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L'ETHIQUE DE SPINOZA (Analyse et critique) ?

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La doctrine philosophique de Spinoza est surtout renfermée dans les cinq livres de l'Ethique. Cet ouvrage est ainsi appelé à cause des conclusions morales qui découlent du spinozisme. Le premier livre traite de Dieu ; le second, de la nature humaine ; le troisième, des passions; le quatrième, de la servitude humaine; le cinquième, de la liberté humaine.

Le spinozisme, tel que nous le trouvons dans l'Ethique, est exposé d'une manière géométrique, par axiomes, définitions et corollaires. Spinoza part de ce principe que la science doit se fonder sur des idées claires et distinctes dont on a l'intuition, et desquelles on tire des conclusions à l'aide du raisonnement.

Trois définitions sont la base du système de Spinoza.

J'entends, dit-il, par substance, ce qui est en soi et ce qui est conçu par soi. » « J'entends par attribut, ce que la raison conçoit dans la substance comme constituant son essence. » « J'entends par modes, les affections de la substance, c'est-à-dire ce qui est dans autre chose et est conçu par cette même chose. »

On peut ramener le système de Spinoza à la théorie de la substance, à la théorie de l'homme, à la morale et à la politique.

« La doctrine philosophique de Spinoza est surtout renfermée dans les cinq livres de l'Ethique.

Cet ouvrage est ainsi appelé à cause des conclusions morales qui découlent du spinozisme.

Le premier livre traite de Dieu ; le second, de la nature humaine ; le troisième, des passions; le quatrième, de la servitude humaine; le cinquième, de la liberté humaine. Le spinozisme, tel que nous le trouvons dans l'Ethique, est exposé d'une manière géométrique, par axiomes, définitions et corollaires.

Spinoza part de ce principe que la science doit se fonder sur des idées claires et distinctes dont on a l'intuition, et desquelles on tire des conclusions à l'aide du raisonnement. Trois définitions sont la base du système de Spinoza. J'entends, dit-il, par substance, ce qui est en soi et ce qui est conçu par soi.

» « J'entends par attribut, ce que la raison conçoit dans la substance comme constituant son essence.

» « J'entends par modes, les affections de la substance, c'està-dire ce qui est dans autre chose et est conçu par cette même chose.

» On peut ramener le système de Spinoza à la théorie de la substance, à la théorie de l'homme, à la morale et à la politique. 1.

Théorie de la substance.

-- De la définition de la substance, il résulte : 1° que la substance est cause d'elle-même, puisqu'elle n'est pas produite par autre chose; 2° qu'elle est infinie ; si elle ne l'était pas, elle dépendrait des substances qui la limiteraient; 3° qu'elle est unique, car deux substances infinies se ]imiteraient en existant ensemble. Dieu seul est donc substance, et la substance est Dieu. La substance divine est libre, puisque nulle cause étrangère ne peut influer sur elle; mais cette liberté n'est que l'absence de contrainte; elle se confond avec la nécessité; Dieu n'est pas déterminé à agir par une cause étrangère, mais il est déterminé par sa propre nature. Dieu est la cause de l'univers, mais non au sens propre du mot cause.

Il est la cause du monde, de la manière dont le lait est la cause de sa couleur blanche, mais non de la manière dont le soleil est la cause de la chaleur.

Il serait plus conforme à la doctrine de Spinoza de dire que Dieu est le substratum des choses, la substance mémo de l'univers.

Aussi Dieu et l'univers sont-ils la même chose ? Si Dieu est considéré comme la source de tous les êtres, c'est la nature naturante, natura naturans; si on le considère dans la totalité des effets dont il est le principe, c'est la nature naturée, natura naturata. La substance a une infinité d'attributs infinis, mais l'esprit humain n'en connaît que deux : l'étendue et la pensée. Les attributs se manifestent dans une infinité de modes finis.

Ces modes passagers et finis, par lesquels la substance divine se manifeste et se détermine, sont les corps et les âmes. 2.

Théorie de l'homme.

