L'homme est-il par nature un animal religieux ?
Extrait du document
«
L'homme, pour être distingué de l'animal et être identifié comme être humain, est souvent définit comme « animal
politique » ou « animal doué de raison ».
En effet, l'homme peut réfléchir et anticiper : il a des représentations.
L'animal, contrairement à cela suit son instinct et n'anticipe pas.
Ainsi l'homme s'organise en société avec des
institutions pour le gouverner, tandis que l'animal resté à l'état de nature, ne suit que son instinct et agit
individuellement, ou au mieux en meute.
Mais alors, est-ce que la religion est aussi un critère qui permet de
distinguer l'être humain de l'animal ? Autrement dit est-ce que la religion fait partie essentiellement de l'homme ?
L'on pourrait le penser, car la religion apparaît comme un phénomène très ancien et l'on pourrait dire universel.
En
effet, elle est présente dans presque toutes les sociétés humaines.
Mais alors, si la religion, est présente ‘de tout
temps' et quelques soit les cultures, l'on peu alors se demander si elle n'entre pas dans la définition de l'Homme.
Nous avons vu que l'homme se définit comme un animal raisonnable, mais est-ce que cette définition est compatible
avec celle qui nous occupe : l'homme comme animal religieux ?
I.
L'homme se définit comme animal religieux par défaut.
Pour savoir si l'homme est un animal religieux, il faut premièrement se demander s'il est bien le seul être à pratiquer
la religion.
La pratique de la religion se constate de plusieurs manière : par une croyance véritable (la foi), mais
aussi par l'exercice de rituel ou de cérémonie.
Nous ne pouvons évidemment nous aventurer à porter un jugement
sur la croyance des animaux, car l'on ne peut pénétrer l'esprit d'autrui, mais nous pouvons remarquer qu'aucun d'eux
ne pratique de rituel.
L'homme est donc le seul à exercer des pratiques religieuses.
De plus, la religion débouche sur
la morale.
Hors aucun animal n'observe une morale quelconque : il agissent selon leurs instincts et ne répondent qu'à
leurs besoins premiers : la faim, la soif, le repos, la procréation.
Etant donné qu'aucun autre animal ne connaît la
religion, il semble que l'homme, grâce à cela se différencie de tous.
L'homme semble donc être un animal religieux,
mais l'est-il par nature ? La religion est-elle une caractéristique intrinsèque constitutive de l'homme ?
II.
L'homme : animal religieux par nature nécessairement.
André Leroy-Gourhan montre que la réflexion que l'homme tend à développer depuis le début de son existence, n'est
autre que la faculté de traduire par des symboles la réalité matérielle du monde.
Hors la religion est constituée toute
entière par des symboles, donc il semble donc que l'intelligence humaine se développé en même temps que la religion
en l'homme.
La religion, tout comme la réflexion, est donc essentielle à l'homme pour s'intégrer dans le monde qui
l'entoure.
C'est aussi ce que défend Rousseau quand il explique que les hommes vivant en société ont besoin, pour
s'y maintenir, d'une religion.
En effet, la religion est ce qui a toujours permit aux hommes de survivre en ce monde,
car elle apporte la consolation et l'espoir de quelque chose de meilleur.
Il est donc nécessaire que l'homme soit un
animal religieux par nature, car sans elle il ne pourrait survivre dans l'état sociétaire qu'il a lui-même institué.
L'homme n‘est donc pas par nature un animal politique, mais un animal religieux.
Mais la religion et la raison sontelles compatibles ?
III.
Mais alors, qu'est-ce qui est le plus naturel à l'homme la religion, ou la raison ?
L'on a vu que la religion, au même titre que la raison, constitue l'homme comme être humain distinct de tous les
autres animaux.
Mais pourtant il nous faut choisir l'un des deux critères, car ils sont, ensembles, paradoxaux.
En
effet, la religion est bien souvent dans l'irrationnel, c'est-à-dire qu'elle propose souvent des assertions invérifiables.
En cela, elle s'oppose à la raison, dont le mode de fonctionnement démonstratif et explicatif cherche toujours à
comprendre et à prouver.
Bergson, explique donc que l'homme est un être paradoxal : la raison est ce qui lui est
propre, mais dans le même temps, il s'attache à des croyances irrationnelles constitutives de la religion.
Selon
Bergson, il semble donc que l'homme ne soit pas un animal religieux, mais bien un animal raisonnable.
La religion n'est
pas naturelle à l'homme, elle n'est qu'un outil qui lui permet de mieux vivre, voir de survivre.
C'est pour cette raison,
que dans la suite de sa réflexion, l'auteur va établir deux religions différentes : la religion dynamique, et la religion
statique.
Conclusion :
-
L'homme est un animal religieux par défaut, car aucun autre animal ne témoigne pratiquement un intérêt
pour la religion ou pour sa pratique.
-
Plus précisément, l'homme est un animal religieux par nature, car elle est présente en lui depuis l'aube
des temps, c'est-à-dire depuis au moins aussi longtemps que le langage.
-
Enfin, il semble que la religion ne soit pas un élément intrinsèque à l'homme, mais uniquement un outil qui
lui permettrait de vivre dans de meilleures conditions..
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