L'expérience sensible permet-elle de fonder la connaissance ?

« L'expérience sensible permet-elle de fonder la connaissance ? Essayez d’imaginer une couleur que vous n’avez jamais vue.

Vous ne pouvez pas.

En essayant d’imaginer une nouvelle couleur, on aurait probablement imaginé une reconstitution de couleurs déjà vue.

Peut-on donc connaitre une chose sans l’avoir déjà fréquentée ? D’où provient notre connaissance ? La connaissance peut se définir comme l'activité théorique de l'homme ou sinon comme l'opposé de l'action dans le monde.

Le problème philosophique de la connaissance est celui de savoir si elle provient de l'expérience (empirisme) ou de la raison (rationalisme).

La perception constitue le fondement de la connaissance, dans la mesure où toute connaissance du monde se fonde sur la perception de celui-ci, or, la perception est issue d’une expérience sensible.

Est-ce possible que la connaissance soit accessible qu’à partir de nos sens ? L'expérience sensible permet-elle de fonder la connaissance ? Dans un premier temps nous aborderons la thèse empirique : c’est l’expérience sensible qui permet la connaissance que nous avons des choses, dans un deuxième temps nous évoquerons que la connaissance dérive de la raison.

Finalement dans un troisième temps, nous expliquerons que toute connaissance requiert d’une part de l’expérience sensible et d’une autre part de la raison. Tout d’abord, l’expérience sensible permet de fonder la connaissance puisque toutes nos idées, mêmes celles qui nous semblent les plus assurées et les plus universellement partagées, dérivent d’une manière ou d’une autre de l’expérience.

Sans l’expérience, notre raison et notre cerveau demeure vide comme une page blanche, la raison ne peut pas tirer quoi que ce soit de son propre fond.

Prenons l’exemple de la sirène qui est une création mythologique, celle-ci est une combinaison issue d’une expérience visuelle d’un humain et d’un poisson.

En effet il n'y a pas d'idées innées, mais l'être humain par l'expérience acquiert la connaissance.

On n’aurait pas pu savoir les effets néfastes de la drogue sans l’expérience sensible d’une personne. Selon l’empiriste David Hume, les idées représentent des images affaiblies des impressions qui sont initialement des perceptions vives, entrant en nous avec force et violence (sensations).

De plus, ce qui constitue et crée la signification des mots, et plus généralement des expressions linguistiques, est le lien qu’ils entretiennent avec les données de l’expérience sensible (ici par l’intermédiaire des idées de sensation et de réflexion que cette expérience fait naître dans notre entendement). Or, toute expérience n’est pas nécessairement porteuse de vérité puisque les apparences sont parfois trompeuses.

Il semble donc faux d’affirmer que l’expérience suffit à fonder la connaissance : d’une part, elle est toujours limitée (même si tous les chats que j’ai vues jusqu’à présent étaient blancs je ne peux pas conclure que tous les chats sont blancs).

Mais aussi il faut qu’elle soit conduite et interprétée avec un minimum de méthode et de raison. Ceci nous ramène donc à notre deuxième partie, toute connaissance dérive donc de la raison et non pas de l’expérience sensible.

En effet l’expérience sensible nous induit d’autant plus facilement en erreur que les jugements que nous portons sur elles par exemple le jugement selon lequel le Soleil est beaucoup plus petit que la Terre est un jugement formé ou adopté durant l’enfance, alors que nous n’avons pas la pleine maîtrise de nos moyens cognitifs et nous laissons très facilement pris par les préjugés de nos proches.

Ce n’est alors pas l’expérience mais le raisonnement indépendant de l’expérience qui permet de corriger nos erreurs et de nous garantir l’accès au savoir.

Effectivement ce sont les principes et démonstrations de l’astronomie et des mathématiques qui nous permettent de découvrir que, contrairement à ce que nous aurions tendance à croire sur la base de.... »