L'homme doit-il craindre ses désirs ?
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Mais si le désir met en danger notre liberté il peut aussi être une menace pour notre propre personne. En effet, que serions-nous prêts à faire pour combler un désir qui nous hante ? De plus, il nous est impossible de contrôler la manière dont un désir inassouvi va s'exprimer. Par exemple, lorsqu'on désire que la mauvaise journée qu'on vient de passer n'ait pas eu lieu, on sait très bien que cela ne peut arriver. Selon Épicure c'est un désir vain. On ne se rend pas compte qu'il faut avoir peur d'un tel désir puisqu'il pourrait nous pousser à entrer dans un monde imaginaire et à nous éloigner dangereusement de la réalité. Un tel désir peut aussi se manifester de manière détournée par un comportement dangereux. Nous voyons bien que ce désir limite notre liberté car nous devons le combler, or, ici, c'est impossible. Il va donc être refoulé dans l'inconscient mais s'exprimer on ne sait quand ni de quelle manière, on ne le contrôle plus. Dès qu'il sera comblé un autre désir arrivera qui lui aussi posera les mêmes contraintes. Mais un tel désir, au premier abord ne nous fait pas peur puisqu'on ne voit pas les contraintes et le danger qu'il implique. Pourtant, le danger est bien là. Lorsqu'un désir nous vient à l'esprit nous ne voyons pas le danger qui est pourtant bien réel. Cependant, il serait impossible de considérer chacun de nos désirs, même les plus simples, comme des menaces et vivre dans la peur. Nos désirs font notre être, il faut donc les accepter tels qu'ils sont. Nous n'avons pas conscience de la menace et c'est justement de cela qu'il faut avoir peur. Pourtant bien qu'il faille avoir peur il est peut-être préférable que nous ne voyons pas le danger et que nous ayons l'impression d'être libre face à nos désirs. Ainsi nous croyons vivre pleinement une existence libre dont nous sommes le maître. Se bercer d'illusions n'est peut-être pas le meilleur moyen mais comment l'homme pourrait-il admettre qu'il ne contrôle pas tout, pas même ses propres désirs ?
«
L'homme est un être de désir.
En effet, nous avons tous des désirs et ce continuellement.
L'homme, tout au
long de sa vie doit faire face à ses désirs.
Et dès que l'un d'eux est comblé un autre apparait tout de suite et cela
se répète à l'infini jusqu'à la mort.
Le désir fait donc partie intégrante de l'homme.
Il vit avec son désir et, quelque
part, il vit aussi grâce à lui.
Mais un désir inassouvi disparait-il intégralement ? Est-on vraiment libre face à ses
désirs ? Il semble pourtant qu'on ne les contrôle pas.
Faut-il alors en avoir peur ? Cela reviendrait alors à avoir peur
toute notre vie.
Nous allons montrer dans une première partie qu'il ne faut pas avoir peur de ses désirs.
Puis, nous verrons
que pourtant, ils peuvent représenter une menace.
Et pour finir nous montrerons qu'il faut avoir peur de ses désirs
bien qu'habituellement nous ne voyions pas le danger qu'ils peuvent représenter.
L'homme en tant que tel a des désirs.
En effet, c'est ce qui fait son être.
Dans la vie d'un homme, les désirs
se succèdent.
Dès qu'un désir est comblé un autre le remplace et cela sans cesse.
Le désir fait partie de notre vie
et il faut vivre avec.
Si nous devions avoir peur de chacun de nos désirs nous serions alors dans une peur
permanente, ce qui n'est pas vivable.
Nous ne pouvons vivre sans eux et il semble qu'un être dépourvu de désir n'existe pas.
C'est eux qui font
notre existence et il ne faut pas en être effrayé.
Mais bien que certains ne représentent aucun danger il faut tout
de même savoir choisir.
Ce sont les désirs qui font notre vie et, c'est grâce à eux qu'on existe.
Mais comme le préconise Épicure dans
le tétrapharmakos pour être heureux il ne faut, entre autres, assouvir que les désirs naturels nécessaires comme
manger, boire, dormir ou avoir des amis.
Mais il faut s'écarter des désirs naturels non nécessaires tels que boire du
bon vin.
