L'Homme se reconnaît-il dans ses désirs ou dans leur maîtrise?
Extrait du document
«
« L'homme » : à la fois l'espèce humaine et les désirs qui lui sont propres mais aussi l'homme comme essence,
ensemble de caractéristiques physiques et psychologiques.
« Se reconnait-il » : à la fois voir ce qui est propre à l'homme, mais aussi admettre ce qui est humain.
De plus, idée
très importante d'intersubjectivité (« reconnaître comme l'un des siens »…).
« Dans ses désirs ou dans leur maîtrise » : soit leur laisser libre cours, soit les maitriser : mais de quelle maîtrise
s'agit-il ? Dominer ses désirs pour les éradiquer, les sublimer, les éduquer ? Qu'est-ce que maîtriser un désir ?
Plus fondamental encore est le rapport de l'homme au désir : il définit constitutivement l'homme en tant que celui-ci
est le seul vivant à en éprouver, il est le signe d'un au-delà de la nature et pourtant, il est aussi ce qui peut
enchainer et aliéner l'homme en l'écrasant du poids de sa nature charnelle.
Il faut donc se demander à quelles
conditions un désir est véritablement humain.
I-
Le désir est spécifiquement humain : distinction besoin/désir.
+ Le désir, à l'inverse du besoin, semble spécifiquement humain.
En effet, l'homme en tant qu'être vivant a des
besoins, qu'ils soient individuels (boire, manger, dormir) ou propre à l'espèce (reproduction, survie), toutefois à
l'inverse des autres êtres vivants, une fois ceux-ci satisfaits, l'homme ressent encore un manque.
(Ainsi l'homme qui
« a simplement de quoi vivre » enviera bien souvent son voisin qui a plus que lui.)
+ Dès lors, ces deux pôles de la vie humaine peuvent se distinguer du point de vue de la nature : les besoins
doivent être satisfaits pour survivre (ce qui inclut aussi les besoins « spirituels » et intellectuels : il faut un minimum
de jugement pour survivre) mais à l'inverse un désir non satisfait n'entraînera pas de mort biologique.
+ L'homme se caractérise par le fait qu'il n'est pas entièrement un être de nature, partant il ne saurait se contenter
des besoins naturels, il est au-delà de la nature en même temps qu'il en fait partie : on peut trouver ici la source du
désir et voir en quoi celui-ci est spécifiquement humain.
Transition : si le désir est comme on l'a vu spécifiquement humain, il n'en reste pas moins que par celui-ci,
l'homme peut aussi se perdre et méconnaître ce qu'il est.
II-
Les errances du désir.
A-l'illimitation du désir.
(Le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon)
Pour Calliclès, une vie réussie est une vie vécue selon les passions et les
désirs de l'individu : toute passion est ainsi bonne à prendre, aucune n'est à
refuser.
Position très radical qui tend aux excès les plus dangereux : on en
vient à nier autrui (il n'est qu'un moyen pour assouvir mes passions), on nie
aussi les vertus (elles ne sont plus des fins en soi mais des instruments pour
assouvir mes désirs : je ne suis courageux que pour les honneurs et la gloire
que cela me vaudra).
On en vient à méconnaitre l'existence humaine comme
essentiellement intersubjective et morale.
De plus, dans une telle perspective,
l'homme risque aussi de se perdre lui-même en devenant esclave de ses
passions : perte de la liberté et du jugement qui sont ce qui permet à l'homme
de se reconnaître comme humain.
B-l'ascétisme mortifère.
Mais l'homme peut aussi se perdre à cause du désir par un excès inverse :
l'idéal de vertu et d'abstinence..
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