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L'Etat est-il le cimetière pour les libertés individuelles ?

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L'Etat est en effet une structure juridique, puisqu'il se définit comme un Pouvoir doté d'organes politiques et administratifs ainsi que d'un appareil répressif, comme une autorité souveraine détenue par la Société et s'exerçant sur l'ensemble d'un seule et d'un territoire déterminé. Quelle est la fonction de l'Etat ? Il permet d'échapper à l'instabilité et aux luttes. Facteur d'ordre, de régulation et de stabilité dans la dynamique sociale et politique. L'Etat est un instrument destiné à mettre fin à la violence naturelle et à la barbarie. Il est un moyen d'instituer une organisation de vie collective garantissant la sécurité des individus. L'Etat est donc l'instance qui dispense et dispose du droit positif notamment à travers la figure du législateur. Or, la nature de l'Etat est profondément ambiguë. Instrument d'émancipation et de liberté, puisqu'il garantit la sécurité des individus, l'Etat peut devenir, en certains cas, une machinerie de pouvoir profondément destructrice et aliénante. Et c'est en ce dernier sens qu'il pourrait être le cimetière des libertés individuelles. En ce sens, si l'Etat peut restreindre voire condamner les libertés individuelles (1ère partie), il n'en reste pas moins qu'il peut être pensé comme son défenseur (2nd partie) ; mais peut-être plus essentiellement on peut se demander si en dehors de l'Etat une liberté est concevable. Dès lors l'Etat serait signe d'émancipation (3ème partie).


« Introduction : L'Etat est en effet une structure juridique, puisqu'il se définit comme un Pouvoir doté d'organes politiques et administratifs ainsi que d'un appareil répressif, comme une autorité souveraine détenue par la Société et s'exerçant sur l'ensemble d'un seule et d'un territoire déterminé.

Quelle est la fonction de l'Etat ? Il permet d'échapper à l'instabilité et aux luttes.

Facteur d'ordre, de régulation et de stabilité dans la dynamique sociale et politique.

L'Etat est un instrument destiné à mettre fin à la violence naturelle et à la barbarie.

Il est un moyen d'instituer une organisation de vie collective garantissant la sécurité des individus.

L'Etat est donc l'instance qui dispense et dispose du droit positif notamment à travers la figure du législateur.

Or, la nature de l'Etat est profondément ambiguë.

Instrument d'émancipation et de liberté, puisqu'il garantit la sécurité des individus, l'Etat peut devenir, en certains cas, une machinerie de pouvoir profondément destructrice et aliénante.

Et c'est en ce dernier sens qu'il pourrait être le cimetière des libertés individuelles. En ce sens, si l'Etat peut restreindre voire condamner les libertés individuelles (1ère partie), il n'en reste pas moins qu'il peut être pensé comme son défenseur (2nd partie) ; mais peut-être plus essentiellement on peut se demander si en dehors de l'Etat une liberté est concevable.

Dès lors l'Etat serait signe d'émancipation (3ème partie). I – Anarchisme, libertairiens : le cimetière a) En effet, l'Etat peut être considéré comme un frein ou une entrave voire la fin de toutes libertés des individus au profit de l'Etat lui-même.

L'individu ne vit plus en vue de sa propre existence ou de son bonheur mais en vue de l'intérêt de l'Etat.

L'individu est phagocyté par l'intérêt de tous.

Toutes ses libertés sont réduites en vue de freiner les appétits, et le désir de liberté des individus.

Dès lors on peut voir que Proudhon dans sa Théorie de la propriété souhaite un Etat qui soit soumis aux libertés individuelles et non l'inverse.

Et c'est pour cela qu'il critique « l'omnipotence de l'Etat et à la subalternisation de l'individu et des groupes ».

Comme il le dit dans L'idée générale de la révolution au XIXe siècle : « Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu.

» Et c'est bien en ce sens aussi que Marx dans le Capital critique l'Etat.

L'état est un machine étatique essentiellement un appareil répressive, une force d'exécution et d'intervention produite par la société à un moment historique bien précis : quand les contradictions de classes semblent insurmontables, alors s'impose un instrument qui gère le social et, en même temps, estompe, apparemment, les contradictions.

Le pouvoir étatique n'a donc pas de réalité autonome et spécifique : c'est une « superstructure » qui exprime et dissimule en même temps les intérêts de classes dirigeantes. L'Etat est né avec la division de la société en groupes antagonistes.

Il continue à manifester cette opposition économique et sociale. b) Cependant, il faut remarquer que cette vision de l'Etat comme liberticide du point de vue des individus est aussi partagé pour les plus libéraux.

Dans la mesure où ils considèrent que l'Etat est une entrave avec ses restrictions aux libertés de l'homme et notamment celle d'entreprendre.

Et c'est bien ce que l'on peut voir en creux chez Adam Smith dans De la richesse des nations prônant un laisser-faire.

Il ne fait certes pas de l'Etat le cimetière des libertés individuelles mais il faut bien voir que des penseurs dans sa lignée comme Nozick recherche d'une certaine manière la fin de l'Etat, c'est-à-dire la fin d'un système de régulation qui empêche l'homme de se développer pleinement. c) Dès lors, il semble que ces deux points de vue, bien que radicalement différents, reviendraient à la même chose. Elles veulent toutes deux faire disparaître l'Etat afin de permettre aux libertés individuelles de pouvoir s'affirmer.

Dès lors l'Etat est vue comme le dit Nietzsche dans ce texte d'Ainsi parlait Zarathoustra comme le monstre le plus froid des montres froids.

Dans ce texte Nietzsche fait référence au peuple, mais ce dernier est composé de la somme des individualités : « « Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n'est pas chez nous mes frères, chez nous il y a des Etats.

Etat, qu'est-ce que cela ? Allons ! ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.

L'Etat, c'est le plus froid de tous les monstres froids.

Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l'Etat, je suis le peuple ».

C'est un mensonge ! Ils étaient des créateurs ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie.

Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un Etat : ils suspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits.

Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l'Etat et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.

» Transition : Ainsi l'Etat en tant qu'il est un pouvoir de coercition restreint les libertés des in-dividus en vue de l'accord de tous ou du moins de la classe dirigeante ou restreint alors la liberté d'entreprendre des individus les empêchant de développer tout leur potentiel.

Pourtant, l'Etat est-il nécessairement en conflit avec les libertés des individus ? II – Etat et défense des libertés a) En effet, comme le note Kant dans la Doctrine du droit, l'Etat est le lieu qui est crée justement en vue de la possibilité pour les individus d'exprimer leurs libertés.

L'Etat est bien et bien finalisé au développement de la liberté individuelle.

C'est pourquoi l'Etat kantien se définit comme fin en soi.

Et c'est pour cela que l'Etat kantien ne sera pas un Etat paternaliste ce qu'il exprime clairement du paragraphe §45 en refusant à l'Etat le droit que s'immiscer dans la recherche du bonheur des individus.

L'Etat kantien civil n'a pas de fins à prescrire aux individus, sa fin propre est d'abord de permette que chaque individu puisse attendre ses propres buts.

Et cela est clairement dans l'esprit. »

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