Toutefois, il faut les assouvir de temps en temps.
Et, il s'écarter encore plus des désirs vains.
Il faut donc trier ses désirs pour ne garder que ceux qui ne représentent aucun danger.
Il semble alors que
nous ayons une certaine liberté face à nos désirs.
Ainsi, on peut exercer sa liberté en décidant de satisfaire ou non
ses désirs et en choisissant la manière de le faire.
C'est donc en exerçant sa liberté que l'homme va pouvoir se
construire car comme le dit Sartre « le déterminisme est le matériau sur lequel l'homme va exercer sa liberté.
»
Ainsi le désir face auquel on se doit de choisir va nous permettre d'exercer notre liberté.
Il semble donc qu'il
ne faut pas avoir peur de ses désirs.
Ils sont là tout au long de notre vie, ils nous permettent de montrer notre
liberté et de nous construire.
En tant qu'être humain nous devons vivre avec.
Mais est-on réellement libre face à
ses désirs ? Un désir que l'on décide de ne pas combler ou que nous ne pouvons pas combler disparait-il vraiment ?
Le désir peut pourtant être dangereux et il faut en avoir peur.
En effet, la liberté que l'on a face à ses désirs
semble plutôt fictive.
Ainsi, si on décide de ne pas combler un désir pour exercer notre « liberté » il semble que celui-ci disparaisse.
Pourtant ce n'est pas le cas, bien au contraire.
Le désir inassouvi reste en sommeil dans l'inconscient.
Il peut
d'exprimer de manière détournée par des comportements qu'on ne peut contrôler.
Freud, grâce à la psychanalyse a
observé des comportements différents face au refoulement.
Par exemple, une personne amoureuse et qui n'arrive
pas à exprimer son désir de l'autre peut le transformer de manière inconsciente en haine.
Le désir ou la pulsion
s'exprime de manière détournée.
Il semble alors qu'on ne soit pas libre.
Les désirs qui s'expriment de manière incontrôlée ne sont pas les seuls éléments qui réduisent notre liberté.
En effet, le perpétuel retour du désir en est un autre.
Les désirs nous contraignent et réduisent notre liberté.
En effet, comme on l'a vu ils s'expriment même si on
ne veut pas.
Nous sommes dans un perpétuel état de désir qui nous oblige à toujours trouver un moyen de les
assouvir ou les refouler.
Même si Épicure affirme qu'il faut privilégier les désirs naturels nécessaires cela me prive de
ma liberté.
En effet, les besoins de mon corps reviennent toujours.
Même, si ces désirs sont contraignants nous
pouvons, en tout cas dans la mesure du possible, les combler.
D'autres nous hantent sans que nous puissions les
combler.
Ces désirs qu'on ne contrôle pas dépassent parfois notre puissance.
Ce qui relève de la volonté reste dans le
cadre de ce qu'on peut faire.
Mais ce qu'on désire ce n'est pas forcément ce qu'on veut et nous ne sommes pas en
puissance capable de les satisfaire.
Par exemple, les désirs vains dont Épicure conseille de s'écarter ne peuvent être
comblés.
Ainsi, le désir d'immortalité est impossible à satisfaire.
De plus, nos désirs peuvent être déterminés par la
société qui nous entoure.
Si on achète le dernier pantalon à la mode ce n'est pas qu'on le veut ou qu'il est
nécessaire à notre bien-être mais c'est bien qu'on le désire pour faire comme les autres.
Ces désirs représentent un danger car on voudra les satisfaire par tous les moyens au risque d'avoir des
problèmes d'argent ou de mettre sa vie et celle des autres en danger.
Mais si on échoue cela peut entraîner une
frustration et une fois de plus renvoyer les désirs inassouvis dans notre inconscient.
Il semble donc qu'on ne soit pas vraiment libre face à ses désirs.
En effet, ils nous contraignent sans arrêt.
Et, ils peuvent ressurgir à tout moment dans notre inconscient et entraîner des comportements incompréhensibles
et incontrôlables.
Mais si le désir met en danger notre liberté il peut aussi être une menace pour notre propre personne.
En.
»
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