l'homme est-il violent par nature ?
Extrait du document
«
L'homme peut se définir come l'abstraction résultant de la synthèse des différentes caractéristiques appartenant
à tous les individus du genre humain.
Ce n'est jamais l'homme que nous rencontrons, mais des êtres humains qui
appartiennent à cette catégorie abstraite : l'homme.
La violence suppose la volonté d'infliger un dommage physique ou moral à la personne d'autrui.
Au sens le plus large,
il y a violence chaque fois que les personnes ne reçoivent pas le respect qui leur est dû.
Les manifestations de force
destructrice, aussi bien que les forces de l'ordre sont des violences, même si elles interviennent dans des cadres
institutionnels différents.
L'expression « naturellement » peut s'entendre en deux sens : elle fait référence à l'état de nature, c'est-à-dire au
postulat d'un mode de vie de l'homme antérieur à la société.
Et elle fait référence à une nature, c'est dire à une
essence définissant, en l'occurrence, l'homme.
Se demander si l'homme est naturellement violent, c'est donc se
demander s'il est violent dans l'état de nature, et s'il l'est par essence.
I.
L'homme, pacifique dans l'état de nature et rendu violent par la société
a.
La nature irénique de l'homme dans l'état de nature
L'état de nature correspond au postulat suivant : il existerait un état
antérieur à la société où les hommes vivaient séparément, dans un état
d'autonomie parfaite, et dont ils ne sont sortis que pour leur malheur et la
perversion de leur nature irénique (c'est à dire pacifique).
Telle est la fiction
sur laquelle repose le texte fameux de Rousseau : Discours sur l'origine et les
fondements de l'inégalité parmi les hommes.
Dans le cadre de cette pensée,
on peut affirmer que l'homme n'est pas naturellement violent, c'est-à-dire qu'il
ne l'est pas dans l'état de nature.
Rousseau dira même: "L'homme est bon par nature, c'est la société qui le
corrompt"
Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.
On peut l'interpréter
comme une condamnation radicale de toute société qui dépravant l'homme le
rendrait malheureux.
Et ce sera la postérité romantique de Rousseau qui
exaltera l'individu incompris.
Le Werther de Goethe appartient à cette lignée.
Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical.
La
Société n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type de
société.
A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégalité
naturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minorité
de privilégiés de la naissance et de la fortune.
Si en effet, on examine attentivement les inégalités entre les
hommes, seules celles de leurs possessions matérielles qui, par des mécanismes comme l'héritage, sont provoquées
par le type d'organisation de la société, sont indéniables.
Mais c'est un sophisme, ou à tout le moins un jugement
précipité de conclure que de telles inégalités ont pour origine des différences de nature.
Si l'on dépouille par la
pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc du hasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera :
l'habileté de l'un peut compenser la force de l'autre.
Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égalité naturelle proclamée
par les penseurs de l'école du droit naturel.
L'homme de la nature, c'est donc la nature de l'homme.
L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en particulier de l'animal par sa perfectibilité.
Ce qu'il
est naturellement en puissance ne peut s'actualiser que dans la vie en commun.
Ce n'est que parce qu'il vit en
société que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct.
Il est donc le produit de
l'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation.
Et le problème fondamental sera dès lors de
trouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberté naturelle et assurer sa sécurité.
b.
La société, à l'origine de la violence entre les hommes
Cependant, pour reprendre le déroulement de l'argumentation de Rousseau, si l'homme n'est pas naturellement
violent, la société le fait devenir tel.
En effet, dès lors qu'il se met à vivre avec ses semblables, l'homme développe
diverses formes de violence : violence causée par l'amour propre, qui le pousse à rabaisser ses semblables pour
s'affirmer lui-même ; violence économique, puisque la recherche de satisfaction de ses propres besoins l'enjoint à
brimer les autres hommes.
L'homme n'est donc pas naturellement violent, mais la violence est en puissance dans sa
nature puisque la société la fait surgir.
II.
L'homme violent dans l'état de nature est rendu pacifique par le nomothète
a.
La position Hobbesienne : l'homme est un loup pour l'homme.
»
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