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L'homme ne travaille-t-il que pour gagner sa vie ?

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« Analyse. l Notre sujet pose une double question : celle de la valeur du travail, ce qu'il est, ce qu'il permet et sa fonction; et celle de la possibilité de gagner sa vie. •Le travail peut se définir, premièrement, comme une activité humaine ayant pour but de répondre à un besoin vital de l'homme.

Mais cette définition se complète aujourd'hui d'une valeur : le travail est une activité rémunérée, dont le but premier est de produire une richesse.

Ainsi compris, le travail est ce qui produit un gain. •Quand à l'expression de « gagner sa vie », elle pose comme principale problème la valeur même que l'on attribue à la vie.

Car, on peut à la foi comprendre le fait que la vie se mérite, que ce n'est alors pas un acquis, mais quelque chose qui se gagne, s'obtient, selon un certain prix ; de fait, on doit alors considérer la vie comme ayant un prix, ce qui tend à en faire une ...

marchandise. l On comprend alors bien toute la tension qui existe dans ce suet : parler du travail comme étant ce qui permet de gagner sa vie apparaît en premier lieu comme une évidence du bon sens ; mais très vite, on voit la limite de cette affirmation : la vie n'a pas de prix, elle ne peut et ne doit pas se comprendre comme une marchandise. l Alors, le travail est-il un atout pour l'homme, ce qui lui permet de se libérer de la nécessité naturelle en donnant un accès illimité aux ressources ? Ou à l'inverse, s'agit-il d'un outil faisant de la vie une simple marchandise, entraînant l'homme au passage dans cette perspective ? l Il existe une tension indéniable qe nous devrons donc attaquer entre le travail en ce qu'il nous permet de vivre, par la réponse à nos besoins vitaux, et en ce qu'il entraîne aussi une valorisation et de ces besoins, et de la vie même. l Il nous faudra aussi avoir un regard sur le fat que le monde contemporain fait du travail, comme nous l'avons vu dans la définition que nous en avons donné, une production de richesses avant tout. l Aussi, le travail correspond aujourd'hui à un établissement de richesses, entraînant nécessairement l'idée d'une valeur de la vie.

La tension est là , et nous devrons tenter de comprendre en quoi le travail peut, aujourd'hui encore, ne pas faire de la vie une simple marchandise. Problématisation. Le travail revêt de nos jours le vêtement de la richesse et du profit.

Si la plupart des hommes semble souhaiter se passer du travail, chacun à tout de même le sentiment que le travail valorise leur existence.

On pense aujourd'hui que travailler, c'est en dépendre de rien, gagner sa vie.

Mais est-ce le cas ? En effet, nous pouvons constater dans un premier temps une capacité de l'homme à assumer, seul, sa vie.

Mais, ne pouvons nous pas aussi voir autre chose qu'un simple aspect mercantile dans le travail ? Comment le travail peut intégrer l'idée de gagner sa vie sans que cette expression ne devienne péjorative et rapporte à une quelconque valeur marchande ? [Le travail implique une privation de liberté.

Celle-ci n'est supportable qu'en échange d'une compensation: le salaire.] Seul le gain rend le travail attractif A l'instar de Kant, beaucoup de gens considèrent que le travail est une chose pénible, contraignante, à laquelle nous ne nous adonnons que parce que nous y sommes forcés.

Le travail est vécu comme une privation de liberté, supportable seulement parce que l'on touche un salaire mensuel.

Lorsque nous avons le choix entre plusieurs emplois, nous choisissons le plus lucratif.

L'argent est une denrée précieuse qui nous permet d'acheter de bonnes choses et nous donne une certaine liberté. Alain ira même jusqu'à dire: "Le propre du travail, c'est d'être forcé." Alain, Les Arts et les dieux, 1943. Pour qu'il y ait travail, il faut qu'il y ait contrainte.

Si cette conception du travail est vraie lorsqu'il s'agit d'exécuter des travaux pénibles, dans les sociétés modernes il est souvent vécu comme l'activité essentielle des êtres humains.

Ceux-ci s'identifient alors à la fonction qu'ils occupent dans l'entreprise : à ce titre, le travail pose la question des finalités de l'existence.. »

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