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l'histoire joue-t-elle pour nous un rôle de mythologie ?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : L'histoire possède différents sens, elle peut être prise en tant que discipline, elle est alors l'étude d'un personnage important de notre passé ou d'un fait qui a marqué notre civilisation.

Elle a donc un premier sens de science, qui serait alors à dissocier d'une science comme la mathématique dans la mesure où elles diffèrent par leurs objets et donc par les méthodes employées.

Mais un second sens d'histoire intervient à savoir l'histoire comme ensemble des faits et d'événements passés.

Ce sens est plus large et recoupe le premier dans la mesure où ils ont le même objet à savoir le passé, seul le point de vue semble différer.

L'historien aura un point de vue scientifique par rapport aux thèmes, aux périodes qu'il traite alors que nous n'aurons pas cette distance, notre rapport au passé sera plus subjectif, entendu qu'un scientifique se doit de viser l'objectivité.

La mythologie quant à elle correspond à l'ensemble des mythes et légendes propres à une civilisation.

La grande différence entre l'histoire et la mythologie réside dans le fait que l'une a pour objet une réalité passée alors que l'autre a pour objet du fictif, du légendaire, de l'imaginaire.

La différence de leurs objets implique-telle pour autant une différence de fonction ? Se peut-il que malgré cette différence première l'histoire et la mythologie puissent se rejoindre et si oui comment ? On peut remarquer que la fonction de l'historien ce n'est pas seulement de relater les faits passés mais aussi et surtout de les expliquer et de les interpréter.

La connaissance de notre passé, accompagné de sa signification, nous permet de mieux comprendre notre présent.

Ainsi une civilisation par le biais de son histoire et d'une réflexion sur son sens arriverait à mieux se saisir, à mieux se comprendre.

Qu'en est-il pour la mythologie ? Le mythe peut lui aussi avoir une fonction explicative dans la mesure où il permettra par exemple de mieux comprendre la nature de l'homme en quoi il se différencie des autres animaux, ce qui fait sa spécificité(le mythe de Prométhée[1]), l'explication étant ici au service d'une compréhension.

L'explication concerne la recherche des causes qui nous permet de mieux comprendre un fait, un phénomène, par exemple le mythe de Prométhée nous donne une interprétation de la spécificité de l'être humain par le fait qu'il possède la science, entendue comme technique, lui permettant de se conserver à la différence des autres bêtes qui possèdent d'autres facultés.

Ainsi l'histoire et la mythologie semblent se rejoindre non quant à leurs objets mais au regard de leur fonction.

Cependant si la civilisation prend son passé comme miroir comment pourra-t-elle faire de même avec la mythologie dans la mesure où elle ne prend pas pour objet la réalité ? Le décalage entre le mythique et le réel est-il un obstacle à la fonction explicative de la mythologie ? Le sujet appelle aussi une différenciation entre l'importance que pouvait avoir le mythe pour les hommes de l'Antiquité et le désintérêt que nous lui portons aujourd'hui.

La mythologie à travers le temps a pu tomber en désuétude ce qui coïncide avec une distanciation de la civilisation par rapport à ses mythes fondateurs.

Dans ce cas ne faut-il pas repenser la mythologie et sa fonction d'un point de vue contemporain ? Ce point de vue n'aboutit-il pas à une distinction stricte entre la fonction de l'histoire et celle de la mythologie ? PLAN DETAILLE Première partie : L'histoire porte sur le réel et la mythologie sur l'imaginaire c'est pourquoi une communauté de fonction ne peut être trouvée. 1.1 Le mythe est l'expression d'un pouvoir créateur qui prend sa source dans l'imagination. « Faute de mythe, pourtant toute civilisation perd la saine vigueur créatrice qui est sa force naturelle : car seul un horizon circonscrit par le mythe peut assurer la clôture et l'unité d'une civilisation en mouvement.

Il n'y a que le mythe qui puisse sauver toutes les forces de l'imagination et du rêve apollinien de leur errance sans but.

» NIETZSCHE, La naissance de la tragédie, 23. 1.2 L'histoire a enseveli le mythe. « Que prouve l'immense appétit d'histoire qui tenaille, dans son insatisfaction, notre civilisation moderne, que prouve ce besoin de rassembler autour d'elle des civilisations sans nombre, et ce besoin de tout connaître , si ce n'est la perte du mythe, la perte de la patrie mythique, du sein maternel mythique ? » NIETZSCHE, La naissance de la tragédie, 23. Transition : peut-on en rester à ce rapport d'opposition et même d'exclusion entre la mythologie et l'histoire ne doit-on pas plutôt rechercher dans leur fonction et non dans leurs objets une proximité ? Deuxième partie : L'histoire comme la mythologie tente d'expliquer la civilisation. 2.1 La mythologie peut être identifiée à une recherche de sens et plus précisément elle recherche l'explication des phénomènes qui ne sont pas intelligibles en eux-mêmes. « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse de l'Univers.

Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe est composé de merveilleux).

» ARISTOTE, Métaphysique, A 2. 2.2 L'histoire nous permet de nous comprendre nous-mêmes.

Le passé éclaire le présent.. »

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