L'homme a-t-il peur de la liberté ?
Extrait du document
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Définition des termes du sujet:
PEUR:
Sentiment de crainte éprouvé en présence ou à la pensée d'un danger, réel ou supposé, d'une menace (souvent
dans avoir, faire peur) ; cette émotion éprouvée dans certaines situations : Trembler de peur.
Appréhension, crainte devant un danger, qui pousse à fuir ou à éviter cette situation : La peur du ridicule.
Crainte que quelque chose, considéré comme dangereux, pénible ou regrettable, se produise (surtout dans avoir
peur) : Les médecins ont peur qu'il s'agisse d'une pneumonie.
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Remarque sur l'intitulé :
·
La question posée semble paradoxale : alors que tant d'hommes vivent privés de liberté, celle-ci apparaît,
non comme une chose effrayante, mais bien souvent comme l'objet d'un désir (comment trouver attractive la
servitude ? Cela heurte le bon sens).
·
Cependant, on sait aussi que les normes ont quelque chose de sécurisant, qu'elles apportent un certain
confort, et c'est dans cette perspective que la liberté peut faire peur : elle se présente comme une menace
pour l'ordre établi.
·
Il faudra donc bien souligner en quoi la liberté peut nuire à la sécurité et pourquoi cette dernière est
préférable à la liberté.
Problématique : devons-nous, au nom du maintien de la paix et de la sécurité, craindre la liberté ? Mais si tel est le
cas, faut-il supprimer, ainsi que le font les régimes totalitaires, toute forme de liberté individuelle ?
1-
LA LIBERTÉ PEUT FAIRE PEUR : ELLE MENACE L'ORDRE ÉTABLI
a)
la liberté comme droit naturel et condition propre à la guerre
Voulant prévenir les périls inhérents à la guerre civile, Hobbes préconise l'obéissance de tous à l'état.
Pour ce
faire, il met l'accent sur ce qu'est la condition humaine « en l'absence d'un pouvoir contraignant qui tienne [tous les
hommes] en respect ».
Il montre alors que les passions humaines sont telles qu'elles engendrent la guerre de chacun
contre chacun.
En effet, à l'état de nature, il n'y a pas de loi, et dès lors, rien ne peut être injuste : pour conserver
ma vie, je suis libre d'user de ma puissance comme bon me semble tant que je n'en suis pas empêché par une
puissance plus grande.
On voit d'emblée ce qui peut faire peur : en dehors de l'état, nous serions tout autant libres, que tous
soumis à la seule loi du plus fort.
b)
la paix exige de se dessaisir de son droit naturel
Cependant, l'état de guerre n'est pas sans issue.
Hobbes fait remarquer qu'il y a, dans la nature humaine, au
moins une passion qui éveille la raison : la peur de mourir.
La raison va alors incliner les hommes à renoncer à leur
droit naturel (« la liberté qu'a chaque homme d'user de sa propre puissance comme il le veut lui-même pour la
préservation de sa propre nature, c'est-à-dire de sa propre vie » Léviathan, livre I, chap.14).
En un mot, chaque
homme renonce à sa liberté de se gouverner lui-même pour remettre tout son pouvoir aux mains d'un seul homme.
C'est ainsi que Hobbes légitime l'autorité de l'état : toute révolte risque de faire réapparaître l'état de
nature.
Ainsi, les revendications anarchistes, menées à terme, ne peuvent avoir pour conséquence que de nous
renvoyer à ce misérable état de guerre, « la pire condition qui soit ».
Transition :
-
On vient de voir que la liberté peut faire peur : celle-ci menace la paix et la sécurité.
La vie politique
implique des compromis qu'une liberté entière ne saurait comprendre.
-
Cependant, comme le fait remarquer Rousseau, « on vît tranquille aussi dans les cachots » (Du contrat.
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