L'existence de la logique dément-elle la liberté de l'esprit ?
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«
La logique désigne couramment la science des procédés formels permettant de parvenir à la vérité , montrez donc
qu'elle est une discipline normative dans la mesure où elle indique les règles du bon raisonnement.
Avec la logique
l'esprit serait donc contraint d'employer certains types de raisonnement, il ne serait donc plus vraiment libre.
Cependant, la logique ne traite que de la forme des raisonnements , montrez donc qu'il faut distinguer entre ce qui
relève de la simple validité (qui porte sur la forme du raisonnement) et ce qui relève de la vérité matérielle
(consultez les réponses que nous avons déjà fournies sur ce thème de la vérité).
Montrez ainsi que la logique
n'étant qu'une condition pour atteindre la vérité, elle ne dément pas vraiment la liberté de l'esprit.
Demandez-vous
alors s'il n'est pas de toutes façons un peu réducteur d'assimiler la liberté de l'esprit à une simple absence de
contrainte (le langage est en ce sens lui aussi une contrainte) , demandez-vous donc aussi comment on pourrait
définir cette liberté.
[On ne peut pas penser n'importe quoi, n'importe comment.
Pour ne pas se détacher de la réalité, l'esprit
est tenu à la cohérence et à la rigueur.
Il est soumis nécessairement aux règles de la logique.]
L'esprit doit suivre des règles
Ceux qui cherchent le droit chemin de la vérité ne doivent s'occuper
d'aucun objet dont ils ne puissent avoir une certitude égale à celle des
démonstrations de l'arithmétique et de la géométrie», dit Descartes
dans les Règles pour la direction de l'esprit.
Pour penser droitement,
l'esprit doit se soumettre à des règles sans quoi il risque l'erreur.
Mais
quelles sont ces règles de la méthode cartésienne ?
La vérité est une notion si claire et si évidente qu'il est impossible de
l'ignorer.
Elle est même une idée innée, car il est impossible d'apprendre
ce qu'elle est.
On ne peut en effet être en accord ou en désaccord
avec celui qui nous en propose une définition, si au préalable on ne sait
s'il dit vrai ou faux.
Il faut donc savoir, antérieurement à toute
définition, ce qu'est la vérité pour acquiescer ou non à la définition
qu'on lui suppose.
Traditionnellement, on peut donc admettre la
définition scolastique de la vérité comme adéquation de l'esprit et de la
chose (adaequatio rei et intellectus), mais il est impossible de fournir
des règles logiques qui nous en montrent la nature propre.
La vérité est
par conséquent un accord, une correspondance, un juste rapport, une
adéquation, qui se donnent dans l'évidence, la clarté, et la simplicité.
La seule règle de nos vérités est la "lumière naturelle" que nous avons
tous en partage : "Le bon sens est la chose du monde la mieux
partagée [...] la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le
faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens, ou la raison est naturellement égale en tous les
hommes." Mais si nul ne se plaint de son jugement, rares sont ceux qui se servent correctement de cette
lumière naturelle.
Ceci explique que beaucoup s'enferrent dans les mêmes erreurs, et souvent pour les mêmes
raisons : la première règle de la méthode nous rappelle qu'il ne faut s'en tenir qu'à la seule et simple évidence,
et qu'il faut éviter avec soin la prévention et la précipitation.
Nombreux sont ceux qui préjugent, par
impatience ou légèreté d'esprit, au lieu de prendre le temps de considérer avec clarté, distinction et évidence,
les données du problème qu'il faut juger.
La découverte de la vérité est à la portée de tous, puisque nous
disposons tous du même instrument universel qu'est la raison, mais il convient de s'y employer avec patience
et persévérance.
Nous devrions nous fier à la seule lumière naturelle ou intuitus mentis, et nous méfier plus
souvent de nos instincts ou impulsions naturelles qui, si elles visent naturellement notre propre conservation,
nous mènent souvent bien loin du droit chemin.
Les règles de la méthode
Le problème de la vérité semble donc se réduire à une question de méthode.
Si la faculté ne fait défaut chez
personne, la lumière naturelle ou la raison étant identique en chacun, son application doit être réglée.
La
logique, la géométrie et l'algèbre, trois sciences vraies, peuvent servir de modèle pour établir une méthode
universelle permettant de s'acheminer sans peine sur la voie de la vérité, à la condition de les débarrasser de
leur superflu et de leurs défauts.
La logique est en effet embarrassée de nombreux syllogismes qui ne nous
apprennent rien que l'on ne sache déjà.
Le syllogisme explique ou développe la connaissance, mais ne l'étend
d'aucune manière.
La géométrie, limitée à la considération des figures dans l'espace, "exerce l'entendement en
fatiguant beaucoup l'imagination".
Enfin l'algèbre, outre qu'elle traite de "matières fort abstraites qui ne.
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