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L'homme a-t-il besoin de l'art ?

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« SENS DU SUJET: Le sujet traite du: 1- Statut de l'art dans le procès de l'humanisation. 2- Rôle efficient ou non de l'art dans "l'anthropologie" culturelle. 3- Enfin du statut ontologique de l'homme. DÉLIMITATION DU SUJET: Elle est triple: 1- Délimitation anthropologique: l'homme se distingue de l'animal par son besoin d'art. 2- Délimitation culturelle: l'homme accomplit sa destinée par l'art. 3- Délimitation ontologique: l'homme accède à l'être par et dans l'art. LES RÉFÉRENCES: 1-Kant, Critique de la faculté de Juger. 2-Platon, Hippias Majeur et Phèdre. 3- Heidegger, L'origine de l'oeuvre d'art. DÉVELOPPEMENT L'art n'est pas ce dont l'homme a besoin, comme l'indique suffisamment l'opinion commune sur l'art comme étant superflu à l'exercice de la vie: "et le reste est littérature".

Par ce "reste", entendons ce qui excède les simples nécessités que la vie impose ( manger, boire...); et par "littérature", voyons qu'il s'agit du modèle même de l'art. Pourtant, s'il est difficilement contestable que l'art est superflu, il est tout aussi incontestable que l'art n'est pas aussi gratuit que l'opinion le voudrait.

Cette gratuité est ainsi taxée depuis la sphère de la seule utilité animale. L'homme y est conçu comme animal, "être vivant", être de besoins dont l'être est de dépendre de ces besoins.

Or , c'est cette dépendance, ce besoin qui est ici en jeu: Signifie-t-il "intérêt", où l'homme trouverait de quoi prendre part à la vie? [L'art est un besoin fondamental de l'homme: celui de la quête des valeurs.

L'homme n'est pas qu'un animal: boire et manger ne lui suffisent pas, il lui faut aussi satisfaire ses besoins spirituels.] L'homme de Lascaux a peint de splendides formes sur les parois des grottes qu'il habitait.

Il ne pouvait pas se contenter du monde brut.

Nous sommes encore tous dans ce cas : nous avons besoin d'ajouter de la beauté, un ordre autre que celui de la nature.

Le travail artistique modifie notre vision du monde.

Il perdure au-delà de la vie de l'artiste et laisse aux générations futures une empreinte tangible, un signe de reconnaissance fraternel.

Que vaut cet élan créateur ? Par l'art, l'homme donne du sens au monde qu'il habite et joue aussi avec ses facultés.

Il s'émancipe des contingences, des contraintes, et laisse son être s'exprimer.

On peut dire que l'art a une fonction anthropologique essentielle.

L'art est cet acte humain désintéressé qui exprime le monde, prouve que l'homme existe et que ses aspirations ne sont pas seulement matérielles mais qu'elles sont aussi métaphysiques. En quelque sorte, l'utilité de l'art tiendrait paradoxalement dans son apparente futilité, dans ce superflu qu'il ajoute à la vie quotidienne souvent pesante.

Le superflu, « chose très nécessaire », disait Voltaire. L'oeuvre d'art comme besoin de l'esprit * On se souvient par exemple du conflit qui au XIXème siècle, opposa l'artiste, " maudit ", à la bourgeoisie : l'artiste est alors considéré comme un paria parce qu'il refuse les valeurs de la classe dominante de la société industrielle moderne, qui symbolise l'utilitarisme et le prosaïsme.

La bourgeoisie est en effet absolument étrangère à l'art par son souci d'efficacité technique, de rationalité scientifique, et par son attachement exclusif au profit. De nos jours la situation est à peu de choses près identique, parce que l'art apparaît peu sérieux à côté des préoccupations quotidiennes des gens, et en même temps réservé à une élite. * Pourtant l'oeuvre d'art s'adresse à tous parce que l'homme n'est pas qu'un être de besoins vitaux, mais pas non plus un être uniquement voué au travail et à l'efficacité.

L'homme s'épanouit aussi dans le loisir et a des. »

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