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L'homme peut-il être maître de son destin ?

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« Le destin, c'est d'abord la puissance par laquelle certains événements sont fixés d'avance quoi qu'il arrive, et quoi qu'on fasse.

Il est donc curieux de poser la question du choix, puisque choisir, c'est se décider entre plusieurs possibilités.

Si le destin existe, alors tout est déterminé et je ne suis pas libre, je n'ai pas le choix.

Mais si le destin n'existe pas, alors tout est-il contingence et hasard ? Il faudrait alors peut-être distinguer ici le destin de la destinée.

La destinée serait ce qui va m'arriver laissant alors plus de place au choix, à la détermination.

Or vous pouvez également vous demander si le destin ne peut pas signifier, non pas cette force extérieure qui me détermine, mais ce qui m'arrive parce que c'est la conséquence inévitable d'une certaine manière d'être qui reste en mon pouvoir.

Le destin serait alors la marque d'une destination de mon être et il est peut être intéressant de vous demander s'il n'existe pas des choix originels qui font qu'un tel décide de vivre ainsi, un autre autrement.

Par exemple, si l'être humain choisit, c'est qu'il est libre et n'est-ce pas là une forme de destin que la liberté dans l'existence ? Tout est le produit du hasard Selon le matérialisme épicurien, tout est matériel.

Tout est en devenir, seuls les atomes sont indivisibles et éternels. Leur rassemblement obéit aux lois du hasard.

C'est le thème du "clinamen" qui est une déviation spontanée des atomes par rapport à leur chute verticale dans le vide, déviation spatialement et temporellement indeterminée, et qui permet aux atomes de s'entrechoquer.

Ce concept fut inventé par Épicure et repris par Lucrèce pour préserver la liberté et l'incertitude au sein d'une théorie physique déterministe. Notre existence est donc ce que vous en faisons Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Épicure, l'inquiétude religieuse et la superstition.

Bien des hommes vivent dans la crainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pas aux dieux, que ceuxci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers leurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en les écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.

Ils pensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leur adresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de se concilier leurs bonnes grâces.

Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour un rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent alors à ruiner.

Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure. Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de la totalité du monde.

Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses est la matière, que tout ce qui existe est matériel.

Ainsi, la science peut expliquer tous les événements du monde, tous les phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés variables.

Par exemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles aveugles et indifférentes à votre devenir.

C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause du phénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'est en effet cela seul qui importe à notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses. La mort n'est rien pour nous. La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la crainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans l'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple,. »

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