l'existentialisme est un humanisme

« Ce texte de Jean-Paul SARTRE est un extrait de son œuvre L’existentialisme est un humanisme publié en 1945.

Cet extrait analyse l’existentialisme, donc l'existence humaine, ainsi que la responsabilité de la liberté humaine. Ici Sartre défend une position athée en posant l’hypothèse que Dieu n’existe pas et met en lumière l’importance de la liberté individuelle, de la responsabilité personnelle et de la création de sens dans un monde sans valeurs objectives, s’opposant ainsi au fatalisme de l'opinion commune qui arbitre derrière des excuses.

En effet, une perspective religieuse pourrait soutenir que les valeurs objectives et les ordres moraux sont définis par une autorité divine, offrant ainsi des repères clairs et incontestables pour les actions humaines.

Sartre s’oppose également au déterminisme absolu, qui soutient que les actions humaines sont prédestinées ou déterminées par des forces ou des lois naturelles. Le problème que cette thèse cherche à résoudre est donc le questionnement sur le sens de la vie, la moralité et la nature de l'existence humaine dans un monde où l'absence de Dieu signifie l'absence de références objectives pour définir ce qui est bien ou mal, permis ou interdit.

En d'autres termes, l'auteur étudie la difficulté de l'homme à trouver un fondement solide pour ses actions et ses choix moraux dans un univers dépourvu de valeurs transcendantes.

Ainsi, le texte explore la tension entre la liberté individuelle et la responsabilité morale, mettant l’accent sur les défis existentiels auxquels chaque individu est confronté dans un monde sans Dieu. Dans cet extrait Sartre se concentre premièrement sur le délaissement de l’homme dans un monde où Dieu n’existe pas qui conduit à une solitude morale et qui fait l’homme prendre responsabilité de ses choix.

Dans un deuxième temps le philosophe défend que la liberté n’existe que si l’existence précède l’essence, c’est-à-dire que les individus existent d'abord, puis définissent leur essence à travers leurs actions et leurs choix.

Finalement il explique que les individus ne choisissent pas leur liberté et donc que l’homme ne peut pas échapper à sa liberté par ses actions et ses choix. Nous allons donc expliquer en quoi ce texte existentialiste aborde la question de la liberté, de la responsabilité et du sens de la vie dans un monde où l'absence de Dieu signifie l'absence de valeurs objectives. Tout d'abord, Jean-Paul Sartre cite Les frères Karamazov de Dostoïevski.

Cette citation est présentée comme le point de départ de l'existentialisme, une philosophie qui met en avant la liberté de l'individu.

On trouve en effet la citation "Si Dieu n'existait pas, tout serait permis", qui explique que Dieu permet de définir et de juger où s'arrête le bien et où commence le mal.

C'est d'ailleurs la définition de l'existentialisme que l'auteur utilise: “Si Dieu n'existe pas, l'homme rencontrerait des difficultés à définir le bien et le mal”.

Ainsi en son absence, il n’y existerait plus de valeurs morales, il n'y aurait pas de règles immuables pour guider les actions humaines, l'absence de fondement absolu pour la moralité est donc présente.

Dès la deuxième phrase de l'extrait, Jean-Paul Sartre énonce la théorie de déréliction qui correspond à un sentiment d'abandon et de solitude fondamentale que les individus peuvent ressentir dans un monde apparemment dépourvu de sens ou de direction morale, l’homme est en effet livré à lui-même. “L’homme est délaissé” évoque donc ici une solitude morale car dans les situations où l’homme doit prendre des décisions dures, il sera seul pour décider le bien et le mal.

En effet, comme le dit Sartre, l’homme “ne trouve ni en lui ni en dehors de lui une possibilité de s’accrocher” qui évoque ici un sentiment de désorientation et de vide quand il n’y a pas de repères objectifs. L’homme se trouve donc dans une situation où il ne peut pas s’appuyer ou trouver des vérités prédéfinies en lui-même, c'est-à-dire dans sa nature ou son essence, ni à l'extérieur de lui-même, donc dans des normes sociales, des valeurs transcendantes ou des ordres divins.

La dernière phrase de ce premier paragraphe “Il ne trouve d’abord pas d’excuses”, souligne le fait que l'homme ne peut pas se réfugier derrière des excuses ou des justifications pour ses actions.

Autrement dit, l'absence de Dieu signifie aussi l'absence d'excuses toutes faites pour expliquer ou rationaliser les comportements humains.

Dans un contexte religieux ou moral traditionnel, les individus peuvent se justifier en disant qu'ils agissent conformément à la volonté de Dieu ou à des principes moraux universels.

Cependant l’existentialisme de Sartre explique que ces excuses externes sont inexistantes.

L'homme est laissé seul face à ses actes, sans pouvoir se décharger de sa responsabilité sur des normes ou des ordres préexistants.

Il ne peut plus prétendre agir au nom de Dieu ou s’appuyer sur des valeurs qui le précédaient pour prendre ses décisions.

L’homme n’a donc plus d’excuses. En suite, Sartre pose une hypothèse “Si, en effet, l’existence précède l’essence” qui correspond au postulat de l’existentialisme athée.Traditionnellement, on pensait que l'essence de l'homme, c'est-à-dire ce qui le définit en tant qu'être humain, était prédéfinie, peut-être par Dieu ou par la nature.

Sartre s’oppose donc à cette idée et explique que selon sa perspective, l’homme ne peut pas justifier son existence par une “nature humaine donnée et figée”, ce qui signifie que l'homme n'a pas une nature fixe ou prédéfinie.

En absence de Dieu, l’homme n’a pas été conçu ou défini préalablement dans un but spécifique.

Sartre évoque l'absence de “déterminisme”, qui, contrairement à la fatalité basée sur la croyance dans le destin, est un concept très rationnel et correspond à un ensemble de conditions qui déterminent l’apparition d’un phénomène ou d’un comportement.

Cela signifie que l'homme est donc “libre” de choisir sa propre voie et le définit en tant que “liberté”.

Cette dernière phrase veut donc.... »