L'homme a-t-il, par son action, le pouvoir de changer sa destinée ?
Extrait du document
«
ANALYSE DU SUJET
• Réfléchir à partir des deux sens de « destinée » que Maurice Blondel dégage dans son livre L'Action.
En un premier sens (que l'on peut identifier à celui de « destin »), il écrit que « ce terme équivoque désigne le
développement nécessaire de la vie, indépendamment de toute intervention de l'homme dans la trame des
événements qui se déroulent en lui et en dehors de lui.
»
En un second sens, le mot destinée désigne « la façon personnelle dont nous parvenons à nos fins dernières, selon
l'usage même de la vie et l'emploi de nos volontés ».
• Que peut-on penser sous le terme « maître » ici ?
Tout est le produit du hasard
Selon le matérialisme épicurien, tout est matériel.
Tout est en devenir, seuls les atomes sont indivisibles et éternels.
Leur rassemblement obéit aux lois du hasard.
C'est le thème du "clinamen" qui est une déviation spontanée des
atomes par rapport à leur chute verticale dans le vide, déviation spatialement et temporellement indeterminée, et
qui permet aux atomes de s'entrechoquer.
Ce concept fut inventé par Épicure et repris par Lucrèce pour préserver
la liberté et l'incertitude au sein d'une théorie physique déterministe.
Notre existence est donc ce que vous en faisons
Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon
Épicure, l'inquiétude religieuse et la superstition.
Bien des hommes
vivent dans la crainte des dieux.
Ils ont peur que leur conduite, leurs
désirs ne plaisent pas aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes
immoraux ou offensants envers leurs lois et ne se décident à punir
sévèrement les pauvres fauteurs, en les écrasant de malheur dès cette
vie ou en les châtiant après cette vie.
Ils pensent aussi qu'il faut rendre
un culte scrupuleux à ces divinités, leur adresser des prières, des
suppliques, leur faire des offrandes afin de se concilier leurs bonnes
grâces.
Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour un rien, et sont
parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent
alors à ruiner.
Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des
hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure.
Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels
des choses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de
la totalité du monde.
Celle-ci nous révélera que le principe de toutes
choses est la matière, que tout ce qui existe est matériel.
Ainsi, la
science peut expliquer tous les événements du monde, tous les
phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le
plus les hommes, comme procédant de mécanismes matériels dépourvus
de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés
variables.
Par exemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression
d'une vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles
aveugles et indifférentes à votre devenir.
C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le
luxe de plusieurs explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de
connaître la vraie cause du phénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.
C'est en effet cela seul qui importe à notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses.
La mort n'est rien pour nous.
La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la
crainte de la mort.
Les hommes ont peur de la mort.
Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut
dans l'absolument inconnu.
Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances
terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.
Les chrétiens, par exemple,
imagineront que quiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.
La peur de la mort a partie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous
libère.
De plus, si tout dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne
sommes que des agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « L'homme, interprète et ministre de la nature, n'étend ses connaissances et son action qu'à mesure qu'il découvre l'ordre naturel des choses, soit par l'observation soit par la réflexion ; il ne sait et ne peut rien de plus. » Bacon, Novum Organum, 1620
- « Savoir, c'est pouvoir », a dît François Bacon. « Pour pouvoir, il faut croire et vouloir », a dit un sage. Vous vous efforcerez de déterminer dans quelle mesure savoir, croire et vouloir sont nécessaires à l'homme pour pouvoir, et vous chercherez si l'
- Madame de Staël écrit on 1800 dans De la Littérature (Première Partie, chap. 11 ) : « Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. Les esprits médiocres sont, en général, assez satisfaits de la vi
- La vertu est-elle la sage recherche du bonheur ? Si vous le croyez, en concluez-vous Qu'un homme ou un peuple malheureux par la faute d'événements Qu'ils n'ont pu éviter et dont ils ne sont pas responsables ont entièrement manqué leur destinée et Qu'ils
- l'homme peut-il changer le cours de l'histoire ?