L'homme est-il libre de décider de sa vie ?
Extrait du document
«
Il s'agit ici de s'interroger sur les limites de la liberté de l'homme.
L'homme est-il libre de décider de sa vie,
autrement dit, lui est-il réellement possible de faire des choix, de diriger son existence comme il l'entend ? Estil libre ou totalement déterminé ? On peut aller même encore plus loin et songer à l'idée de destin...
S'il est clair
que tout un réseau de déterminations pèse sur nous (qu'elles soient de nature sociales, culturelles,
psychologiques, affectives, voire historique), ne faut-il pas affirmer que nous sommes libres pour sauver notre
responsabilité ? Même s'il y a des choses qui nous échappent, même si des événements surviennent alors
même que nous ne pouvons pas les contrôler ni les prévoir, la réaction que nous pourrons avoir par rapport à
eux exprime sans doute une part, même infime, de notre liberté.
[Être conscience et libre, l'homme peut et doit décider de sa vie.]
La Bible explique la genèse du destin, humain
Avant, dit la Bible, l'homme vivait heureux dans le jardin d'Eden.
Puis le serpent, le tentateur, l'invita à manger
le fruit défendu, celui qui apporte la connaissance, autrement dit la conscience.
Conscients de leur existence,
Adam et Ève, devinrent des créatures humaines, c'est-à-dire des créatures qui, contrairement à l'animal, sont
libres d'agir comme bon leur semble.
Et ils paieront cher ce crime de lèse-divinité en travaillant à la sueur de
leur front et de accouchant dans la douleur.
Remarquons qu'Ève en désobéissant à Dieu peut être considérée
comme le premier philosophe de l'humanité.
Car elle a préféré la liberté et la connaissance à l'obéissance et à
l'ignorance.
L'homme est doué du libre arbitre
Plus rien ne détermine l'homme à agir.
Même s'il dépend d'une nature supérieure, il est doué du libre arbitre,
cad d'un pouvoir de choisir entre les différents possibles.
Il est l'auteur de ses propres choix, l'acteur de ses
propres engagements.
Il est aussi le seul responsable de ses décisions.
En ce sens, il est infiniment libre.
Maître de son destin, l'homme peut et doit décider de son existence.
Nous sommes libres et responsables de nos actes
Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l'existentialisme
(philosophie de la liberté et de la responsabilité), dont il fut considéré
comme le fondateur, même si la lecture de la « Phénoménologie » de
Husserl et de « L'Etre et le Temps » de Heidegger l'a profondément
influencé.
Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.
La première, que l'on trouve dans « Saint Genet » (1952): « L'important
n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nousmêmes de ce qu'on a fait de nous.
» La seconde, qui figure dans un
opuscule intitulé « L'Existentialisme est un humanisme » (Nagel) où
Sartre répond à diverses objections formulées notamment, par les
catholiques et les marxistes à sa conception existentialiste de l'homme:
« L'homme est condamné à libre.
»
Qu'est-ce que l'existentialisme ? C'est l'affirmation que, chez l'homme,
l'existence précède l'essence.
Autrement dit, rien n'est donné d'avance
à l'homme.
N'ayant pas d'essence préalable, l'homme se trouve
condamné à choisir librement son essence :
« Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela
signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde,
et qu'il se définit d'abord.
L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il
n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.
il ne sera qu'ensuite,
et il sera tel qu'il se sera fait.
»
L'homme n'est ni ceci ni cela.
Son existence n'est d'abord soutenue par rien.
C'est précisément parce que
l'homme n'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut
qu'être liberté.
La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre.
Un arbre ne
peut jamais être que l'arbre qu'il est.
Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.
Tout objet
matériel est.
L'homme n'est pas.
Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé
d'avance.
L'homme est ce qu'il se fait:
« Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement,
non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se
veut après cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait.
»
Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité,.
»
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