L'histoire humaine est-elle soumise à un sens ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
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Eléments de définition
Histoire = du grec historia, qui signifie recherche, chercher à savoir, rapporter ce qu'on
sait.
1Transformation dans le temps des sociétés humaines ; succession des états par
lesquels passe une réalité (individu, pays, civilisation, théorie, champ culturel, etc.)
2Discipline scientifique qui est l'étude de l'histoire en ce premier sens et qui a pour
objet sa reconstitution et son explication.
Sens = Il s'agit là d'un synonyme de signification.
La direction d'un mouvement,
l'orientation d'un processus ; la destination des êtres humains et de leur histoire, la
raison d'être de leur existence et des leurs actions, le principe conférant à la vie
humaine sa valeur.
Nietzsche, La généalogie de la morale, 3e dissertation, §28.
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 3e partie, ch.
3 +
Humanisme et terreur, 2e partie, ch.
1.
·
Angles d'analyse
Il s'agit ici de s'interroger sur la nature même de l'histoire au travers de la double signification du mot
« sens » : on peut en effet entendre la proposition « l'histoire a un sens » selon deux dimensions fondamentales,
dont la première est sa signification, et la seconde son orientation.
Il s'agit donc d'étudier l'histoire à la fois dans sa
dimension statique (comme ensemble des faits passés) et dans sa dimension dynamique afin de voir si elle tend vers
quelque chose, et si oui quel est-il.
On comprend, dans cette perspective, que c'est aussi le rôle de l'historien qui est en jeu ici : si l'histoire a
un sens, en tant que ce dernier lui apparaît comme propriété intrinsèque, alors l'historien est celui qui est capable de
découvrir ce sens.
Mais si l'histoire n'a pas de sens en elle-même et pour elle-même, que vaut l'interprétation
historique en tant qu'elle ne se contente pas de conserver le passé mais aussi qu'elle cherche à en rendre raison, à
l'expliquer (et donc à lui donner du sens) ?
C'est le statut de l'histoire comme discipline, tout comme sa nature, qui sont, au fond, ici mis à la question.
De la même manière, si l'histoire possède un sens, au sens d'orientation, vers quoi tend-il
asymptotiquement ? Est-il cette condition du progrès ?
Problématique
Peut-on donner à l'histoire un sens de telle sorte que non seulement une signification véritable puisse être
donnée aux événements passés, mais encore qu'une orientation puisse être révélée, qui plus est une orientation
vers un mieux, un progrès de l'humanité ? L'histoire possède-t-elle à titre de propriété intrinsèque un sens, c'est-àdire encore à la fois une signification et une direction ? Il s'agira donc, a fortiori, de définir quel est le rôle de
l'historien : découvre-t-il, ou au contraire, fabrique-t-il le sens de l'histoire ? S'emparer du sens tapi au fond du
passé, voilà ce que veut l'historien.
Mais qui peut nous assurer que, lassé de poursuivre une proie invisible, il ne
fabrique pas en secret un simulacre de sens ?
On comprend en ce sens que la question engage d'une part la nature même de l'histoire, mais aussi, et plus
profondément peut-être, le statut de l'historien lui-même.
Plan
I-
La raison à l'œuvre dans l'histoire : l'histoire tend vers une finalité qui lui donne son sens.
»
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