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Liberté, égalité, fraternité: y a-t-il un lien entre ces trois exigences ?

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« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Interrogez-vous sur les rapports entre ces trois exigences : liberté, égalité, fraternité.

Pourquoi les associe-t-on ? Qu'est-ce que cela nous apprend sur le système politique qui les prend pour devise ? Songez par exemple à la différence idéologique que l'on peut établir avec la devise de l'Etat vichyste pendant la Collaboration : " travail, famille, patrie ".

Pour continuer l'analyse, questionnez-vous sur les conditions de la liberté.

La liberté peut-elle exister sans limites ou sans bornes ? A-t-on raison de considérer qu'être libre, c'est faire tout ce que l'on veut ? Car dans ce cas, la liberté d'initiative par exemple peut conduire au creusement des inégalités sociales et donc peuvent procurer une concurrence entre les individus qui est peu fraternelle.

Ces différents éléments sont destinés à vous permettre d'établir le rapport, peut-être nécessaire (c'est ce qu'il faut déterminer) entre la liberté et ce qui permet à la fois de la contenir dans le respect des autres tout en la protégeant des autres : égalité et fraternité.

L'affirmation de l'égalité nous interdit en effet de considérer que certains pourraient avoir plus de libertés que d'autres ce qui serait contradictoire, tandis que la fraternité est une certaine vision de la citoyenneté à travers laquelle le corps social est vécu comme une cohésion presque affective. Or il serait finalement intéressant de montrer en quoi c'est l'unité d'un peuple et d'une nation qui permet de réaliser de façon effective ces trois exigences.

Mais en fait, ce ne sont peut-être pas des exigences que l'on viendrait " plaquer " de l'extérieur sur telle ou telle société, mais bien plutôt le résultat de la manière avec laquelle une société se manifeste et se concrétise.

Ces exigences dépendent donc de l'histoire. [Il n'y a de liberté civile que si tous les citoyens sont égaux en droit.

Il n'y a d'égalité que si les hommes se reconnaissent comme des semblables.

Il n'y a de liberté que si chacun respecte l'autre comme un frère.] Il y a un lien entre la liberté et l'égalité Dans un Etat démocratique, le fondement de la liberté des citoyens est l'égalité.

Je ne peux être libre que si j'ai les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres citoyens.

Dans un régime aristocratique, il n'y a pas de liberté parce que certains individus ont plus de droits que d'autres, et ceux qui n'ont pas de droits sont soumis aux premiers. [1.

Le pacte social annule les inégalités naturelles] L'égalité des droits de tout citoyen devant la loi est une condition absolue de la liberté civile.

Car c'est pour sortir des inégalités naturelles (la force, la couleur de peau, l'âge...) que les individus s'associent en un pacte social censé préserver leur tranquillité et leur propriété.

Et « s'il restait quelques droits aux particuliers [...] chacun, étant en quelque point son propre juge, prétendrait bientôt l'être en tous ; l'état de nature subsisterait, et l'association deviendrait nécessairement tyrannique ou vaine » (Rousseau, Du contrat social, II, 4).

Chacun acquiert le même droit que celui qu'il cède à son voisin : « [...] chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous ; la condition étant égale pour tous, nul n'a intérêt à la rendre onéreuse aux autres » (idem). [2.

L'égalité des droits comme fondement de la justice] L'égalité des droits constitue ainsi le principe de la justice, symbolisé par les plateaux d'une balance en parfait équilibre.

Car la justice compense les faiblesses des uns pour les protéger des puissants : « Le juge s'efforce de rétablir l'égalité ; car lorsque quelqu'un a été frappé et que l'autre a porté les coups, lorsque l'un tue et que l'autre meurt, le dommage éprouvé d'une part et l'action produite de l'autre n'ont entre eux aucun rapport d'égalité et le juge, par la peine qu'il impose, essaie d'égaliser les choses, en ôtant à l'une des parties le profit qu'elle a fait » (Aristote, Éthique à Nicomaque). [3.

L'égalité des droits comme forme concrète de la liberté] L'égalité des droits permet ainsi de donner un contenu concret à la liberté civile.

Marc Bloch affirme à cet égard que « la liberté est susceptible de donner lieu à des sophismes ; ce n'est pas pour rien au contraire que l'égalité est un concept mathématique, et ce que l'on a avec elle, on l'a clairement » (Droit naturel et dignité humaine).

Mais elle doit être appliquée et toujours reconquise car « les différences entre pauvres et riches ne. »

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