l'État est-il plus à craindre que l'absence d'Etat ?
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Définition des termes du sujet:
ÉTAT:
1) Avec une minuscule, manière d'être, disposition (un état d'esprit).
2) Avec une majuscule, un ensemble d'individus soumis à une même autorité politique, ou plus précisément cette
autorité politique elle-même.
L'État c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste
son autorité.
3) État de droit: tout État qui s'applique à respecter la personne et à garantir les libertés individuelles.
4) Raison d'État: motif d'intérêt public invoqué par l'État pour justifier une action contraire à la loi ou à la morale.
Problématique:
On notera que la question invite à comparer l'État et l'absence d'État comme 2 maux, dont il faudrait choisir le
moindre.
serait donc hors sujet tout devoir pourtant sur l'État en général.
C'est sur les risques les dangers que
comporte l'existence d'un État qu'il faut se pencher; qu'y a-t-il à craindre dans L'État ? voilà la question qu'il faut
commencer par poser.
Cette question n'est pas seulement une question de fait, et il ne suffirait pas d'énumérer les
méfaits des États, qui n'est réalisée aujourd'hui nulle part, ne peut être envisagé dans l'imaginaire abstrait et il faut
se demander dans quelle mesure la suppression (anarchisme) ou le dépérissement (marxisme) de l'État peuvent
constituer des objectifs politiques réels.
En tout état de cause, il faut étudier l'essence même de l'État, cad son rôle
dans la société.
En quoi l'État se prévaut-il d'une certaine efficacité ? Se justifie-t-il par l'amélioration qu'il apporte, et peut-il
s'affirmer comme indispensable ? Qu'est-ce que serait l'absence d'État ? Quand l'absence d'état pourrait-elle devenir
préférable ? Une société sans État n'est pas nécessairement une société désorganisée (Lévi-Strauss) : elle existe
juste sans cette forme bien particulière d'organisation qu'est l'État.
Il faut distinguer trois types de sociétés sans
État : - l'état de nature, qui est un état théorique, développé chez Hobbes (le Léviathan) et Rousseau (Du contrat
social), - la société anarchiste qui prône une suppression de l'État au profit d'une gestion privée des affaires, - la
société communiste qui prône dans un premier temps la dictature du prolétariat puis l'avènement d'une société sans
État.
RAPPEL: La dictature du prolétariat chez Marx
Le passage du capitalisme au communisme se fait par un acte révolutionnaire:
comme le prolétariat constitue l'immense majorité de la population, il devrait
triompher aisément de la bourgeoisie, mais comme celle-ci truste tous les
pouvoirs (économique, industriel, financier et militaire, etc.), Marx pense que
pour supprimer les structures de l'Etat capitaliste, une dictature transitoire
sera nécessaire.
Durant cette brève période, un pouvoir autoritaire devra en
finir avec le mode bourgeois de production (propriété privée, exploitation de
l'homme par l'homme, etc.
Introduction
L'Etat apparaît au Sumer et en Egypte, vers 6000 avant Jésus-Christ.
Les
historiens supposent que l'Etat est né pour organiser des grands travaux
d'irrigation.
Il procurait en échange la sécurité aux agriculteurs.
L'Etat avait
déjà à cette époque un corps régalien (qui ne produit pas mais vit de la
production et l'organise).
Ainsi avec l'Etat naît le pouvoir légitimé ; Max Weber
dira que « l'Etat a le monopole de la violence légitime » (Le savant et le
politique).
Ce qui implique que la violence est l'instrument du pouvoir.
L'Etat
en ce sens est ce pouvoir d'instituer des lois, qui peuvent être arbitraires, à
toute la société sous son régime.
D'autre part, l'absence d'Etat organisateur
peut entraîner de la même manière l'arbitraire de quelques uns, en ce sens que l'Etat du plus fort (physiquement)
prendrait place en instituant des droits inégaux.
On peut montrer désormais que l'Etat est à craindre quand il ne
répond pas au devoir de liberté pour tous, c'est-à-dire quand seuls une minorité s'arroge le droit de diriger un
peuple.
I.
Les pathologies de l'Etat
a.
La tyrannie : c'est quelqu'un ou un groupe qui détourne la hiérarchie étatique à leur service.
Chez les Grecs
c'est le pouvoir politique exercé non pas en vertu d'une légitimité politique (héréditaire ou élective) mais par la
violence ou une éloquence qui séduit le peuple (cf.
la République de Platon, ou La Politique d'Aristote).
Le tyran est
un despote, l'homme du pouvoir arbitraire et oppressif, « sans égard à la justice et aux lois » selon Rousseau.
De
plus, l'Etat tyrannique peut subsister en posant des complices dans toute sa hiérarchie.
Et La Boétie présentera la
mécanique infernale de cet Etat : « plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur
fournit, plus on les gorge » (Discours de la servitude volontaire, 1553).
Mais ce n'est pas seulement la force pour La
Boétie qui désigne la tyrannie.
En effet « le tyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres » (ibid).
Le
peuple, en même temps opprimé et oppresseur, est lui-même complice ; ainsi, seul le peuple a le pouvoir d'instaurer
la liberté..
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