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L'homme occupe-t-il une place particulière dans la nature?

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« Introduction La place qu'occupe l'homme dans l'univers est-elle centrale, sa position est-elle de supériorité, celle d'un maître et possesseur de la nature ? Ou bien n'est-elle que celle d'un être naturel parmi les autres? Et s'il y a supériorité de sa position, en quoi consiste cette supériorité et est-elle fondée ? Légitime ? 1) Point de vue scientifique : même si notre espèce est convaincue de sa prétendue supériorité, sa place ne serait particulière que comme est particulière la place de chaque espèce naturelle. a) Humiliation cosmologique. L'homme croyait la Terre au centre du monde et se croyait au centre de la Terre.

Mais Copernic et Galilée démontrent que la Terre n'a pas cette position centrale.

L'homme est passé d'une représentation géocentriste à une représentation héliocentriste de l'univers.

Pascal se fera l'écho de cette révolution copernicienne. NOTE SUR LE JANSÉNISME Le jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne.

Il se propose de revenir à l'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tant de pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu..

Le jansénisme et son austérité morale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leur permettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. C'est un Pascal janséniste, et non plus savant, qui écrit cette phrase.

Génie scientifique d'une précocité surprenante et grand représentant de l'essor extraordinaire des sciences, Pascal se détourne de ses recherches mathématiques et physiques pour se consacrer à un christianisme intransigeant et austère, qui refuse tout compromis avec le monde : il devient janséniste.

Cette phrase se situe dans la partie consacrée à « La misère de l'homme sans Dieu » (206). « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » sonne comme un cri de détresse et d'angoisse.

Ce qui cause ce frisson n'est d'autre que la disproportion entre le sujet et l'éternité, l'infinité du monde.

Devant un silence éternel, devant des espaces infinis, comment ne pas sentir sa vanité ? Non seulement l'univers n'a rien à m dire, mais il me terrasse et il me plonge dans la désolation.

Il se dégage de cette phrase un sentiment d'abandon, de déréliction.

L'homme y est seul ; c'est toujours un moi singulier qui est effrayé : seul mais confronté à la richesse de l'infini et de l'éternel.

La frayeur ici résulte de ce que ce monde glacé ne parle plus à l'individu qui s'y trouve englouti. Cette angoisse, cet abandon définit la condition de l'homme sans Dieu. Pascal veut montrer que le monde, la nature, ne sont plus pour nous un refuge, ne nous entretiennent plus de Dieu ni de la communauté humaine, mais nous renvoient à une solitude accablante, à une perte d'orientation et de sens : « Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout [...] Que fera-t-il sinon d'apercevoir quelque apparence au milieu des choses, dans un désespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? » Ce qu'entreprend Pascal dans les « Pensées », c'est de montrer la gloire du christianisme et les insuffisances de la raison à comprendre l'homme et le monde.

Pascal est l'homme qui désespère de la raison, et qui, comprenant au mieux les découvertes et les méthodes scientifiques de son temps, s'en détourne en pensant qu'elles nous sont inutiles pour comprendre ce qui nous concerne au plus près : ce que nous sommes et quelle est notre place dans le monde. En parlant des « espaces infinis », Pascal prend d'abord acte des progrès de la science de son temps. Avec les découvertes de Galilée, on commence à comprendre l'univers comme infini : l'espace qui nous entoure n'a pas de frontières, et le monde entier est compris comme un espace indifférent offert aux lois de la physique, au calcul mathématique. Mais Pascal est aussi contemporain du microscope, c'est-à-dire de la découverte de l'infiniment petit.

La lunette astronomique avait ouvert la voie de l'infiniment grand de l'espace, de l'univers ; le microscope nous ouvre la voie, tout aussi merveilleuse, de l'infiniment petit.

L'homme se voit confronté à un double infini, dont il tient le milieu, il est inscrit dans un monde dont « le centre est partout et la circonférence nulle part ». Un chrétien comme Pascal comprend immédiatement que cet univers est vide de Dieu.

L'univers des scientifiques du XVII ième est un univers où ne règnent que de la matière et les lois de la physique.

Un univers muet qui ne parle. »

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