L'homme est-il par nature un animal religieux ?
Extrait du document
«
L'homme, pour être distingué de l'animal et être identifié comme être humain, est souvent définit comme « animal politique » ou
« animal doué de raison ».
En effet, l'homme peut réfléchir et anticiper : il a des représentations.
L'animal, contrairement à cela suit son
instinct et n'anticipe pas.
Ainsi l'homme s'organise en société avec des institutions pour le gouverner, tandis que l'animal resté à l'état de
nature, ne suit que son instinct et agit individuellement, ou au mieux en meute.
Mais alors, est-ce que la religion est aussi un critère qui
permet de distinguer l'être humain de l'animal ? Autrement dit est-ce que la religion fait partie essentiellement de l'homme ? L'on pourrait
le penser, car la religion apparaît comme un phénomène très ancien et l'on pourrait dire universel.
En effet, elle est présente dans
presque toutes les sociétés humaines.
Mais alors, si la religion, est présente ‘de tout temps' et quelques soit les cultures, l'on peu alors
se demander si elle n'entre pas dans la définition de l'Homme.
Nous avons vu que l'homme se définit comme un animal raisonnable,
mais est-ce que cette définition est compatible avec celle qui nous occupe : l'homme comme animal religieux ?
1.
Feuerbach, « L'homme est un animal religieux »
Définir l'homme comme animal religieux, c'est noter tout simplement que les animaux n'ont pas de religion.
Cependant, cette distinction
ne nous instruit pas énormément sur ce qu'est la religion.
Certes, elle différencierait l'homme de l'animal mais on pourrait tout aussi bien
ici noter que l'art, la technique, la politique, le travail, la science…différencient les hommes des animaux.
Néanmoins, affirmer que
l'homme est le seul animal religieux c'est dire qu'il est le seul animal qui éprouve le besoin d'instituer du sacré, c'est-à-dire de poser des
valeurs absolues (au sens étymologique de séparées, transcendantes), qu'il éprouve le besoin de croire en une instance non-sensible, et
d'adhérer à un système de représentations, de sens et de valeurs.
C'est pourquoi on note une présence du religieux dans toutes les
civilisations.
Toutefois, en affirmant que l'homme est un animal religieux, Feuerbach ne fait pas une apologie de la religion, mais il
montre que le phénomène religieux doit être compris et interprété.
Cette approche va le conduire à faire une critique de la religion.
Non
pas en la réfutant simplement l'assimilant à une superstition, mais en essayant de comprendre sur quoi repose cette dimension
religieuse.
Feuerbach s'attachera donc à montrer que l'affirmation selon laquelle l'homme est un animal religieux n'implique pas
nécessairement de chercher un au-delà de l'homme dans un absolu divin.
L'absolu peut alors être trouvé dans l'homme, et non dans un
Dieu.
L'homme est un Dieu pour l'homme, mais il ne le sait pas.
Parce que l'homme est un animal religieux, il serait absurde de nier la
religion en théorie et de la réfuter.
La dimension religieuse fait partie de l'essence de l'homme.
Par contre, il est possible en pratique,
dans l'action, que l'homme découvre qu'il n'est pas besoin de se tourner vers un absolu divin, vers un autre monde que le sien.
On peut
alors saisir en quoi Feuerbach a pu influencer Marx dans sa critique de la religion comme « opium du peuple ».
2.
L'homme se définit comme animal religieux par défaut.
Pour savoir si l'homme est un animal religieux, il faut premièrement se demander s'il est bien le seul être à pratiquer la religion.
La
pratique de la religion se constate de plusieurs manière : par une croyance véritable (la foi), mais aussi par l'exercice de rituel ou de
cérémonie.
Nous ne pouvons évidemment nous aventurer à porter un jugement sur la croyance des animaux, car l'on ne peut pénétrer
l'esprit d'autrui, mais nous pouvons remarquer qu'aucun d'eux ne pratique de rituel.
L'homme est donc le seul à exercer des pratiques
religieuses.
De plus, la religion débouche sur la morale.
Hors aucun animal n'observe une morale quelconque : il agissent selon leurs
instincts et ne répondent qu'à leurs besoins premiers : la faim, la soif, le repos, la procréation.
Etant donné qu'aucun autre animal ne
connaît la religion, il semble que l'homme, grâce à cela se différencie de tous.
L'homme semble donc être un animal religieux, mais l'estil par nature ? La religion est-elle une caractéristique intrinsèque constitutive de l'homme
3.
L'homme : animal religieux par nature nécessairement.
André Leroy-Gourhan montre que la réflexion que l'homme tend à développer depuis le début de son existence, n'est autre que la faculté
de traduire par des symboles la réalité matérielle du monde.
Hors la religion est constituée toute entière par des symboles, donc il semble
donc que l'intelligence humaine se développé en même temps que la religion en l'homme.
La religion, tout comme la réflexion, est donc
essentielle à l'homme pour s'intégrer dans le monde qui l'entoure.
C'est aussi ce que défend Rousseau quand il explique que les
hommes vivant en société ont besoin, pour s'y maintenir, d'une religion.
En effet, la religion est ce qui a toujours permit aux hommes de
survivre en ce monde, car elle apporte la consolation et l'espoir de quelque chose de meilleur.
Il est donc nécessaire que l'homme soit un
animal religieux par nature, car sans elle il ne pourrait survivre dans l'état sociétaire qu'il a lui-même institué.
L'homme n‘est donc pas par
nature un animal politique, mais un animal religieux.
Mais la religion et la raison sont-elles compatibles ?
4.
Mais alors, qu'est-ce qui est le plus naturel à l'homme la religion, ou la raison ?
L'on a vu que la religion, au même titre que la raison, constitue l'homme comme être humain distinct de
tous les autres animaux.
Mais pourtant il nous faut choisir l'un des deux critères, car ils sont,
ensembles, paradoxaux.
En effet, la religion est bien souvent dans l'irrationnel, c'est-à-dire qu'elle
propose souvent des assertions invérifiables.
En cela, elle s'oppose à la raison, dont le mode de
fonctionnement démonstratif et explicatif cherche toujours à comprendre et à prouver.
Bergson, explique
donc que l'homme est un être paradoxal : la raison est ce qui lui est propre, mais dans le même temps,
il s'attache à des croyances irrationnelles constitutives de la religion.
Selon Bergson, il semble donc que
l'homme ne soit pas un animal religieux, mais bien un animal raisonnable.
La religion n'est pas
naturelle à l'homme, elle n'est qu'un outil qui lui permet de mieux vivre, voir de survivre.
C'est pour
cette raison, que dans la suite de sa réflexion, l'auteur va établir deux religions différentes : la religion
dynamique, et la religion statique.
Conclusion :
-
L'homme est un animal religieux par défaut, car aucun autre animal ne témoigne pratiquement un
intérêt pour la religion ou pour sa pratique.
-
Plus précisément, l'homme est un animal religieux par nature, car elle est présente en lui depuis
l'aube des temps, c'est-à-dire depuis au moins aussi longtemps que le langage.
Enfin, il semble que la religion ne soit pas un élément intrinsèque à l'homme, mais uniquement un
outil qui lui permettrait de vivre dans de meilleures conditions..
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