— L'homme est « l'identité de l'âme et du corps ».

Il n'est pas une substance; il est constitué par certaines modifications de l'étendue et de la pensée divines.

Le corps n'est qu'une suite de mouvements : l'âme n'est qu'une série de pensées.

Entre ces modifications il se produit un parallélisme constant, une réciprocité absolue : chaque pensée correspond à un mouvement; chaque mouvement, à une pensée. L'âme n'a pas de facultés; cependant il y a en nous connaissance et activité. Sous connaissons, mais nos connaissances sont adéquates ou inadéquates aux choses.

Toutes nos erreurs sont des idées inadéquates. Nous agissons, mais déterminés par la nécessité de notre nature.

La liberté n'existe pas.

Spinoza la nie a priori comme une conséquence de notre nature, et à posteriori en ne voyant qu'une illusion dans ce que les hommes appellent libre arbitre.

L'âme n'est qu'un automate spirituel, mû par trois ressorts : le désir, la joie et la tristesse. 3.

Morale.

— Quoique niant la liberté, Spinoza croit à la possibilité d'une morale.

Il n'y a pas de bien ni de mal en soi, mais il y a pour l'âme des choses bonnes ou mauvaises; car il y a des choses capables de satisfaire ses désirs ou de les contrarier, des choses capables, par conséquent, de lui procurer de la joie ou de la tristesse.

Ce qui lui cause de la joie lui est bon, et augmente son être, ce qui lui procure de la tristesse lui est mauvais, et diminue son être. Or, c'est une loi que tout être tend à persévérer dans son être et à le conserver.

L'homme recherche donc ce qui lui assurera cette conservation de son être. Notre être véritable, c'est la raison.

Le moyen le plus efficace d'arriver à la béatitude, c'est donc de mener une vie raisonnable; c'est-à-dire de connaître Dieu, de l'aimer et de vivre en lui.

La raison, ainsi nourrie de Dieu, vivra d'une vie bienheureuse et éternelle, car elle verra toutes choses et elle se verra elle-même, au point de vue de l'éternité, sub specie æterni. 4.

Politique.

— Avant l'établissement des sociétés, l'homme vit dans l'état de nature.

Dans cet état, il n'y a pas d'autre droit que la force.

Mais l'homme ne tarde pas à comprendre que son plus grand avantage se trouve dans la société avec ses semblables.

De là l'existence d'un pacte social qui confère à l'État la charge de veiller sur les intérêts de la communauté.

L'Etat a le droit de gouverner avec une excessive violence, et les citoyens lui doivent entière obéissance. Mais, dans son intérêt, l'Etat ne doit pas abuser de son autorité; il doit, au contraire, laisser aux citoyens la plus grande liberté possible Telle est la doctrine de Spinoza : rien de plus divers que les critiques faites de la doctrine et du philosophe. Exécré dans son siècle, Spinoza fut exalté à outrance au dix-neuvième siècle, en Allemagne surtout. Mais si Spinoza a eu tant de vogue en Allemagne, c'est que Fichte, Schelling et Hegel ont vu en lui un précurseur de leur panthéisme. La doctrine de Spinoza n'est pas autre chose que le panthéisme, et elle en a, tous les défauts : contradiction dans l'idée de Dieu, dont on fait un être à la fois étendit et pensant, simple et composé; dégradation de l'homme, dont ou nie la liberté, la personnalité et la responsabilité; par conséquent négation de toute morale. Une telle doctrine, dit Saisset, « soulève à juste titre la réprobation du sens commun ». Leibniz a dit du spinozisme qu'il était un cartésianisme immodéré. Spinoza n'a pas suivi Descartes dans sa doctrine de la personnalité humaine.

Mais, si on considère que Spinoza a emprunté à Descartes sa définition de la substance, sa théorie de la passivité des créatures réduites à n'être que de l'étendue et de la pensée, on voit que Leibniz a eu raison.

« Spinoza n'a fait que cultiver certaines semences de la philosophie de M.

Descartes.

». »

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