L'histoire peut-elle justifier le mal ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
MAL: Sens 1 : au sens métaphysique le mal est une imperfection.
Sens 2 : au sens physique mal signifie
souffrance.
Sens 3 : au sens moral le mal est synonyme de faute ou de pêché.
Histoire
Du grec historia, « enquête ».
Ce mot recouvre principalement deux significations, que la langue allemande distingue
: le devenir historique lui-même, comme ensemble d'événements (Geschichte), et la connaissance du passé que
l'historien essaie de constituer (Historie).
La première signification pose le problème du sens et de la finalité de l'histoire ; la seconde, celui de la scientificité
de la discipline de l'historien.
Les termes du sujet
1.
En quel sens faut-il prendre le mot «histoire»? Au sens du devenir (la réalité historique) ou bien du discours
(l'histoire composée par l'historien)?
2.
Quelles sont les sens usuels du verbe «justifier»? Quel est le plus pertinent dans le contexte de ce sujet?
Distinguez bien «expliquer» et «justifier».
3.
Cherchez quels sont les trois acceptions possibles du concept de mal en philosophie (mal métaphysique, physique
et moral).
Quel est le sens de ce terme dans la vie courante (appuyez-vous sur plusieurs exemples, éventuellement
contradictoires)? Que sont les événements ou les circonstances qui éveillent le plus souvent la réprobation ou
l'indignation?
Les présupposés du sujet
4.
La possibilité, pour l'histoire, de justifier le mal, peut être envisagée dans un sens religieux: l'histoire est alors
conçue comme une Providence.
Cherchez le sens de ce mot dans un dictionnaire.
En quel sens une histoire
providentielle justifie-t-elle le mal?
5.
De façon générale, le mal doit-il être «justifié»? Doit-on lui trouver une signification, un intérêt, un but? Quelles
objections un tel souci de justification du mal peut-il appeler?
6.
Dans la vie courante, peut-il nous arriver de justifier le mal? Appuyez-vous sur des exemples empruntés à la vie
quotidienne, et distinguez bien «expliquer» et « justifier»
7.
Supposer que l'histoire puisse justifier le mal, n'est-ce pas supposer que l'histoire est un sujet qui pense et qui
juge? Est-ce le cas?
Éléments pour une problématique
8.
Le mal, dans l'histoire (la souffrance inutile, la violence gratuite des hommes...) est un fait difficilement
contestable.
Le sujet pourrait être en parti reformulé ainsi: «Le mal est-il absolu ou bien relatif?» S'il est relatif, cela
signifie-t-il que ce qui est mal d'un certain point de vue est bien (juste ou profitable) d'un autre point de vue?
9.
L'histoire est-elle comparable à une personne ou à une instance (telle qu'un tribunal) susceptible de rendre un
verdict, voire d'acquitter les responsables du mal? Si ce n'est pas le cas, à quoi ou à qui le terme «histoire» renvoiet-il ici: aux historiens qui construisent le récit de l'histoire en tentant d'en dégager le sens? aux philosophes qui se
demandent, notamment, si l'histoire est un progrès (justifiant le mal)? à d'autres personnes ou instances?
10.
Supposons que l'histoire puisse justifier le mal: doit-elle le faire? Y a-t-il quelqu'un qui soit habilité pour décider
que la violence et la mort ont été (ou seront) utiles et profitables du point de vue du progrès? Le souci de justifier
le mal (et donc d'en nier le caractère intolérable) ne peut-il être contesté, aussi bien en général que dans le cas
particulier examiné ici?
Le terme d'histoire, ambigu, désigne deux ordres de réalité différents : d'une part, les événements, actes, les faits
du passé qui constituent la réalité historique, d'autre part, la recherche historique et la science du devenir des
hommes.
Ce que Raymond Aron affirme : " le même mot, en français, en anglais, en allemand s'applique à la réalité
historique et à la connaissance que nous en prenons".
Il semble qu'ici le sujet prenne en compte les deux sens, il
s'agit de savoir si le passé nous donne des raisons de croire que l'utilisation du mal peut être bénéfique.
Au premier
abord, l'histoire semble être constituée de guerres sanglantes, de coups d'état.
Elle semble nous apprendre que
l'homme est mauvais et qu'il ne faut pas lui faire confiance.
Mais l'histoire peut-elle nous servir d'exemple? Si le
passé ne se reproduira plus, ne faut-il pas plutôt chercher à écrire l'histoire sans faire le mal? Le sens de l'histoire
n'est-il pas subjectif?
1.
L'histoire n'est qu'une suite ininterrompue de méfaits
L'étude des faits passés permet pour beaucoup, éclaire le présent et permet d'agir plus efficacement.
C'est pourquoi
Machiavel explique que "Les hommes marchent presque toujours dans les traces laissées par les autres et font leurs
actions par imitation.
L'homme sage doit toujours s'engager sur la voie des grands hommes."
L'histoire n'est constitué que par des évènements qui relèvent la violence et le mal.
Rousseau admet que l'étude de
l'histoire est nécessaire parce qu'elle nous donne à connaître les hommes mais affirme que l'histoire nous montre le
plus mauvais côté de l'homme : du passé, "nous ne savons donc que le mal" (Émile).
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