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Lettre a epicure texte sur la mort

Publié le 08/10/2023

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« Epicure, Lettre à Ménécée Epicure à Ménécée, je te salue. Thèse (122) Que personne, quand il est jeune, ne tarde à philosopher ni, quand il est vieux, ne se lasse de la philosophie. Ce texte commence par une injonction morale : il faut philosopher quel que soit l’âge. Pourtant, l’opinion commune considère souvent que la philosophie est réservée aux hommes qui possèdent déjà des connaissances et de l’expérience.

En outre, les jeunes répugnent souvent à philosopher parce qu’ils préfèrent vivre plutôt que de réfléchir à la vie.

Comme dirait Rousseau, la philosophie ramollit les cœurs et les âmes. Par ailleurs, malgré ses beaux discours, la philosophie ne peut rien contre la réalité inéluctable : notamment celle de la maladie et de la mort qui attendent inévitablement le vieillard. Comme l’écrivait Chateaubriand, la vieillesse est un naufrage. Toutefois, la compréhension du cours nécessaire des événements permet d’accepter plus facilement et sereinement l’inéluctable.

En outre, et spécialement, l’épicurisme étant un matérialisme et un sensualisme va nous faire comprendre que la mort n’est rien pour nous et donc que ni le jeune ni le vieillard ne doivent la craindre. Explication Car il n'est jamais trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de son âme. 1 Epicure compare ici la philosophie à la médecine ou à la gymnastique dont les exercices contribuent à la santé. Par ailleurs, l’épicurisme est un matérialisme et l’on comprend mieux cette comparaison : l’âme est un matérielle comme l’est le corps… Raisonnement par l’absurde : Epicure présente la thèse adverse pour montrer son absurdité. Celui qui dit que le moment de philosopher n'est pas encore venu, ou qu'il est passé, est comme celui qui dirait que l'heure d'être heureux est passée ou qu'elle n'est pas encore là. Déduction De sorte que le jeune homme comme le vieillard doivent philosopher. Explication : en quoi la philosophie rend-elle heureux ? Les souvenirs heureux réjouissent le vieillard. Le vieillard pour rester jeune au contact du bien, grâce au souvenir des bons moments du passé; La prudence rend le jeune sans inquiétude face à l’avenir.

Mais cette absence d’inquiétude n’est pas l’insouciance au sens courant du terme qui suppose une certaine négligence ou désinvolture.

Il s’agit au contraire d’une vigilance à l’égard de ses actes et de ses désirs, un calcul de leurs conséquences pour choisir sans risques inutiles.

Il s’agit aussi de savoir que ni les dieux ni la mort ne sont à craindre comme Epicure va l’expliquer dans les paragraphes suivants.

Or cette prudence, c’est-à-dire cette sagesse pratique est rendue possible grâce à la sagesse théorique, c’est-àdire la philosophie qui permet de comprendre ce qu’est la réalité naturelle (physique) et ce que sont le bien et le mal ainsi que nos désirs (morale).

Ainsi même le vieillard peut attendre sans crainte la mort et continuer 2 de jouir de la vie par les souvenirs heureux.

Mais n’estce pas un peu frustrant de se réjouir dans le présent grâce au seul souvenir du passé ? N’est-ce pas plutôt de la nostalgie avec toute la mélancolie qu’elle peut impliquer ? le jeune pour que, malgré son jeune âge, il soit comme un ancien, sans crainte face à l'avenir. Conclusion Il faut donc méditer sur ce qui procure le bonheur puisque, lorsqu'il est présent, nous avons tout, tandis que quand il nous manque, nous faisons tout pour l'avoir. Epicure conclut (« donc ») par une recommandation (« il faut ») d’ordre moral : la Lettre à Ménécée présente l’enseignement moral d’Epicure.

Il est nécessaire de « méditer », c’est-à-dire de réfléchir de manière approfondie en soi-même sur les causes ou les moyens du bonheur.

Pour Epicure le bonheur n’est pas une somme de jouissances, de « plaisirs en mouvement ».

Au contraire, il consiste dans les « plaisirs en repos », c’est-à-dire non pas se satisfaire mais être satisfait, il consiste en la « tranquillité de l’âme », l’ataraxie et dans la « tranquillité du corps », l’aponie. Epicure justifie ensuite cette préoccupation du bonheur. Rappelons d’ailleurs, comme le faisait déj)à remarquer ARISTOTE, que tous les hommes cherchent à être heureux, que le bonheur est une fin en soi, absolue et non une fin relative, conditionnelle : on cherche à être heureux pour être heureux et non pour quelque autre bien.

