L’expansion des idées libérales au XIXe siècle
Publié le 12/03/2022
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rétablir les Bourbons en conservant plus ou moins les acquis révolutionnaires ? En fait, la France du Consulat et de l’Empire sera à la fois une république de plus en plus autoritaire, et une monarchie « par la grâce de Dieu et la volonté du peuple » (« République française, Napoléon empereur » ont d’abord portés les monnaies). On eut un Code civil, mais aussi une nouvelle noblesse. Bonaparte signe avec le pape un concordat quelque peu gallican, mais sans restituer au clergé ses privilèges d’Ancien Régime. Bref, il a voulu, comme il l’a dit, réconcilier les deux France, la républicaine et la royaliste ; mais en fait, il en a suscité une troisième, nationaliste et plébiscitaire, qui reviendra avec le Second Empire. Mettemich n’avait pas si mal vu quand il disait que Napoléon était un Robespierre botté. Mais il n’a pas réussi à conclure la Révolution. Déçus par l’Empire comme par la Restauration, les « libéraux » ont espéré que les journées de 1830 en seraient le véritable et définitif achèvement. Un esprit aussi lucide que Guizot a pu le croire. Après le terrible démenti des sanglantes journées de Juin 1848, il ne restait plus qu’à recourir de nouveau à la dictature bonapartiste. Mais le règne de Napoléon III, qui avait rêvé de l’« extinction du paupérisme », s’écroule en 1871 dans le désastre militaire de Sedan suivi de la guerre civile. Il est impossible de retracer l’histoire de la pensée dans la France du xixe siècle sans rappeler cette scansion révolutionnaire de la vie politique et sociale. On pourrait dire que le siècle entier, surtout dans sa première moitié, n’a cessé de revenir sur l’interprétation de la Révolution et sur les conséquences historiques, politiques et philosophiques qu’il fallait en tirer. Hors les héritiers de Babeuf, rares sont ceux qui se sont réclamés de Marat ou de Robespierre. La Terreur et ses « crimes » (c’est le mot consacré) sont très communément condamnés ; mais cette condamnation emporte-t-elle celle de toute la Révolution de 1789 ? Ce sera la thèse, dès le Directoire, des « réactionnaires » (le mot est alors en usage) aussi bien en politique qu’en religion, domaine que les traditionalistes se refusent à séparer. Une autre réponse est cherchée dès l’Empire (avec le comte de Saint-Simon) dans le prolongement de la Révolution politique par une réorganisation à la fois économique, sociale et religieuse ; car la philosophie sociale de la première moitié du siècle ne sépare pas nouvelle société et nouveau christianisme. Mais c’est l’interprétation libérale qui sera la mieux représentée dans les milieux politiques et intellectuels, où
«
L'expansion des idées libérales
Les événements révolutionnaires et leurs conséquences n'ont
pas cessé de préoccuper les esprits dans les dernières années du
XVIIIe siècle et les premières années du XIXe siècle.
Comment la
Révolution qui commence en 1789 va-t-elle trouver sa fin ? Bon
témoin, Mme de Staël écrit en 1798 un ouvrage intitulé Des cir
constances actuelles qui peuvent terminer la Révolution et des principes
qui doivent fonder la République.
Car la chute de Robespierre le
9 Thermidor (9 juillet 1794) n'a pas arrêté la course du « chien
enragé» révolutionnaire dont parlait Chamfort.
La guerre civile et
les guerres étrangères continuent ainsi que les persécutions poli
tiques et religieuses.
Les Thermidoriens ont !nstallé un régime, le
Directoire, qui a connu les deux coups d'Etat du 18 Fructidor
(4 septembre 1797) et du 22 Floréal (11 mai 1798).
Après ces épi
sodes de répression souvent féroce, le xvirr siècle s'achève sur un
nouveau coup d'État le 18 Brumaire (9 novembre 1799).
Serait-ce
aussi l'achèvement de la périoçle révolutionnaire? On n'a pas
assez souligné que le,18 Brumaire, tant honni par la suite, est
un des rares coups d'Etat à n'avoir fait aucune victime, à ne ren
contrer pratiquement aucune opposition.
Quel régime allait
donc créer le «héros», comme on désignait souvent le général
Bonaparte? Allait-il instaurer une république «libérale» comme
l'espérait la plupart des écrivains et des philosophes? Allait-il.
»
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