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l'histoire est-elle utile au citoyen ?

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« Analyse du sujet - Trois notions sont impliquées par le sujet : l'histoire, utile à, le citoyen. - L'histoire : soit l'Histoire entendue comme le procès historique, ou actions humaines, soit leur récit, entendu comme science historique qui assigne des évènements à leurs causes. - Etre utile : la notion d'utilité est relative à la fin qu'elle vise.

Est utile ce qui est un moyen pour. - Le citoyen : un individu qui fait partie d'une cité, entendue comme ensemble politique.

Le citoyen doit alors être conçu comme membre de la polis, donc comme ayant un certain pouvoir politique (la décision politique) et un certain nombre de droits (le vote).

La notion de citoyenneté paraît ici offrir la finalité de l'utilité (supposée) de l'histoire. - Dès lors, le sujet est double et peut se comprendre soit dans la question de savoir si le procès de l'Histoire vise à une république qui ouvre et offre alors à la personne la dimension de citoyen, soit dans celle de l'éducation du citoyen, lequel devrait s'instruire par des connaissances historiques, lesquelles déterminant alors sa citoyenneté et son appartenance à une cité. Problématique La cité peut être déterminée de manière encore vague comme l'espace politique minimal dans lequel les individus sont mis en rapports.

De ce point de vue, la diversité des cités et des constitutions qui les fondent supposent une diversité de types de citoyenneté ou manière d'exercer cette citoyenneté.

Dès lors, les constitutions étant le produit de l'Histoire, entendue comme suite des évènements historiques, étant née dans des révolutions ou des instaurations, il paraît légitime et nécessaire que le citoyen s'y réfère afin de se concevoir lui-même à partir de cette Histoire.

En ce sens, les sciences historiques apporteraient au citoyen l'instruction nécessaire pour lui permettre d'exercer sa citoyenneté en connaissance de cause. Néanmoins, l'exercice de la citoyenneté ne doit pas forcément se comprendre comme une liberté de participation.

Dans ce cadre en effet, on peut se demander si ce n'est pas aux gouvernants de connaître l'histoire, ou à ceux qui sont supposés prendre les décisions pour la cité.

L'histoire apparaît alors d'aucune utilité particulière pour le citoyen, lequel ne doit se soucier que de sa liberté d'autonomie, ou de l'exercice de la tâche qui lui convient. D'un côté donc, on voit que le citoyen, comme produit d'une histoire, doit bien se référer au passé pour s'identifier, mais d'un autre côté, comme individu, il ne paraît devoir s'y référer, mais au contraire se promouvoir comme autonomie et liberté à l'égard de cette histoire.

D'où la question de savoir si, et dans quelle mesure, l'histoire est utile au citoyen. Plan 1.

La nécessité de l'histoire pour le citoyen - Il s'agit de montrer dans cette partie que le citoyen se définit par son appartenance à une cité particulière, laquelle possède une histoire, et que le sentiment de sa citoyenneté doit reposer sur un amour de sa cité, ce qui suppose de la connaître. - Tout d'abord, il faut donc prendre en compte la diversité des constitutions qui président à la diversité des cités. Ainsi que le remarque Aristote (Politiques III, VI), les cités ont toutes en commun d'être des communauté naturelle, des association non réductible à la satisfaction des besoins vitaux (c'est le rôle de la famille), ni à l'administration à fonction judiciaire et religieuse (village).

L'autorité qui la régit diffère, en ce qu'elle s'exerce sur des individus égaux et libres, de l'autorité sur la communauté domestique (sur des être inégaux et libres) et du maître sur ses esclaves (inégaux et non libres).

Le critère d'une bonne constitution sera donc double : elle doit être dans l'intérêt des gouvernés et dans le respect de l'égalité de tous face à la loi (l'isonomie introduite par Solon à Athènes).

Cela implique également la participation de tous au pouvoir délibératif et judiciaire, qui définit la citoyenneté (excluant ainsi les esclaves, femmes et travailleurs manuels incapables de délibérer III, 4).

Dès lors, une pluralité de constitutions sont envisageables, la Tyrannie, l'oligarchie et la démocratie étant donc les formes dévoyées de la monarchie, aristocratie et politie (puisqu'elles ne respectent pas la matière et la fin de la communauté politique).

On voit bien alors que dans ce contexte, chaque cité ayant sa constitution particulière, et chaque constitution se fondant sur l'histoire, la connassaince de l'histoire de la cité est utile au citoyen car elle permet de le définir et de lui donner la possibilité de participer. - En second lieu, le citoyen, en tant que participant à l'autorité souveraine (selon la définition de Rousseau dans le Contrat Social I, VI), et non pas seulement en tant qu'habitant d'une ville ou sujet en tant que soumis aux lois de l'Etat, se doit d'aimer les lois de sa cité et non pas seulement leur obéir.

Or, l'amour des lois suppose la connaissance de ce qu'elles évitent, et fondent notamment l'égalité en ce que chacun, en leur obéissant, n'obéit à personne.

Si les lois ont une source historique, comme tel est le cas (la loi se crée dans la jurisprudence), alors nul ne peut ignorer tout à fait l'histoire de sa cité. - Transition : néanmoins, le citoyen instruit par l'histoire et produit par elle est vu dans une dimension passive car il réfère alors toute son action au déjà donné.

N'y a-t-il pas une citoyenneté qui suppose au contraire un perpétuel effacement de l'histoire ? 2.

Le citoyen n'a aucune utilité de l'histoire - On peut déjà soutenir que le citoyen n'a en réalité pas vocation à participer aux lois de la cité.

Ainsi que le montre. »

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