L'homme doit-il protéger la nature ou bien s'en protéger ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet
L'homme, c'est l'être humain pris dans la singularité de son mode de vie, en comparaison avec les animaux par
exemple, et dans le mode particulier de rapport qu'il entretient avec le monde qui l'entoure et avec la nature.
La question « doit-il » porte sur une obligation : cette obligation peut cependant se comprendre en deux sens, ou
bien comme un devoir que l'on nous impose ou que nous nous imposons à nous-mêmes, pour des raisons morales par
exemple, ou bien comme une nécessité : nous devons faire telle chose parce que ne pas le faire est simplement
impossible, pour des raisons de survie par exemple.
La nature, c'est la partie non modifiée par l'homme du monde qui nous entoure.
L'interrogation que le sujet formule quant à la question du rapport de l'homme et de la nature se présente sous la
forme d'une alternative : la première branche de l'alternative concerne le fait de protéger la nature.
Protéger, c'est
prémunir contre un danger : quel est ici ce danger ? Ce danger consiste en tout ce qui peut menacer la nature, et
une de ces menaces possibles est l'homme lui-même, en tant qu'il transforme la nature, en perturbe les équilibres ;
autrement dit, l'homme devrait être attentif aux dommages qu'il peut faire subir à la nature, et ce serait pour lui un
devoir que de protéger celle-ci.
La seconde branche de l'alternative correspond à une protection que l'homme se
ménagerait contre la nature : la nature est alors perçue comme un danger possible.
On peut d'ailleurs supposer que
la technique humaine, à son origine se base notamment sur une volonté de l'homme de se protéger contre les
dangers naturels – prédateurs, froid, etc.
– contre lesquels il est naturellement mal protégé.
C'est donc une ambivalence du rapport de l'homme à la nature qui est interrogée ici : il faudra travailler
respectivement sur les deux branches de l'alternative contenue dans le sujet, et décider finalement quel est le
rapport de protection définissant le plus pertinemment cette relation entre l'homme et la nature.
Éléments pour le développement
* Le devoir humain de protection de la nature
Descartes
« Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique et
que, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'ai
remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des
principes dont on s'est servi jusques à présent, j'ai cru que je ne pouvais les
tenir cachées, sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à
procurer, autant qu'il est en nous, le bien général de tous les hommes.
Car
elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui
soient fort utiles à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on
enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle,
connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des
cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement
que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions
employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi
nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature.
Ce qui n'est pas
seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on
jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités
qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé,
laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres
biens de cette vie ; car même l'esprit dépend si fort du tempérament, et de la disposition des organes du corps que,
s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont
été jusques ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher.
ll est vrai que celle qui est maintenant en
usage contient peu de choses dont l'utilité soit si remarquable.
»
Dans un premier temps, on pourrait envisager les devoirs que l'homme a à l'égard de la nature, un devoir de
protection notamment, en interrogeant le rapport particulier que l'homme entretient avec la nature : ce rapport est
en effet de domination et de transformation possibles.
L'homme est alors pris entre deux statuts, celui de créature
naturelle, animale, et celui de créature technique, capable de transformer le monde.
Pour définir le rapport
technique que l'homme entretient avec la nature, le texte de Descartes pourra être utile.
Il faudra alors montrer les conséquences de la domination technique de l'homme sur la nature, et prendre la nature à
la fois comme un terrain d'exercice de la puissance de l'homme et comme un environnement nécessaire à la vie : ce
second aspect de la nature fonde pour l'homme un devoir de protection à exercer envers elle.
* La nécessité, pour l'homme, de se protéger de la nature
Il s'agit dans une seconde partie d'inverser le rapport, et de percevoir alors la nature comme un danger potentiel
pour l'homme : l'homme, à l'état naturel, est une créature dotée de peu de moyens de défense, et même l'homme.
»
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