L'homme ne domine-t-il la nature qu'en lui obeissant ? (Textes et références)
Extrait du document
«
"On ne commande la nature qu'en lui obéissant." Bacon
Cette citation de Francis Bacon met en avant le problème classique du rapport homme/nature.
En effet, par
la science, l'homme cherche à mieux comprendre la nature en visant l'idéal d'une connaissance parfaite de celle ci et
par la technique, il a su appliquer son savoir acquis par l'expérience et l'observation et ce dans un but précis :
maîtriser la nature.
Dans la Bible, l'homme a été placé au centre de l'univers, il règne sur la Terre et en est la maître.
Ainsi, comment concevoir que lui , être doué de raison, ne pourrait prendre le dessus sur l'ensemble des éléments de
la nature qui ne sont au mieux que des organismes vivants mais non conscients de leur existence?
De là, on peut s'étonner de l'apparente contradiction que Bacon offre dans sa citation, comme concevoir
d'obéir à la nature et de la commander par le même processus? Il faut pour cela s'attarder sur les progrès
techniques.
Prenons l'exemple de l'agriculture, pour pouvoir faire pousser des végétaux, l'homme doit connaître tous
les processus propices à la floraison, les périodes favorables à la moisson, le mode d'alimentation des plantes etc.
Tout cela dans le but de pouvoir s'approprier la faculté de faire ses propres récoltes, en quantité suffisante et dans
des endroits qui lui conviennent.
L'homme doit donc connaître les règles de la nature et s'y conformer pour pouvoir
utiliser la nature à son avantage.
Ainsi, obéir, n'est ce pas suivre des règles strictes et sans échappatoire possible?
L'homme doit obéir à la nature, suivre ses modes de fonctionnement pour pouvoir ensuite l'utiliser, la maîtriser selon
son gré.
C'est donc par la technique, comme le soutient Descartes, que l'homme se rend maître et possesseur de la
nature.
Il faudra donc déterminer comment l'homme, détenteur de la technique, devient le maître en puissance (c'est
à dire ayant la possibilité sous certainement conditions) de la nature et ce à condition d'accepter de devenir l'élève
de la nature afin de la connaître et de se soumettre à ces règles pour mieux la dominer ensuite.
Enfin, on peut de la
en déduire un problème qui a trouver naissance dans le XVIIème s.
: par l'excès de machinisme, l'homme ne risque t
il pas de devenir l'esclave de sa propre science, la maîtrise de la nature ne risque t elle pas à l'homme de perdre sa
propre nature humaine en l'asservissant à la machine?
A.
— L'homme « commande à la nature.
» — Établir les deux points suivants :
1° Savoir, c'est prévoir.
— a) Comment ? — En ce que la science, détermine l'antécédent nécessaire de chaque
phénomène et établit entre.
cet antécédent et ce conséquent une liaison constante, Lors donc que l'on peut
connaître l'apparition du premier, on prévoit celle du second: En un mot, on prévoit par le déterminisme.
b) Dans quelle mesure ? — Dans la mesure où cette liaison peut être déterminée avec précision, c'est-à-dire dans la
mesure où la science comporte le calcul et l'emploi des mathématiques (astronomie, par exemple).
2° « Savoir.
c'est pouvoir.
» (Bacon).
— Sur le même principe du déterminisme ou de la liaison des phénomènes, se
fonde le pouvoir de l'homme.
sur la nature.
En effet, connaissant la liaison nécessaire entre deux faits, l'homme
pourra, s'il a les moyens d'agir sur le premier, agir indirectement par là sur le second, et le faire servir à ses fins..
Trois cas peuvent se présenter : — 1° Provoquer le premier phénomène pour réaliser le second, s'il est utile.
— 2°
Supprimer le premier pour supprimer le second, s'il est nuisible.
— 3° Au cas où l'on ne pourrait supprimer le premier,
faire intervenir des circonstances capables de modifier la relation, et par suite modifier le second.
Nombreux exemples à citer dans les applications mécaniques ou thérapeutiques des sciences.
B.
— L'homme ne commande pas à la nature dans la mesure de, son savoir.
— Montrer que Bacon exagère
quand il affirme absolument que savoir, c'est pouvoir.
qu'il y a identité entre la science et la puissance de l'homme :
scientia et potentia in unum concidunt.
Il est trop évident que cela n'est pas.
Il ne suffit pas de connaître la cause
de la grêle d'une éruption volcanique, pour empêcher qu'elles ne se produisent.
on n'a de pouvoir sur un effet
qu'autant qu'on a la cause en sa puissance.
Voilà pourquoi.
les sciences qui se refusent à l'expérimentation;
proprement dite, comme l'astronomie, la météorologie, sont aussi celles ,qui nous donnent le moins de pouvoir.
C.
— On ne commande à la nature qu'en lui obéissant.
— Montrer que le pouvoir de l'Homme sur la nature n'est
pas un pouvoir arbitraire ; il ne réalise ses desseins, les inventions de son génie, qu'en connaissant de mieux en
mieux ses lois, et il ne peut les tourner à son service qu'en leur obéissant.
Donner des exemples qui mettent en
évidence la vérité du mot de Bacon : le paratonnerre ; le parachute ; les aérostats; le pendule compensateur ; le
flottement des corps plus denses .que l'eau ; l'ascension d'un liquide dans une mèche par la capillarité ; ales
écluses; le régulateur à force centrifuge des machines à vapeur, la vaccination, etc.
SUPPLEMENT:.
»
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