l'histoire est-elle le simple récit des faits tels qu'ils se sont passés ?
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[L'histoire doit classer et ordonner les faits.
Elle a pour but de comprendre l'enchaînement causal qui relie
le passé au présent.
Elle est, à la manière des sciences de la nature, purement descriptive.]
L'histoire est connaissance des faits passés
Thomas Hobbes, dans le Léviathan, écrit: «Le registre où est consignée
la connaissance du fait se nomme histoire.» Il distingue l'histoire
naturelle, qui concerne les faits qui .ne dépendent pas de la volonté
humaine, de l'histoire civile, qui est «l'histoire des actions volontaires
des hommes dans les Républiques» (ibid.).
Concernant ces deux sortes
d'histoire, la raison doit appliquer les mêmes impératifs de rigueur et de
vigilance.
L'histoire est une science descriptive
Le naturaliste classe les espèces et cherche à comprendre comment, à
partir d'un genre originel, elles se sont formées puis diversifiées.
La
science historique doit suivre une démarche comparable.
Les migrations
expliquent la diversification des types humains.
Les guerres expliquent
la modification des frontières, etc.
La matière de l'histoire doit être «nue et informe»
Montaigne, dans ses Essais, critique les historiens qui ne savent pas se
contenter de relater les faits.
Selon lui, l'honnête historien fournit une
matière «nue et informe».
De cette matière, «chacun peut en faire son
profit autant qu'il a d'entendement» (Essais).
C'est à cette condition que l'histoire peut prétendre à
l'objectivité.
[Les méthodes que l'on applique à la connaissance
des faits naturels ne sont pas applicables à l'étude du passé humain.
L'histoire ne peut pas se contenter
de relater.
Elle doit également interpréter.]
L'histoire n'est pas une collection de faits bruts
Déjà à l'époque de Thucydide et d'Hérodote, l'histoire apparaissait comme une démarche qui se distingue de
celle du naturaliste.
Le travail de l'historien ne se limite pas à collecter des témoignages bruts.
Ceux-ci
doivent être affinés, vérifiés, authentifiés.
Pour cela, il faut procéder à des recoupements.
Autrement dit,
connaître le passé, c'est le recomposer à la lumière des connaissances actuelles.
L'histoire fait appel à des notions proprement humaines
Un fait est un fait.
Mais, en histoire, un événement donné n'obéit pas à des lois naturelles.
Telle guerre, tel
changement de régime politique se rapportent nécessairement à des facteurs humains (désir, ambition,
vengeance...) qu'il convient d'éclaircir.
C'est ne rien comprendre à l'enchaînement des faits que de se
contenter de décrire les différentes phases d'une bataille.
L'histoire est une interprétation
Puisque l'histoire renvoie à l'humain, on ne peut pas se contenter de principes explicatifs externes.
(Par
exemple: telle famine explique tel soulèvement populaire...).
L'historien, tout en se gardant bien de projeter
son propre vécu sur la période du passé qu'il étudie, doit néanmoins interpréter les actions humaines afin de
mieux les comprendre..
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