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Liberté et déterminisme ?

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« Définition des termes du sujet: DÉTERMINISME : Relation nécessaire entre une cause et son effet.

Comme doctrine, c'est l'affirmation qu'aucune réalité n'échappe à cette relation, que tout est déterminé ou conditionné par des causes.

Conséquences: 1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'està-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires). 2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action.

En permettant d'agir sur les causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique. «Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie, physicien). LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Si nous examinons ce que nous appelons un acte libre, nous découvrons en nous l'existence d'un sentiment de notre liberté.

Mais nous savons pourtant qu'un sentiment peut être illusoire. L'acte que nous considérons libre n'est-il pas d'ailleurs toujours déterminé, c'est-à-dire causé par quelque chose (motifs, mobiles) ? Prenant conscience des raisons d'une passion (cf.

fiche 7), par exemple, nous pouvons toujours découvrir que cette passion n'était pas l'objet d'un choix.

Cependant, agissant de telle façon plutôt que telle autre, avec le sentiment de ne pas y être contraint, nous disons agir librement.

Comment comprendre que ce sentiment ne suffit pas à nous faire savoir que nous sommes libres ? Déterminisme et conscience La nature possède ses lois propres, nécessaires et universelles.

Nous disons, pour cette raison, que le cours des choses naturelles est déterminé.

Ce déterminisme nie notre liberté, en tant qu'il s'impose à nous sans que nous puissions y déroger ou le modifier.

L'homme fait ainsi l'expérience de nécessités naturelles, et c'est pourquoi il s'interroge sur sa liberté.

Il n'y a, en ce sens, de « problème » de la liberté que pour l'être qui sait que celle-ci se trouve sans cesse menacée.

L'animal suit aveuglément, subit le déterminisme naturel : il n'en prend pas conscience. Cela suffit-il à dire que l'homme est un être libre ? Puisque l'homme peut être conscient de ce qui entrave sa liberté, c'est qu'il n'est pas totalement démuni face au déterminisme.

Nous savons que la conscience nous livre un savoir ambigu et incomplet sur nous-même : il est difficile de décider et de séparer ce qui en nous est ignorance de soi et savoir de soi.

Nous avons toutefois la possibilité permanente de douter.

Il n'y a pas, en ce sens, d'ignorance totale sur les raisons de nos actes ou de nos pensées.

Nous avons le pouvoir de douter de notre liberté au moment même où nous croyons en avoir le sentiment. L'homme, pouvant refuser de croire, de donner un assentiment spontané à ce qu'il éprouve, manifeste un pouvoir de mise à distance à l'égard de lui-même. N'est-ce pas le signe même de sa liberté ? L'erreur serait alors de penser que la liberté est donnée une fois pour toutes.

S'il y a une « prise » de conscience du déterminisme, c'est bien qu'il y avait un temps où la conscience n'était pas entièrement libre.

Elle n'annule pas cependant les effets et la réalité du déterminisme.

Elle nous évite seulement d'en être les dupes.

Être libre n'est-ce donc que lutter contre l'illusion qui toujours nous menace ? Déterminisme et nécessité On pourrait penser qu'il ne s'agit là que d'une manière négative de parler de notre liberté.

Mais cette prise de conscience, qui désigne un processus, pourrait bien être la réalisation même de notre être.

Liberté et déterminisme n'en seraient pas moins opposés, si par déterminisme nous entendons ce qui s'impose à nous du dehors (comme les lois de la nature par exemple).

Mais, en nous, c'est alors une nécessité qui s'accomplit : celle de penser notre aliénation.

En pensant ce qui nous détermine, nous réaliserions la nécessité de notre nature.

Un tel travail de réflexion sur le déterminisme nous apprend que nous ne pouvons jamais lui échapper totalement.

Cela est certainement préférable à la pure soumission à des contraintes qui nous dépassent, nous nient, parce que nous ne les comprenons pas. Possédant un tel savoir, l'homme est alors en mesure de pouvoir dire qu'il agit vraiment.

Là où nous ne sommes que soumis à des causes que nous ignorons, nous ne pouvons en effet dire que nous agissons : c'est bien plutôt la cause qui agit en moi et qui m'agite.

Notre liberté alors n'est bien qu'un songe. Toutefois, en affirmant que ma liberté consiste à penser le déterminisme et à accomplir notre nature pensante, ne sommes-nous pas en train de lui donner une nouvelle raison et ainsi la justifier par autre chose qu'elle-même ?. »

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