Le bonheur, pour Epicure, est d’ailleurs le souverain bien, la fin suprême : « lorsqu'il est présent, nous avons tout ».

Une telle doctrine qui fait du bonheur le but ultime de l’existence humaine s’appelle 3 un eudémonisme.

L’épicurisme n’est donc pas comme le croit souvent l’opinion commune un hédonisme débridé ou débauché.

C’est un hédonisme prudent… [il faudra dans l’entretien expliquer ce qu’est la prudence, le calcul des plaisirs, la vigilance éclairée à l’égard des désirs, etc.

et le rôle de la philosophie comme sagesse théorique ou savoir dans l’exercice de cette prudence ou sagesse pratique) (123) Attache-toi donc aux enseignements que je t'ai donnés sans cesse; mets-les en pratique et médite-les, et comprends bien que ce sont les éléments du bienvivre. Pour commencer, Epicure présente ici le premier (« Pour commencer ») des quatre remèdes (tetrapharmakos) qui constituent l’essentiel de l’enseignement moral qu’il cherche à transmettre à Ménécée. persuade-toi qu'un dieu est un vivant immortel et bienheureux, conformément à la notion commune qui est tracée en nous. Epicure invite ici son lecteur à adhérer affectivement (se persuader) et, du coup, effectivement à cette intuition (« notion commune ») de dieu que, selon, l’auteur, chacun possède en son esprit (« tracée en nous », elle est déjà en nous, innée, ce n’est pas nous qui la produisons).

Comme il s’agit d’une intuition, il n’est d’abord question d’être convaincue par des arguments rationnels de la nature des dieux : il s’agit d’une intuition, d’un sentiment, un peu à la manière de ce savoir du « cœur » que Pascal oppose au savoir de la raison.

S’il faut s’en persuader, c’est sans doute aussi parce que, comme nous allons le voir, beaucoup de 4 gens oublient la véritable nature de dieu et lui attribue des propriétés en contradiction avec cette essence. Ne lui attribue rien qui soit en contradiction avec son immortalité et sa béatitude, Or la nature d’un dieu réside dans deux caractères : l’infinité temporelle de l’existence et l’infinité de la satisfaction.

Le terme « béatitude » renvoie à l’idée d’une satisfaction qu’on ne cherche pas car on la possède.

Les dieux n’ont pas de désirs qui viendraient les perturber, de manques qui viendraient les troubler parce qu’ils sont pleinement heureux.

On retrouve ici sous-entendue la conception épicurienne du bonheur composé de plaisirs en repos et non en mouvement. Les dieux étant parfaits, jouissant de la « béatitude », n’éprouvent pas de désirs, car désirer, c’est manquer. mais attache-lui tout ce qui est conforme à l'éternité et au bonheur.

Car les dieux existent; la connaissance que nous en avons est évidente. Epicure suggère ici que l’existence des dieux relève d’une évidence alors que nous n’avons aucun contact avec eux : ils vivent dans un autre monde que le nôtre. Mais ils ne sont pas comme la foule le croit.

Et l'impie n'est pas celui qui rejette les dieux de la foule, mais celui qui attribue aux dieux les propriétés que leur prête la foule.

(124) Car les affirmations de la foule ne sont pas des prénotions, mais des suppositions fausses. De là l'idée que le mal qui advient aux méchants et le bien qui arrive aux justes est le fait des dieux.

Car la multitude, prisonnière de son idée de la vertu, veut des dieux conformes à sa vision, et rejette comme étranger tout ce qui s'en écarte. 5 Prends l'habitude de penser que la mort n'est rien pour nous.

En effet tout bien et tout mal provient de la sensation.

Or la mort est absence de sensation.

Par conséquent, savoir que la mort n'est rien par rapport à nous rend cette vie mortelle heureuse, non en y ajoutant la perspective d'une durée infinie, mais en nous ôtant le désir de l'immortalité.

(125)Car il n'y a plus rien à redouter de la vie pour qui a compris que, hors de la vie, il n'y a rien de redoutable.

Celui qui soutient que la mort est à craindre, non parce qu'elle serait douloureuse, mais parce qu'il est douloureux de l'attendre, dit une sottise.

Car il est vain de souffrir par avance de ce qui ne cause aucune douleur quand il est là. Ainsi le plus terrifiant de tous les maux, la mort, n'est rien par rapport à nous puisque, tant que nous sommes, elle n'est pas, et quand elle est, nous ne sommes plus.

Donc la mort n'existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisque pour les premiers elle n'est pas, et que les seconds ne sont plus.

Mais la foule tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt la souhaite comme le terme des maux.... »

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