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L'expérience de la découverte scientifique est-elle rationnelle ?

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« C'est une question fondamentale de l'épistémologie qui est posée ici, comment naissent les découvertes scientifiques, la découverte scientifique procède-t-elle, Est-ce que le fortuit, l'imprévisible, l'aléatoire peuvent permettre à l'homme de découvrir la vérité ? La recherche de la vérité n'est-elle pas toujours le fruit d'une démarche méthodique et rationnelle ? Est-ce par des moyens non-scientifiques que l'on arrive à faire des découvertes scientifiques ? Aussi, il faut examiner la manière dont évolue la science, en examinant des inventions marquantes 1) La découverte rationnelle de la vérité selon Descartes. La méthode cartésienne est un ensemble de procédés de découverte.

Il ne s'agit pas seulement, en effet, d'éviter l'erreur mais de trouver la vérité.

Sur ce point, il faut avouer que les règles de Descartes sont plus nombreuses et plus souples.

Peut-être même l'inachèvement des Règles pour la direction de l'esprit témoigne-t-il de l'impossibilité où se trouva leur auteur de résoudre, par des procédés semblables, tous les problèmes.

Ces procédés universels, il les cherche pourtant sans cesse.

Quel que soit le problème, nous examinerons d'abord son énoncé pour dénombrer ses différentes données, pour séparer le connu de l'inconnu.

Nous désignerons chaque quantité par un caractère invariable.

Nous mettrons les termes en ordre, en nous efforçant de découvrir la raison de leur série, c'est-à-dire le rapport constant de chaque terme avec celui qui le suit.

Nous les disposerons de telle sorte qu'en connaissant le premier terme de la série nous puissions reconstituer la série tout entière. Nous ramènerons graduellement les propositions compliquées et obscures aux plus simples, et tenterons ensuite, en partant de l'intuition des plus simples, de nous élever, par degrés, à la connaissance de toutes les autres.

Dans le Discours de la méthode, ces préceptes multiples seront ramenés à trois : « diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux résoudre » ; « conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour remonter peu à peu, comme par degrés, jusques à la connaissance des plus composés [...] » ; « faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre ».

Telles sont les règles dites de l'analyse, de la synthèse, et du dénombrement.

Parvenir à remplacer l'apparent chaos de l'expérience par un complexe ordonné et rationnellement reconstruit, tel est bien le but de la science cartésienne.

Aussi, la science cartésienne ne semble laisser aucune place au hasard, hasard qui est l'exact contraire de la science. L'expérimentation est rationnelle. De même, au niveau de l'expérimentation, on doit procéder à un raisonnement systématique et ordonné au risque de ne pas faire de science tout simplement, mais d'en rester à l'expérience brute, à la sensation.

L'expérimentation consiste à modifier les conditions de la manifestation d'un phénomène qu'on veut étudier.

Son emploi rigoureux caractérise la méthode expérimentale.

Cette rigueur exige la répétition et la comparaison avec un système témoin n'ayant pas subi d'intervention.

On admet que ce recours à l'expérience vaut à titre de question posée à la nature, dont la réponse confirmera ou infirmera une hypothèse explicative.

À l'expérimentation est ainsi attribuée une place au sein d'une démarche expérimentale et, selon que l'accent sera mis sur l'initiative théorique qui préside au questionnement de la nature ou sur la soumission de l'esprit qui s'incline devant les faits constatés, les réponses de la nature -, une interprétation rationaliste ou empiriste de la méthode expérimentale prévaudra. Par exemple Galilée, généralement considéré comme le véritable inventeur de la méthode expérimentale, n'a rien comme l'a montré Alexandre Koyré dans ses Études galiléennes (1939) - d'un collectionneur de faits, et ses méthodes de travail ne se réduisent pas à la volonté de s'incliner devant l'expérience.

Koyré a essentiellement établi deux choses.

La première est que l'expérience courante, ou « expérience brute », n'a joué aucun rôle, hormis celui d'obstacle, dans la naissance de la science classique.

L'observation de la chute de multiples corps ne dispose pas à l'affirmation selon laquelle les objets en chute libre se déplacent avec une accélération constante indépendante de leur poids.

Par ailleurs, Galilée dépasse l'observation naturelle en utilisant des instruments, tel le télescope, et juge son emploi plus judicieux que celui des données sensorielles dans l'examen de la surface de la Lune.

La seconde est qu'il importe, pour questionner la nature au moyen d'un dispositif expérimental, d'user d'un langage approprié.

Galilée assure que le livre de la nature est écrit en langage mathématique, et la mathématisation de la nature est ainsi un élément constitutif de la méthode de la science nouvelle.

On ne peut laisser de place au hasard dans la science nouvelle. 2) Une découverte hasardeuse ? On peut opposer deux visions de la science en particulier de la biologie, pour différencier la méthode et certains résultats. Claude Bernard (1813-1878).

S'appuyant sur des exemples concrets puisés dans sa propre carrière de chercheur, il en expose les règles dans son Introduction à l'étude de la médecine expérimentale de 1865.

Observation d'un fait. »

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