L'expérience peut elle servir de fondement à la morale ?
Extrait du document
«
Sur quoi se base la morale pour être établie ? Comment et selon quelles conditions sont édictées les lois morales ?
Qu'est-ce que la morale ? La morale est l'ensemble des règles que les hommes doivent suivre pour bien agir.
La
morale n'est donc pas déterminée par l'expérience, mais c'est elle qui détermine l'expérience des hommes.
Cependant, comment l'homme peut-il dès son arrivée dans le monde édicter des règles ? En effet, le premier rapport
que j'ai au monde n'est pas réglé, mais est sensitif et spontané.
L'on peut donc penser que l'expérience détermine la
morale en tant qu'elle est première.
Mais qu'est-ce que l'expérience ? L'expérience est le processus sensible par
lequel les hommes entrent en rapport avec le monde et comprennent ce monde.
Mais l'expérience reste incertaine :
on ne sait pas à l'avance quel va en être le résultat, ni si les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets.
L'on peut donc se demander : la morale comme ensemble de règles peut-elle se fonder sur l'aléatoire de
l'expérience ?
I.
L'expérience est un obstacle.
Comme le montre Bachelard, l'expérience ne sert pas à faire comprendre, car
elle ne s'adresse pas à la raison.
En effet, l'on aurait pu penser que
l'expérience était ce qui fonde la science, c'est-à-dire ce qui produit une
certaine objectivité et donc ce qui peut servir à la morale pour édicter des
règles objectives.
Cependant l'auteur nous montre que l'expérience conduit
bien loin de cela, car elle ne s'adresse pas à la raison, mais à l'imagination.
Ainsi loin de produire de l'objectivité, elle n'engendre que la subjectivité.
La
morale se fondant en raison ne peut donc pas se servir de l'expérience comme
fondement.
Mais alors, comment l'homme peut-il fonder quoi que ce soit sans
expérience ?
II.
L'expérience est première
Locke montre qu'il est nécessaire que la morale se serve de l'expérience
comme fondement, car l'expérience est première.
Avant l'expérience il n'y a
rien.
Le premier contact que l'homme a avec le monde est sensitif, ainsi
l'expérience est ce par quoi l'homme comprend le monde qui l'entoure.
Tout
découle donc d'elle et la morale aussi.
Cependant, l'on peut se demander : s'il
est nécessaire que la raison découle de l'expérience, comment cela se fait-il
que l'expérience soit aléatoire et passe par le concret, tandis que la morale
soit abstraite et s'exprime sous la forme de règle (objectivité).
III.
L'expérience ne contrôle pas les idées morales.
Kant nous donne la solution à cette aporie.
En effet, il explique que l'expérience est bel et bien nécessaire, car
première : l'homme passe d'abord par elle avant toute chose.
Cependant, ce n'est pas pour autant que l'expérience
a le monopole de la morale, ou encore qu'elle détermine cette dernière.
En effet aucune idée morale ne peut être
contredite par l'expérience.
Ainsi, nous comprenons que l'expérience est la base, la matière première de la morale,
mais en aucun cas son souverain.
La morale naissant de l'expérience, s'élève au-dessus d'elle pour la déterminer et
exprimer ce qui en elle est le bien (l'acte bon) et ce qui en elle est le mal (l'acte mauvais).
Conclusion :
-
L'expérience ne fonde pas la morale car elle est un obstacle à la raison : elle s'adresse premièrement à
l'imagination.
Cependant l'expérience étant le premier contact que l'on a avec monde est nécessairement le fondement
de la morale.
Enfin, bien que l'expérience soit la matière première de la morale, celle-ci doit s'en dégager pour la
réglementer.
SECONDE CORRECTION
La morale vient de mores, qui en latin veut dire mœurs.
Ainsi la morale est l'ensemble des valeurs et des règles de
conduite au sein d'une société ou d'un groupe.
C'est la morale qui va déterminer les fins bonnes que l'homme doit se
donner et les moyens qu'il doit mettre en œuvre pour les atteindre.
L'expérience a, pour sa part, rapport au concret.
Elle vient de experire qui en latin veut dire éprouver.
L'on comprend donc qu'elle peut avoir deux sens distincts : au
sens courent elle est l'instruction acquise par l'usage de la vie, et au sens scientifique, elle est ce qui permet
d'établir des théories et des lois.
La morale fonctionne par la mise en place de lois à suivre pour vivre dignement.
Il
semble donc que cette dernière puisse s'appuyer sur (c'est-à-dire se fonder sur) l'expérience.
Cependant, la morale
n'est pas une science et les lois qu'elle met en place ne sont pas des principes.
Les lois morales sont faites par
abstraction et ne peuvent se vérifier dans la nature.
Comment donc l'expérience qui est particularisante, pourraitelle être au fondement de lois générales ?.
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