir.
Depuis le xvii siècle, cette distinction n'a plus d'objet et nous sommes
convaincus que les sciences théoriques comme, par exemple, la
physique, augmentent notre puissance d'agir.
Pour la pensée grecque au
contraire, non seulement cette distinction a un sens, mais elle
correspond à une hiérarchie.
Pratiques ou contemplatifs, les différents
genres de savoirs ne se valent pas : les plus dignes sont les plus
purement contemplatifs.
Sans doute cela a-t-il à voir avec la structure
esclavagiste de la société grecque et la dévalorisation du travail manuel
que celle-là entraînait.
Ces sciences contemplatives ne peuvent avoir d'autre objet que
l'universel et le nécessaire.
Cela signifie qu'une science véritable ne se
contente pas d'établir le fait (ce qui est) : elle doit en montrer la raison
(pourquoi ce qui est est comme il est).
La connaissance se conçoit donc
comme une remontée progressive vers les principes, et ne s'achève que
dans la compréhension d'un principe premier et inconditionné, c'est-àdire qui n'a pas besoin lui-même d'un principe antérieur qui le fonde.
C'est pourquoi la science suprême, à la fois la plus universelle et la plus
dégagée des considérations pratiques, est pour Aristote celle qui connaît « les premiers principes et les
premières causes », c'est-à-dire la « théologie », science de Dieu, conçu comme premier moteur immobile du
monde (il serait plus juste de traduire le grec theos par « divin », afin d'éviter de le confondre avec le Dieu des
religions monothéistes).
Ce sera cette science que la tradition aristotélicienne appellera par la suite — bien qu'Aristote ne l'ait jamais
nommée ainsi — « métaphysique ».
Forgé à partir du grec meta ta phusikè, ce mot signifie « au-delà de la
nature ».
Il est donc légitime de l'appliquer à la connaissance des premiers principes et des premières causes,
puisqu'il désigne en général la tentative de connaître par la raison des réalités situées au-delà des objets de
notre expérience.
En ce sens, les questions de l'âme, de Dieu, de l'origine du monde...
sont des questions
métaphysiques.
Platon peut alors être regardé comme le premier des métaphysiciens, puisqu'il décrit la
connaissance comme une dialectique ascendante : le mouvement de l'âme qui s'élève de l'expérience sensible
vers les essences intelligibles et absolues des choses, pour s'achever dans la contemplation du Bien, principe
suprême et inconditionné..
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