L'histoire n'est-elle que désordre ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
ORDRE: (n.
m., étym.
: latin ordo : file, disposition régulière) 1.
— Arrangement, disposition ; principe de
disposition ; en part., logique : « L'ordre consiste en cela seulement que les choses qui sont proposées les premières
doivent être connues sans l'aide des suivantes » (DESCARTES) ; « Le coeur a son ordre, l'esprit a le sien qui est par
principe et démonstration » (PASCAL).
Bon ordre : arrangement conforme à la raison.
2.
— Catégorie, classe à
laquelle appartiennent des personnes ou des choses hiérarchisées : l'ordre des médecins ; biol : groupe
morphologique intermédiaire entre la classe et la famille.
3.
— Rang ; degré dans une hiérarchie : infiniment petit du
second ordre, un philosophe de premier ordre.
4.
— Harmonie « Dieu ne fait rien hors de l'ordre » (LEIBNIZ).
5.
—
Régularité, constance des phénomènes : « L'ordre et la régularité dans les phénomènes que nous appelons Nature»
(KANT).
6.
— (Pol.) Organisation sociale ; stabilité, fait que les institutions et les décisions des autorités légales
soient respectées.
7.
— Commandement, prescription.
8.
— Relation d'ordre (math.) : relation réflexive
antisymétrique, transitive (ordre large) ; quand la relation n'est pas réflexive, on la qualifie d'ordre strict.
HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit
l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie).
POUR DÉMARRER
Le récit sur le devenir de l'humanité ou bien ce devenir lui-même sont-ils seulement aléas, irrégularités, déviances ?
L'historien ou le philosophe n'introduisent-ils pas de l'ordre là où nous percevons du désordre, des lois là où il y a en
apparence des aléas ? Plus profondément, le sujet nous interroge sur la rationalité possible de l'histoire.
CONSEILS PRATIQUES
C'est le concept de désordre qui doit retenir votre attention.
Il est au centre de toute l'épistémologie
contemporaine, des mathématiques à l'histoire.
Ordre et désordre tissent ensemble le réel.
BIBLIOGRAPHIE
HEGEL, La raison dans l'histoire, 10/18-UGE.
E.
MORIN, La méthode 1, Seuil.
Si l'histoire apparaît comme une succession d'événements désordonnés, dont nous n'arrivons pas à cerner le sens,
ne peut-elle en même temps être considérée suivant une idée d'ordre ? Qu'entend-on par désordre ? Il s'oppose à
ordre, mais il y a plusieurs sortes d'ordres.
Généralement les hommes refusent le côté complètement désordonné de
l'histoire (conception que Kant appelait "abdéritiste", selon le nom du philosophe grec Démocrite d'Abdère, père de
l'atomisme.
Suivant cette conception, l'histoire est une suite d'atomes événementiels disjoints).
Ils imposent donc
un ordre à l'histoire : les Grecs par exemple pensaient que l'histoire est cyclique, un peu comme la vie des arbres
(naissance, croissance et mort des États, etc.) ; les Chrétiens pensent plutôt en termes linéaires, comme une droite
qui va jusqu'au jugement dernier.
L'ordre indique une idée de direction (Marx, Contribution à la critique de l'économie
politique).
D'où provient cet ordre qu'on met dans l'histoire ? Implique-t-il que celle-ci est pré tracée (donc que nous
ne sommes pas libres) ? Ou bien simplement que c'est nous qui voulons l'ordonner ? L'ordre est-il une caractéristique
de l'histoire, en tant qu'elle est construite par l'homme ? Ou n'est-elle que désordre si on ne regarde que les faits qui
la composent ? L'histoire ne doit-elle pas être que désordre suivant une idée de la liberté humaine ? Ou est-ce le
contraire ? Références utiles : Kant, Le conflit des facultés, section II, et Idée d'une histoire universelle du point de
vue politique ; Hegel, La raison dans l'histoire.
Plan.
Problématique: l'histoire, intelligible et dotée d'un sens, ou bien rebelle à toute intelligibilité ?
A) Thèse: l'histoire n'est que désordre.
L'histoire n'est que désordre et ensemble bigarré se déployant dans le temps.
B) Antithèse: l'ordre profond de l'histoire.
L'histoire relève d'un ordre plus profond qui l'éclaire et apparaît dotée d'un sens unifiant.
C) Synthèse: l'ordre de l'histoire est une idée morale régulatrice.
Conclusion: L'histoire n'est sans doute pas que désordre; elle ne DOIT pas l'être.
Elle peut accueillir aussi une
intelligibilité.
Introduction et problématique.
c'est de l'histoire dont il est ici question.
Que désigne ce terme ? Il est ambigu et représente deux ordres de réalité
fort différents: d'une part, les événements et les faits passés, cad la réalité historique objective, et, d'autre part, la
science du devenir des sociétés, qui incarne la face subjective de l'histoire.
De quoi parlons-nous ici ? A l'évidence.
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