L'habileté technique suffît-elle à définir l'artiste ?

« Partie du programme abordée : L'art. Analyse du sujet : Un sujet très classique.

L'artiste n'est-il qu'un artisan maîtrisant une technique, et parvenant grâce à elle à produire des oeuvres achevées, ou dépasse-t-il ce stade de la production ? Si oui, quelles autres notions viennent-elles s'adjoindre à l'habileté ? Conseils pratiques : Comme pour tout sujet concernant l'art, appuyez-vous sur des exemples concrets que vous analyserez avec soin.

Interrogez-vous sur l'évolution du statut de l'artiste à travers les âges.

Comment est-il perçu au Moyen Âge, à l'époque romantique, aujourd'hui, etc. Bibliographie : André Malraux, La Métamorphose des dieux, Gallimard. André Malraux, Les Voix du silence, Gallimard. Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part. Platon, Ion, Garnier Flammarion. Plotin, Ennéades, I, 6 et V, 8, Les Belles Lettres. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée : il s'agira donc d'y répondre par « oui » ou « non », ceci de manière argumentée et documentée afin de répondre aux exigences de la dissertation. L'habileté se pense à l'égard d'une tâche qu'il s'agit de réaliser (un tableau, une cabane, etc.).

Elle caractérise une grande maîtrise des moyens de réalisation de cette tâche (le pinceau, des outils, etc.).

Pourtant, on ne dira pas par exemple que celui qui maîtrise parfaitement le marteau pour enfoncer un clou dans une planche est habile.

En revanche, l'utilisation du marteau en sculpture demande de l'habileté : il semble bien que la difficulté de la tâche à réaliser détermine le degré d'habileté requis. L'habileté n'est technique que dans la mesure où elle se rapporte à un ensemble de règles qu'il s'agit d'appliquer en vue de la réalisation de la tâche : ce sont les règles qui définissent la technique appropriée.

L'habileté technique semble dès lors être la maîtrise de ces règles. La notion d'art est trop vaste et trop sujette à polémique pour que nous puissions en établir une définition précise.

Nous nous contenterons donc de rappeler une distinction fondamentale : l'artiste et l'artisan possèdent un savoir faire qui requiert de l'expérience.

L'artiste cependant se distingue de l'artisan par la gratuité de son geste.

L'artisan produit un objet fonctionnel alors que l'artiste produit une oeuvre, par exemple un tableau, qui en soi ne sert à rien, même si l'on peut lui attribuer par la suite de multiples fonctions : divertissement du regard, revendication politique, etc. Problématisation : Un premier problème surgit d'emblée de l'analyse que nous avons menée : si le geste de l'artiste est gratuit, désintéressé, l'oeuvre alors produite est en soi dénuée de finalité, elle ne remplit aucune fonction.

Dans ce cas, estil légitime de parler d'un ensemble de règles en art ? I – L'artiste applique t-il des règles ? II - Comment alors distinguer l'artiste de l'amateur exercé ? Proposition de plan : I – L'artiste applique t-il des règles ? Tout savoir-faire requiert un apprentissage long : l'artiste et l'artisan ne peuvent pas se contenter d'apprendre les règles de leur « art », au sens large.

Il faut encore qu'ils s'exercent et acquièrent de l'expérience.

Aristote en donne la raison : l'art comprend bien des règles mais il n'y a pas de règle générale qui détermine le moment où doit s'appliquer telle ou telle règle.

Seule l'expérience acquise par l'entraînement permet de suppléer à l'absence de cette règle première. L'artiste applique donc bien des règles, mais celles-ci ne suffisent pas à déterminer entièrement son activité.

Encore faut-il accumuler de l'expérience.

Dans cette perspective, l'activité artistique peut bien être réduite à l'habileté technique, l'habileté étant précisément ce qui s'ajoute à la technique et précise quand en appliquer les règles. L'habileté est donc ce que fournit l'expérience.. »