L'HERMENEUTIQUE : Le problème de l'interprétation en philosophie ?
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L'HERMENEUTIQUE : Le problème de l'interprétation en philosophie ?
Nous allons étudier le concept d'herméneutique en philosophie. Entendons pas herméneutique, hermeneia, la technique de l'hermeneia telle qu'on peut la comprendre d'après l'interprétation d'Aristote. L'herméneutique est l'art d'interpréter les textes en général mais ce n'est pas le sens que lui donne le philosophe aristotélicien. L'hermeneia est la parole messagère, l'expression, la parole qui transmet et exprime. Il faut pour qu'il y ait hermeneia, un texte écrit. Pour Aristote, il ne s'agit pas de l'exégèse d'un texte écrit. Plotin cherche également à interpréter les textes, ceux de Platon. Dans un premier temps, nous étudierons le rapport possible au texte écrit et les solutions proposées par les différents penseurs. En second lieu, nous verrons en quoi consiste le sens aristotélicien du terme et nous nous pencherons plus précisément sur ce que le penseur appelle la parole assertive.
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L'HERMENEUTIQUE : Le problème de l'interprétation en philosophie
- fiche synthèse de bac de philosophie-
Introduction
Nous allons étudier le concept d'herméneutique en philosophie.
Entendons pas herméneutique, hermeneia, la
technique de l'hermeneia telle qu'on peut la comprendre d'après l'interprétation d'Aristote.
L'herméneutique est l'art
d'interpréter les textes en général mais ce n'est pas le sens que lui donne le philosophe aristotélicien.
L'hermeneia
est la parole messagère, l'expression, la parole qui transmet et exprime.
Il faut pour qu'il y ait hermeneia, un texte
écrit.
Pour Aristote, il ne s'agit pas de l'exégèse d'un texte écrit.
Plotin cherche également à interpréter les textes,
ceux de Platon.
Dans un premier temps, nous étudierons le rapport possible au texte écrit et les solutions proposées
par les différents penseurs.
En second lieu, nous verrons en quoi consiste le sens aristotélicien du terme et nous
nous pencherons plus précisément sur ce que le penseur appelle la parole assertive.
Le rapport aux textes écrits
Le sens premier de l'herméneutique
L'écrit est seul livré à son lecteur.
Son père n'est plus là pour l'assister.
Le fils est orphelin.
Le texte est livré aux
contre sens, à la postérité.
Dans le Phèdre de Platon, nous comprenons que toute l'histoire de la philosophie se situe
à partir du moment où les grands maîtres n'étant plus là, leurs écrits restent.
Les pensées philosophiques les plus
originales sont à partir de ce qui a déjà été dit et écrit.
La philosophie est une sorte d'atavisme pour Nietzsche, plus
le temps passe, plus il est dangereux d'être héritier.
Le texte orphelin, privé de l'existence de son père, dit toujours
la même chose, il est livré à lui-même.
Livré à lecture, il est désormais livré à l'interprétation.
C'est le sens
d'hermeneia.
Ce sens est à décrypter, il est latent, non manifeste.
Son interprétation dépend de celui qui l'a écrit, le
père, et de ce que cherche le lecteur.
Chacun d'entre nous a une tâche d'herméneute.
Alors il y aura une bataille
des interprétations, un conflit des interprétations pour parler comme Ricœur.
C'est le champ ouvert des discours
seconds.
Platon avait prévu tout cela.
Si nous nous référons au Cratyle de Platon, nous dirons qu'il y a un dialogue
sur le discours puis un discours sur le discours, un discours premier puis un discours second.
Il existe donc des
discours sur le Cratyle , puis des discours sur les discours et ainsi de suite indéfiniment; et tous ces discours ont-ils
pour effet d'en détecter le sens? Ces discours nous éclairent -ils? Y voyons nous plus clair depuis que nous
discourons sur tous ces livres? D'âge en âge, le péril augmente, il n'y a plus que des discours seconds.
C'est la
critique traditionnelle.
La critique elle-même devient un discours sur lequel on écrit.
La bataille des interprétations
concerne l'herméneutique elle-même.
Platon fut génialement prophète.
Malebranche et Descartes s'y sont
intéressés.
Mais il est impossible d'éviter la bataille des interprétations.
L'éviter n'est pas non plus souhaitable.
On
ne finit jamais de lire et d'interpréter les textes de Platon.
Ce n'est pas du piétinement mais de l'inépuisable.
A
chaque fois, un évènement nouveau et précieux se passe.
A chaque fois un texte est relu, c'est une nouvelle
recherche et une nouvelle découverte.
On peut en dire le plus grand mal et le plus grand bien.
Le péril de la lecture
subsiste.
Il faut retrouver le discours premier outre toutes les critiques qui ont été faites jusqu'alors.
Il faut
dépasser, passer outre l'épaisseur de papier qui nous sépare du discours premier.
Ce qui permet de renouer un tout
autre discours avec le texte originel.
La parole assertive aristotélicienne
Le sens second de l'herméneutique
Qu'est-ce qu'un énoncé assertif? C'est de cela dont il est question dans les ouvrages logiques d'Aristote.
Lorsque
les hommes parlent, ce qu'ils disent n'est pas toujours une assertion.
Le logos ne contient pas toujours d'assertions;
si je m'adresse à quelqu'un pour le prier, lui donner un ordre, je peux être bref ou non.
La parole vocative,
invocatrice, la parole qui s'adresse à un autre pour le louer, le supplier, lui ordonner, lui exprimer de la
reconnaissance ou encore de l'indignation (parole exclamative), toutes ces paroles ne sont pas assertives.
C'est
fondamental dans les relations inter humaines.
Cela suppose un « je » et un « tu ».
Ce dont s'occupe la logique et
l'ontologie n'est autre que ce dont s'occupe la troisième personne.
Ce n'est pas le sujet qui exprime ceci ou cela.
Il
ne suffit pas qu'il y ait une proposition, une phrase, un verbe, un énoncé même une suite d'énoncés, un discours ne
suffit pas pour que cela relève de l'assertion.
La troisième personne renvoie à ce dont on parle.
Elle se subdivise
avec ce qu'on en dit.
C'est cela qui est exclusivement envisagé par Aristote, la parole à la troisième personne et la
relation entre ce dont on parle et ce qu'on en dit.
La parole impérative, invocative et optative peuvent intéresser
Aristote lorsqu'il s'interroge sur la poésie et l'art de persuader, la rhétorique.
Tout ce qui concerne la parole a été
étudié par Aristote, Plotin a davantage rempli sa tâche d'herméneute.
C'est un temps de la pensée philosophique où
les hommes parlent entre eux sans qu'il y ait de texte pour autant.
Les sophistes les premiers ont interprété les
poètes.
Aristote considère qu'il faut envisager la parole dans sa relation il s'agit de poser une parole de vérité.
Il
faut considérer le logos ou le discours du point de vue du vrai et du faux, « viens », n'est pas une assertion, il ne
peut être ni vrai ni faux.
Peu à peu se limite ce qu'il appelle assertion.
Cela se détermine de façon très précise à
partir de l'affirmation et de la négation.
Parfois une négation ou une affirmation ne suffit pas pour qu'il y ait
assertion.
Comme exemple d'assertion nous pouvons citer, Socrate a bu ciguë, c'est une proposition qui est
susceptible d'être vraie ou fausse.
Nous retrouvons ainsi à ce niveau de la réflexion, le sens second de
l'herméneutique au sens aristotélicien..
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